Une salle de Méditation occulte à l'ONU ?
La salle de la Méditation
conçue sur le volonté de Dag Hammarsköld comme lieu de culte du “Dieu que l’homme adore sous de nombreux noms et de multiples formes“.
La Chambre de Méditation est une petite salle ouverte au public, située à proximité de l’entrée au rez-de-chaussée du Palais de Verre. Pour y accéder, il faut passer une porte de verre surveillée par deux policiers, parcourir presque dans l’obscurité un couloir de six mètres et tourner à droite où se trouve l’entrée.
La pièce est insonorisée et elle ne comprend pas de fenêtres, elle est en forme de tronc de pyramide appuyé sur un côté, et la base la plus petite est recouverte par le dessin que l’on trouve reproduit ci-après. Le trapèze qui constitue le sol de la Chambre a lui aussi les dimensions suivantes : base large (qui est le seuil d’entrée) longue de six mètres, base plus petite longue de trois mètres et hauteur de neuf mètres. Prolongeant idéalement les deux côtés obliques du trapèze au-delà de l’espace de la fresque, ils se croisent pour définir le sommet d’un triangle dont la hauteur par rapport à la base, par une simple représentation géométrique se déduit comme étant de 18 mètres.
Le nombre 18 vient donc trois fois souligner la plénitude de sa signification : 3 x 6 ; 9 x 2 et la hauteur mentionnée ci-dessus. Eliphas Levi, l’un des plus grands occultistes, enseigne que dix-huit « est le nombre du dogme religieux qui est tout entier poésie et mystère» poésie et mystère mon oeil 18 c'est 6+6+6 ou triple 6 chiffre de la béte .[7], définition qui s’adapte parfaitement à un lieu consacré officiellement au silence et à la méditation. Ce qui rend encore plus original cette cabale numérique, c’est l’angle formé par les prolongements mentionnés ci- dessus, qui représente très exactement la dix-neuvième partie de l’angle droit. Le nombre 19, que l’on ne repère que dans un espace virtuel « au-delà » de la fresque, est le numéro de Dieu, dont la lumière est la représentation : « c’est l’existence de Dieu prouvée par l’idée même de Dieu », affirme E. Levi[8].
Dans le centre géométrique de la salle se trouve un bloc monolithique de magnétite parfaitement équarri, cadeau du roi de Suède à Hammarskjöld, qui pèse 6,5 tonnes et dont les dimensions sont environ de 1,70m x 1,20m x 0,60m. Il s’agit d’un gigantesque aimant naturel, posé sur un socle mis en contact avec la roche de la fondation de façon à former un corps unique avec la Terre. La « Chambre » est faiblement illuminée pour faire ressortir la lumière d’une source lumineuse cachée qui, du plafond, projette une rai de lumière sur la surface plate et usinée de la pierre.
Le magnétisme du bloc, exalté – au dire des constructeurs – par sa connection à la Terre, la présence de la lumière qui se reflète sur les mille cristaux de la surface polie, le profond silence de l’ambiance se refléteraient, au dire du constructeur, dans « une augmentation de conscience » du sujet méditant. Le « Bulletin de la Bonne Volonté Mondiale » de juillet 1957, expression pure de la pensée de la Théosophie, consacrait un numéro spécial à la « Chambre ». On soulignait dans l’article qu’à côté de l’autel de magnétite « on se sent comme si l’on était en présence de quelque talisman de métal noble et de grande importance ». De cette influence, poursuivait-il, devait donc commencer le « nouveau point de force dans la pensée religieuse ».
La signification ésotérique de la scène décrite est en revanche plutôt immédiate : dans la partie réservée à l’homme, « au-delà » de la fresque, le centre est la « pierre cubique » qui en maçonnerie représente le haut initié, le point culminant de la « transmutation de l’homme animal en homme dieu »[9], qui s’oppose à la « pierre brute », représentation du profane, l’homme animal, destiné à ne jamais rien comprendre des sublimes secrets. Le haut initié, illuminé par Lucifer, dont la préfiguration est la source lumineuse cachée, reflète sa lumière dans l’espace de la pièce, image du monde.
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