Toulouse/Raid: Prouteau dénonce une opération "sans schéma tactique précis"
Publié le 23.03.2012, 01h46
Christian Prouteau, fondateur du Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), critique vertement vendredi dans Ouest France, l'opération du Raid à Toulouse, "menée sans schéma tactique précis", s'étonnant notamment de l'absence d'utilisation de gaz lacrymogène.
Alors qu'on lui demande s'il est étonné que l'opération du Raid, unité concurrente du GIGN, se termine par la mort du forcéné Mohamed Merah, Prouteau répond: "oui.
"Comment se fait-il que la meilleure unité de la police ne réussisse pas à arrêter un homme tout seul ?"
"Il fallait le bourrer de gaz lacrymogène", assure-t-il. "Il n'aurait pas tenu cinq minutes. Au lieu de ça, ils ont balancé des grenades à tour de bras. Résultat : ça a mis le forcené dans un état psychologique qui l'a incité à continuer sa +guerre+."
"En fait, je pense que cette opération a été menée sans schéma tactique précis. C'est bien là le problème", assène Christian Prouteau.
Celui qui a également été le créateur en 1983 du Groupe de sécurité de la présidence de la République (aujourd'hui dissous après avoir été en fonction sous François Mitterrand et Jacques Chirac), estime qu'un autre type d'intervention était possible.
"On aurait pu lui tendre une souricière", explique-t-il. "Attendre qu'il sorte et le coincer".
"Cela peut paraître présomptueux", ajoute-t-il, "mais, en soixante-quatre opérations menées par le GIGN sous mon commandement, il n'y a pas eu un mort."
Plusieurs questions ont surgi au cours des deux derniers jours autour de l'intervention du Raid, qui s'est soldée jeudi en fin de matinée par la mort à Toulouse de Mohamed Merah, 23 ans, auteur de sept meurtres, après un siège de 32 heures et une fusillade nourrie.