Taxe carbone: Carrez (UMP) favorable à une contribution de tous les secteurs
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PARIS - Le nouveau projet de taxe carbone devrait "progressivement" mettre à contribution tous les secteurs économiques, estime le rapporteur UMP du budget à l'Assemblée nationale Gilles Carrez, qui juge toutefois nécessaires des compensations spécifiques pour l'industrie. "Il serait préférable de bâtir un système où tout le monde s'acquitterait d'une contribution carbone généralisée, sur une même base pour chaque agent économique", estime le député UMP dans un entretien à La Tribune paru lundi, ajoutant que cela ne pourrait se faire que "progressivement". Le projet censuré la semaine dernière par le Conseil constitutionnel prévoyait des exonérations partielles pour certains secteurs (agriculture, transports...) et totales pour les entreprises industrielles soumises au régime européen des quotas de C02. Rapporteur de la commission des Finances de l'Assemblée, M. Carrez souhaite que ces entreprises "paient effectivement la taxe carbone" mais juge nécessaire d'éviter une "double imposition". Le député suggère donc que la taxe carbone "vienne en déduction du prix à acquitter pour obtenir des quotas, lorsque ceux-ci deviendront payants". Chaque pays de l'Union européenne se voit attribuer un quota d'émissions de C02 qui est pour l'heure gratuit (sauf en cas de dépassement) mais qui deviendra progressivement payant à partir de 2013 à travers un système d'enchères. Le député UMP plaide par ailleurs pour une augmentation du taux de la taxe carbone mais "seulement dans un cadre européen, de façon harmonisée" afin de ne pas trop pénaliser les entreprises françaises. "Si l'on continue dans cette voie, il faudra instaurer, en outre, une taxe aux frontières européennes", ajoute-t-il. Le nouveau projet de taxe carbone doit être présenté en conseil des ministres le 20 janvier. (©AFP / 04 janvier 2010 11h08) La taxe carbone et l’imposture écologique
Avec sa taxe carbone le gouvernement et ceux qui soutiennent la mesure donnent un nouvel exemple de mauvaise réponse à une vraie question. Vous n’y êtes pas du tout ! Tous ceux là seront exemptés de cette fameuse taxe et on peut observer au passage qu’une telle exonération – à 32€ la tonne le prix prévu [2] – représente pour ARCELOR déjà cité une économie de …250 millions d’euros dès la 1ère année ! Non ceux qui devront payer la taxe c’est vous et moi ! Et pourquoi ? Parce qu’il y a des experts mandatés par des politiques qui ont conclu que plus nous paierons, moins nous gaspillerons d’essence, car vous ne le saviez pas, mais c’est démontré par des spécialistes : nous gaspillons l’essence et le chauffage par plaisir d’émettre du carbone…Et sans respect pour la planète bien sûr : foi de Yann Arthus Bertrand qui ne se déplace qu’en hélicoptère ! Pour ou contre les taxes ? Personne ne conteste qu’il faut réduire les émissions de gaz la question qui reste c’est comment s’y prendre dans l’intérêt des peuples ? Tant qu’il y aura des riches De plus qui peut nous faire croire que cette mesure peut être efficace ? Les produits de luxe, bateaux, parfums et autres automobiles de fortes cylindrées sont déjà taxées : cela empêche-t-il les riches de les acquérir ? Dans un pays et un monde où la part des salaires dans la richesse créée est au plus bas [4] ce qui est posé c’est la répartition des richesses et non la mise en œuvre de mesures qui ne sont que des peccadilles pour les plus fortunés et de lourdes charges pour les autres. Sans rire le journal Challenges parle des français qui « changeront leur 4X4 pour une citadine, prendront le train au lieu de l’avion, éviteront de faire tourner le sèche linge » Mais de quels français parle-t-il ? Des 5% plus riches qui détiennent 80% des richesses de ce pays…ou des 30% plus pauvres qui en ont à peine 1% ? Il y avait déjà, pour les plus riches – et en particulier les grandes entreprises – la possibilité d’acheter et même de spéculer sur le droit à polluer, mais, avec la taxe carbone, il y a pire. Faire passer la pilule En l’état du projet, plus de la moitié des ménages aurait à supporter un surcoût de 300 euros, les autres ayant droit à une compensation « forfaitaire et partielle ». En réalité la facture sera bien plus lourde. En effet si le prix de l’énergie augmente, les prix des biens et des services augmenteront proportionnellement…et cela ne sera jamais compensé par le fameux chèque vert. Car pour faire passer la pilule le gouvernement parle d’une redistribution qui pourrait atteindre 130€ par famille. Le même gouvernement qui vient de supprimer la taxe professionnelle reverserait la totalité de ce qu’il va percevoir ? Qui va le croire ? En tous cas pas l’UFC-que choisir qui déclare qu’elle : « combattra ces propositions qui, si elles étaient adoptées par le gouvernement, constitueraient le pire des scénarios pour le pouvoir d’achat des consommateurs…l’Etat va prélever plusieurs milliards d’euros sur les consommateurs, leur restituera une partie et gardera une part substantielle pour son budget général ou pour baisser les taxes sur les entreprises ». L’imposture écologique Pourtant cette taxe a ses défenseurs et pas seulement au gouvernement. Le PS après avoir soutenu le projet du bout des lèvres vient de dire qu’il était contre… tout en disant qu’il était pour une fiscalité écologique ce qui ne veut pas dire grand-chose à part que ça marque mieux qu’une fiscalité polluante ! Le gouvernement lui a fait mieux encore en parlant « d’impôt intelligent » (sic !) : à croire que les autres impôts sont stupides… La palme revient aux verts qui sont les meilleurs supporters de cet impôt dont le caractère injuste leur échappe totalement. Et pour cette formation ce n’est malheureusement pas une première. Je me rappelle quand ils avaient soutenu le projet de fermeture de la mine de Gardanne au prétexte que celle-ci polluait. Il faut croire qu’il n’y avait chez eux pas beaucoup de mineurs ou d’enfants de mineurs… Je me rappelle aussi quand Gaudin a voulu installer dans la ville des milliers d’horodateurs. Dans le conflit de Legré Mante où les ouvriers se battent pour leur emploi et contre le bétonnage du littoral les verts sont aussi absents : une marina polluerait moins qu’une usine que l’on ne pourrait contraindre – on se demande bien pourquoi – à produire propre ? Dans leur logique les verts en redemandent et déplorent que la France ne soit qu’au « 21ème rang de la fiscalité environnementale » comme si la politique d’un gouvernement était déterminée avant tout par les taxes et non par les choix qu’il fait. Par leurs prises de position, les verts démontrent, s’il en était besoin, que l’écologie n’est ni un programme de gouvernement ni une fin en soi. Contrairement à ce qui est dit sur leur site où ils paraphrasent une citation célèbre, l’avenir ce n’est pas l’écologie ou la barbarie. Répondre à l’urgence environnementale L’écologie est un élément d’un programme mais non un système économique. Le capitalisme est forcément pollueur parce que toute autre attitude est une atteinte à son profit qui est le moteur du système. Si on veut limiter les émissions de gaz et les diviser par 4 (objectif annoncé) il faut que la nation, salariés et population, s’approprie les productions afin qu’elles soient gérées selon d’autres critères que ceux d’aujourd’hui. Croire ou tenter de faire croire que, dans cette affaire de pollution du monde, tout repose sur la masse des individus à qui nos pseudo démocraties donnent de moins en moins la parole et ignorer ou feindre d’ignorer le rôle et le pouvoir y compris financier des multinationales et des Etats serviles, c’est soit faire preuve d’une grande naïveté, soit se tromper de cible, mais dans tous les cas ce n’est pas mettre en danger ce système qui est la cause. Par là même au fond, c’est démontrer sa perméabilité à l’idéologie dominante : c’est ma faute, c’est ma faute, c’est ma très grande faute ! Il y a urgences pour la planète, urgence sociale, humanitaire, écologique, le capitalisme ne pourra par nature jamais répondre à ces urgences là. Prôner la défense de l’environnement sans vouloir combattre de front ce système, c’est être aussi crédible que Sarkozy quand il parle de moraliser le capitalisme. Merci à Linsay pour les documents qu’elle m’a fait parvenir et qui m’ont aidé dans la rédaction de cet article [1] Les quotas obtenus par les entreprises sont si importants qu’en fin d’année elles ont un surplus…qu’elles peuvent revendre. Pour Arcelor cela représentait en 2008 plus d’un million de tonnes soit 15 millions d’euros [2] prix préconisé par la commission Rocard pour la 1ère année et destiné à être augmenté de 5% par an pour atteindre 200€ en 2050 [3] Sarkozy devant le parlement en juin dernier [4] aux Etats Unis on a atteint en 2006 le niveau le plus bas depuis 1929 et le FMI indique que dans le G7 la part des salaires dans le PIB a baissé de près de 10% en 20 ans [5] Selon l’INSEE « Un habitant de Paris qui dispose d’un réseau de transports en commun très dense et qui vit dans une habitation collective a une facture énergétique inférieure de 44% à celle d’un habitant d’une commune rurale » [6] Rocard a dit à un vieux monsieur qui l’interrogeait sur France Inter : « Vous n’avez qu’à prendre un vélo ! ». On appréciera l’élégance du propos venant de quelqu’un qui, malgré ses 16 000€ mensuels (sans compter les conférences qu’il facture 10 000€ pour 2h) n’hésite pas à se faire payer des voyages…polluants. « Michel Rocard a "bien embarqué le 29 juillet comme conférencier invité pour une deuxième croisière de rêve cette année à bord du paquebot de luxe le "Diamant". A la découverte, cette fois-ci des "Magies du Groenland" jusqu’au 9 août. Un voyage qui coûte entre 4000 et 7500 euros selon la cabine ou la suite mise à disposition. (...) Du 22 janvier au 2 février dernier, Rocard avait déjà embarqué à bord du "Diamant" (120 membres d’équipage pour 220 passagers) pour une croisière en Antarctique . » Source : "Rocard polaire de rien", Le Canard enchaîné n°4632, 5 août 2009, page 8 [7] terme employé par l’inénarrable Cohn Bendit au sujet de la taxe ! |