Viande reconstituée , malbouffe

Publié le par Charlotte sceptix

La commission reviendra probablement à la charge, à surveiller

 

 

Ajoutée par le 11 nov. 2010

enzyme + bas morceaux = un joli roti de boeuf ...

http://www.lefigaro.fr/conso/2010/05/19/05007-20100519ARTFIG00495-

 


 

La thrombine, colle pour viande agglomérée temporairement rejetée par les eurodéputés
dimanche 23 mai 2010.
Source : rue89

 

La « thrombine », ça vous dit quelque chose ? Comme moi, vous n’aviez sans doute jamais entendu parler de cet additif et, comme moi, vous voulez connaître le secret du surimi. Voilà la recette : un peu de plasma sanguin, un peu d’extrait musculaire, et hop ! Hum, les jolis bâtonnets de restes de viande !

Seuls les spécialistes s’intéressaient au sujet jusqu’à ce que les parlementaires européens, écolos en tête, entrent en guerre contre cette « colle » permettant d’agglomérer des morceaux de viande pour reconstituer de jolis « produits carnés ».

La Commission voulait harmoniser les législations nationales, puisque la thrombine est déjà autorisée en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas, mais les députés européens ont opposé leur véto.

Pourquoi ne pas faire du « surimi de viande » ? C’est ce qu’a demandé le social-démocrate allemand Jo Leinen :

« Un steak est un steak, un jambon est un jambon. »

Joint par téléphone entre deux avions, le pourfendeur de la malbouffe, le député Europe Ecologie José Bové, souligne que l’intérêt de cette colle est de « valoriser des déchets de viande » et « sans doute de dégager des marges intéressantes. On peut même faire du poulet carré ! »

Normalement, depuis la crise de la vache folle, on ne considère plus l’utilisation de produits sanguins animaux comme anodine. Or la thrombine est un enzyme qui accélère la coagulation du sang et qui, mélangée avec de la thromboplastine issue des muscles des animaux, donne une sorte de colle alimentaire.


Déjà autorisée en France

Pourtant, la thrombine a été autorisée en France par un arrêté provisoire entre 2003 et 2005, ceci à la suite de deux avis positifs de l’Afssa, l’Agence de sécurité sanitaire des aliments. L’arrêté indiquait que :

« La présence de cet additif dans une denrée alimentaire est indiquée dans la liste des ingrédients par la mention “stabilisant : préparation enzymatique d’origine bovine/(porcine)”. Le consommateur doit être informé que la denrée alimentaire obtenue est reconstituée. »

Depuis qu’elle n’est plus autorisée, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) dit ne pas avoir constaté de manquements, mais fait remarquer qu’« il y a d’autres procédés pour coller les viandes ».


Pas de problème pour la sécurité ?

Outre l’aspect peu ragoûtant de la chose, qu’en est-il de ses effets sur la santé ? Saisie par la commission en 2005, l’Agence sanitaire européenne (Efsa) avait rendu un avis scientifique estimant que :

« L’utilisation de la préparation enzymatique basée sur la thrombine […] ne pose pas de problème du point de vue de la sécurité. »

C’est ce même avis qui devait déboucher sur la directive autorisant la thrombine.

Mais les députés craignent que le procédé, qui consiste à relier des morceaux de viande, puisse augmenter la superficie pouvant être affectée par une bactérie pathogène, comme la salmonelle.

Et, certains du risque de retrouver cette viande agglomérée et bon marché en quantité importante dans les restaurants, ils sont partis en guerre contre elle.

La fronde du législatif contre l’exécutif européen est sans précédent ces dernières années. Même si l’affaire n’est pas totalement gagnée, comme l’explique José Bové.

Par Sophie Verney-Caillat

Publié dans La merde qu'on bouffe

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N
<br /> http://www.youtube.com/watch?v=VtGK13e-6L4<br /> <br /> <br /> Les coulisses de la grande distribution ( relié par Surf of Pélican)<br />
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P
<br /> bien d'accord avec Narf. C'est nous qui favorisons ce genre de combine en remplissant les caddies dans les hypermarchés. Mais bon, moi je vais au marché et je peux te dire que ça grouille de<br /> monde. Il arrive qu'on ne peut même plus avancer dans les allées. On fait la queue pendant au moins un quart d'heure pour se faire servir la viande ou la poulaille. Et en plus, les gens<br /> recherchent en priorité le bio.  Et ce n'est pas plus cher que dans les supermarchés, c'est MOINS cher ! Il y a cinq ans, les marchés n'étaient pas autant fréquentés, loin de là. Ca change,<br /> ça change. Il faut continuer dans ce sens.<br />
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N
<br /> je me marre!!! Cela prouve bien combien nous sommes "protégés". Qui va bouffer ça?<br /> <br /> <br /> C'est une raison de plus, en tout cas, pour privilégier les circuits commerciaux courts, pour choisir des producteurs directs, qu'on a en face, avec qui on peut causer en les regardant dans<br /> les yeux... C'est ça la vie! La consommation prend alors une tout autre dimension! Il y en a de plus en plus! les maraîchers bio aussi n'arrivent pas à répondre à la demande. Le consommateur a un<br /> sacré pouvoir! Ne tient qu'à lui seul de l'utiliser ou pas. Consommer est un acte politique, qui nous engage jour après jour. Ne déléguez jamais vos propres responsabilités à d'autres, encore<br /> moins à l'état ou aux législateurs. Usez de votre propre pouvoir, de votre propre intuition, sans les sous-estimer, même si les pubs vous rabâchent le contraire. Se nourir en conscience est notre<br /> premier devoir. La base. Pas grave si on ne peut pas avoir toujours les produits idéals mais au moins, soyons conscients. Notre intégrité, notre santé, dépendent de ça.<br /> <br /> <br /> Voir "Nos enfants nous accuserons". Il montre très bien toutes les conséquences engendrées par une décision de manger en conscience.<br />
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C
<br /> <br /> Merci Narf, j'ai vu le film. Il faudra encore au moins une ou 2 générations pour que l'humanité en prenne conscience, les supermarchés ont poussé co mme des champignons et ne sont pas encore dans<br /> le rouge...<br /> <br /> <br /> <br />