WikiLeaks, héros ou escrocs ?

Publié le par sceptix

WikiLeaks, héros ou escrocs ?

Par Pierre Caron (sur ZDnet)

J’ai trouvé çà ce matin. J’ai pensé que cela pouvait intéresser mes chers lecteurs à l’esprit critique contrairement aux anarchistes et gauchistes neuneus qui se sont précipités pour glorifier Assange et le rigolo M.Moore, son dernier soutien (Cantona s’y mettra-t-il aussi ?). Ces infos d’un site pro recoupent en partie ce que j’avais déjà souligné dans mon article
« La grande mystification de Wikileaks ». WikiLeaks semble bien être une sorte de Canard Enchaîné international où les barbouzes de la CIA laissent passer ce qui les arrange pour manipuler l'opinion, comme le Canard sert en France régulièrement à lancer les campagnes idéologiques de la bourgeoisie. On peut y ajouter ce commentaire à l’article d’un de leurs lecteurs perspicaces :

« l'Affaire Wikileaks : le commencement d'une guerre Internaute il est essentiel de savoir, que les USA première puissance, ont toute les ressources de contrôler le monde, et veulent nous faire croire qu'ils ne parviennent pas à empêcher wikileaks de divulguer des informations classées secret défense ? En fait, il s'agit de la seconde étape de leur plan après celui du 11 septembre 2001. En effet, wikileaks révèle que l'Arabie Saoudite a demandé un soutien militaire pour anéantir la République Islamique d'Iran, c'est complètement faux, ces allégations vont uniquement favoriser une guerre proche et de grande ampleur dans le Moyen Orient (plus particulièrement la Syrie, la Jordanie, l'iran, le Liban, l'Arabie Saoudite, le Koweit). Vous observerez d'ailleurs le logo de wikileaks est assez surprenant : il s'agit de 2 globes terrestres ressemblant étrangement à un sablier annonçant l'échéance d'un décompte... Le logo ce trouve sur ce site : www.wikileaks.ch/... Le plus surprenant est que le globe terrestre du bas, une sorte de goutte cache tous les pays du monde arabe en orient... Bizarement le continent américain n'est pas représenté sur ce logo... Ca va commencer dans les pays arabes détenteur de la dissuasion nucléaire, et ça va se généraliser petit à petit dans le monde. C'est la seconde étape de l'arrivée du soi-disant "nouvel ordre mondial" Wikileaks est un leurre qui diffuse de l'intox et non de l'info... ».(Hichem 91)__________________________________

J'ai résisté pendant plusieurs semaines aux sirènes du buzz "Wikileaks" ; mais mes fils RSS se sont inexorablement remplis à 80% d'articles directement ou indirectement liés à ce sujet. J'ai donc décidé de boire la tasse jusqu'au bout, et de m'offrir une cure intensive de Wikileaks avant de passer à autre chose. Le lecteur légitimement agacé de la récurrence de ce sujet pourra arrêter ici la lecture de ce billet.
Commençons par un focus sur la naissance mouvementée de Wikileaks, qui en dit déjà long sur les orientations du projet.
• 4 octobre 2006 : Wikileaks.org est enregistré par John Young, co-fondateur de Wikileaks et fondateur de Cryptome.org, autre site bien connu pour dévoiler des documents confidentiels. Le projet Wikileaks ne possède à ce stade aucun site web ni aucune visibilité extérieure : tout se passe sur une liste de diffusion privée, où les premiers membres définissent de concert les lignes directrices du projet. Le principe fondateur est de dévoiler des documents confidentiels dérobés à des gouvernements, mais pas n'importe lesquels : "les gouvernements autoritaires non-occidentaux" ["our focus is on non-western authoritarian regimes"]. L'idéologie qui soude les membres fondateurs est basée sur le principe que le secret est forcément nuisible à la démocratie. Le groupe s'efforce dans un premier temps de mettre en place des outils et des mécanismes permettant de protéger leurs sources.
• décembre 2006 : Wikileaks se dévoile au grand public avec la diffusion d'un document volé à l'un des leaders d'un tribunal islamique en Somalie. Dans leurs interviews initiales, les porte-paroles de Wikileaks affirment posséder plus d'un million de documents confidentiels dérobés à des gouvernements. En privé, Julian Assange déclare vouloir obtenir $5 millions en donations sur les six premiers mois ; un objectif excessif qui fait claquer la porte du projet à John Young, qui accuse Wikileaks d'être à la solde de la CIA : selon lui, il n'y a qu'une manière pour un site naissant d'acquérir autant d'argent en si peu de temps, c'est d'être financé par un service d'Etat. Julian Assange répond à ces accusations par "Si escroquer la CIA peut être utile au projet, alors nous l'escroquerons" ["If fleecing the CIA will assist us, then fleece we will"], et ajoute "Nous avons déjà des soutiens de la part du NED (National Endowment for Democracy), du CFR (Council on Foreign Relations), de la Freedomhouse et d'autres tétines de la CIA" ["We have pullbacks from NED, CFR, Freedomhouse and other CIA teats"]. Young met à disposition ici et ici des archives complètes des e-mails échangés par les fondateurs de Wikileaks lors des premières semaines du projet.
Avant 2006, des documents mentionnent Assange tantôt en tant que président de l'Australian National Cognitive Facility, tantôt de l'Australian Institute for Collaborative Research, deux organismes très discrets domiciliés à une même boîte postale australienne, et dont on trouve fort peu de traces sur le web. Autant dire qu'on ne sait pas grand chose du passé d'Assange, en dehors de sa "carrière" de hacker, qu'il raconte dans son livre "Underground" publié en 1997.
Après la fondation de Wikileaks s'ensuivent plusieurs années plus ou moins intéressantes, où Wikileaks va dévoiler des documents confidentiels de diverses sources. Ce qui nous amène aux polémiques actuelles et aux événements de ces dernières semaines, qu'on pourra résumer de la manière suivante :
Début juin, l'arrestation de Manning (l'analyste qui avait transmis à Assange des dizaines de milliers de documents confidentiels sur les guerres d'Afghanistan et d'Irak), trahi par Adrian Lamo, est rendue publique. Kevin Poulsen dévoile dans son article que Manning avait également transmis à Wikileaks 260.000 câbles diplomatiques confidentiels ; mais la publication des câbles ne débutera que le 28 novembre. Entre temps, les ennuis ont commencé pour Assange : le mandat d'arrêt international contre lui, émis fin août par les autorités suédoises et annulé le lendemain même, refait surface le 1er septembre. On apprendra plus tard que l'une des plaignantes aurait des liens avec la CIA. Wikileaks en prend également pour son grade : un pirate patriote, "Th3j35t3r", s'en prend d'abord à Wikileaks et met le site hors ligne pendant plusieurs heures, avant de revendiquer l'attaque. Wikileaks quitte alors son hébergeur pour migrer sur la plateforme EC2 d'Amazon, pour s'en faire bannir à peine deux jours plus tard. Le domaine Wikileaks.org est suspendu, Paypal, MasterCard et Visa coupent le robinet financier et cessent d'accepter des dons pour l'organisation. Les sites miroirs se multiplient -- pas loin de 1700 à l'heure où j'écris cet article. Des pirates, les "Anonymous", entament des attaques de déni de service contre les sociétés qui sont hostiles à Wikileaks -- quelques milliers de volontaires sont enrôlés pour l'occasion ; puis les Anonymous changent de stratégie en incitant les volontaires à dupliquer les mémos sensibles le plus possible afin de rendre impossible leur suppression. Parallèlement, deux anciens de Wikileaks claquent la porte et fondent OpenLeaks, un projet concurrent. La dissidence interne chez Wikileaks se fait en effet sentir depuis des mois, l'attitude dictatoriale d'Assange étant dénoncée par ses proches collaborateurs. On apprend ainsi qu'Assange vivrait rubis sur l'ongle, avec pas moins de $225.000 de dépenses personnelles, de voyages en première classe, d'hôtels de luxe et de vêtements rien que pour l'année 2009 ; tandis que le supposé soutien financier au soldat Manning peine à arriver.
Et pour couronner le tout, Dimitry Medvedev a publiquement annoncé en décembre que Julian Assange devrait être candidat au Prix Nobel de la paix ! Une déclaration qui tente certainement de calmer le jeu après qu'Assange ait déclaré à un journaliste moscovite que le Kremlin devait se préparer à une nouvelle série de fuites concernant la Russie...
Toute cette agitation, rappelons-le, a pour origine la publication :
• de câbles relatant les manies et les petits défauts de chefs d'Etat du monde entier. Des "informations" dont, au mieux, on rit, mais qui ont leur place dans des magasines people, pas dans des journaux sérieux ;
• d'un câble en particulier, vivement critiqué, listant les infrastructures mondiales jugées comme critiques pour les Etats-Unis. Mais ne cherchez pas de scoop : on apprend de cette liste que les grands ports internationaux sont des enjeux critiques, au même titre que l'industrie pharmaceutique, les câbles sous-marins, et même les ponts. Mais point de bunkers ou de sites militaires secrets. La publication de cette liste a été vivement critiquée comme pouvant faciliter un attentat. Si c'est le cas, à ce titre, il faut également interdire la publication des annuaires et des cartes maritimes et routières : tout est dedans !
• de plusieurs câbles, publiés en tout début de crise, portant sur la politique extérieure américaine : on y apprend par exemple que des pays arabes, dont l'Arabie Saoudite, ont fait pression sur les Etats-Unis pour intervenir contre l'Iran ; que la Corée du Nord aurait vendu à l'Iran une technologie de missiles pouvant transporter des charges nucléaires ; que la Chine serait prête à revoir son alliance avec la Corée du Nord ; que le piratage de Google aurait vraisemblablement été commandité par le gouvernement chinois ; etc, etc. Des informations certes confidentielles, mais en rien embarrassantes pour les Etats-Unis, bien au contraire, puisqu'elles rendraient presque sympathique leur politique extérieure au moyen-Orient et en Asie.
Résumons donc cette agitation à cette observation : les seuls vrais scoops publiés par Wikileaks ces derniers mois sont très favorables aux Etats-Unis.
Cette agitation a pour le moment réussi à occulter les questions suivantes :
• Le premier principe de Wikileaks était de s'attaquer à des gouvernements autoritaires non-occidentaux. Comment Assange en est-il arrivé à mener une croisade contre un état (à peu près) démocratique et occidental, les Etats-Unis ?
• Le second principe de Wikileaks était le refus radical du secret comme principe de gouvernance. Comment Wikileaks a-t-il pu lui-même devenir une organisation secrète, au financement opaque, et dont les membres sont pour la plupart restés anonymes ? Et d'où vient l'argent ?
• Si les révélations de Wikileaks sont aussi fracassantes que ce qu'en disent les gouvernements du monde entier, comment se fait-il que rien n'ait été fait pour empêcher la diffusion de ces documents, qui était pourtant annoncée depuis des mois ?

Source

 

Mercredi 8 décembre 2010 3 08 /12 /2010 11:37

Voilà donc que l’on glose sur les nouvelles révélations de ce site de diffusion d’informations confidentielles, à propos de ces câbles de la diplomatie américaine révélées récemment au public. Cette affaire pose jusqu’à ce jour plus de questions qu’autre chose. Le seul problème c’est que nous ne sommes pas sûrs d’avoir des réponses d’aussi tôt…

 

Wikileaks logoOn notera que les Etats-Unis ne figurent pas sur ce monde...

 

Premièrement, la démarche a de quoi surprendre pour des « pros » de l’internet et de l’information comme cette équipe de Wikileaks. En effet, comme on le sait, ce ne sont pas moins de 250 000 câbles diplomatiques issus du Département d’Etat et de 270 Ambassades et Consulats américains à travers le monde qui sont promis (cependant à ce jour quelques centaines seulement sont en ligne). Comme l’on sait également par ailleurs, trop d’information noie l’information. On peut alors se demander pourquoi mettre en ligne des dizaines et des dizaines de documents sans intérêt véritable pour seulement quelques unes « exploitables ». Est-ce pour faire « vrai » ? « brut » ? De l’information sans restriction aucune : preuve de leur authenticité, de leur réalité ? Est-ce alors un flot surabondant volontaire pour noyer la véritable information, la « pépite » ? On ne comprend pas vraiment la démarche ;  elle est floue (volontairement ou non).

 

Qui ira lire et décrypter toutes les dépêches sur le site ? Personne ; du moins pas le quidam moyen sachant lire l’anglais. Ce dernier en lira une dizaine tout au plus, tel votre serviteur. Seul des Etats ou des officines spécialisées peuvent faire ce travail, ont les moyens et le personnel pour cela. Alors ? Transparence ? On peut douter. Avoir connaissance de 1% ou même 5% de ce qui est livré ne suffit pas à « dévoiler » quoi que ce soit ; et il ne faut pas compter sur les « journalistes » patentés pour nous aider dans cette tâche : sera porté à la connaissance du public, seulement ce qui aura été autorisé par certaines instances.

 

Deuxièmement, il est assez curieux de voir que certains de ces documents ont été envoyés par Wikileaks directement et uniquement à l’adresse de cinq quotidiens sélectionnés (1). Pourquoi cette action ? Mettre en ligne n’était-il pas suffisant ? Pourquoi la nécessité d’utilisation de « relais » ? On peut avoir des doutes sur la stratégie employée. Ces organes de presse ayant  été choisis pour qu’ils effectuent « un travail de sélection, de contextualisation et une analyse journalistique » (2) afin de présenter de manière plus « lisible » les informations au grand public. Par ailleurs, on sait que ces quotidiens « se sont mis d’accord (3) »  pour ne pas traiter tel ou tel sujet « par soucis de fiabilité des sources et de protection de personnes qui pourraient être menacées par ces révélations ». Ce tri peut déjà paraître suspect, tant l’objectivité et la probité de ces journaux sont connues... Enfin, ces mêmes journaux qui jouent les vierges effarouchées devant « l’égout que représente internet » (4), sautent cette fois allègrement à pieds joints pour diffuser les éléments issus d’une opération illégale, se faisant là des complices, des receleurs. Comme l’on a pu le constater, aucun des journaux en question n’a fait l’objet de décision de justice ; aucun d’entre eux n’a été poursuivi pour recel ou divulgation d’information acquise illégalement. Mais ils le font sans encombres, disent-ils, car compte tenus des circonstances, « cela relève de leur mission » (Cf. Sylvie Kauffmann du journal Le Monde). On soulignera le dernier mot.

 

Il est assez bizarre que Julian Assange, présenté comme un « révolutionnaire-anarchiste » (on a eu des « révélations » inopinées sur des écrits anciens dudit Assange, théorisant sa démarche bien avant le lancement de son site Wikileaks) et habile technicien de la communication, ait utilisé justement ces relais-là pour médiatiser ses documents, médiatisation débouchant avec ces journaux inéluctablement au filtrage, à la sélection et au re-formatage.

 

Troisièmement, peut-on vraiment parler de révélation à la lecture de ces documents en question ? Le fait est que l’on apprend rien des ces « multi-scoops ». Alors, beaucoup de bruit pour rien ? Certes, les Etats n’aiment pas que l’on dévoile un peu les coulisses de la diplomatie ; cela se comprend. Mais il n’y a pas de quoi fouetter un chat, n’est-ce pas ? L’on apprend rien d’ailleurs de la stratégie diplomatique américaine (ou si peu) ; la plupart des documents sont des câbles qui partent du bas vers le haut (c’est-à-dire, des représentations diplomatique vers le Département d’Etat) et non l’inverse.

 

Que la Syrie tout comme l’Arabie Saoudite se sente gênée vis-à-vis de l’Iran, que le Liban se déchire, que le régime libyen soit déclaré corrompu, que l’on sache comment l’Institute of Plasma Physics chinois poursuit ses recherches sur l’utilisation de la fusion nucléaire à des fins de production d’énergie, que l’on découvre que les Maldives œuvrent en coulisse pour entrer au Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies (tout en acceptant d’ailleurs de prendre à son compte certains détenus de Guantanamo), que l’on apprenne que les prochaines élections russes de 2012 auront pour faiseur de Roi Vladimir Poutine (tout en étant "otage du système qu’il a lui-même construit"), tout cela ne va pas révolutionner la planète… Oui, c’est certain, l’on a pu sourire au portrait de tel ou tel, mais vraiment cela ne porte pas à conséquence ; de toute manière, comme les hommes politiques d’aujourd’hui n’ont ni fierté ni scrupules, aucun de ceux qui ont été cités nommément ne va se suicider après ces « révélations ». Tout au plus vont-ils, pour certain - les plus durement touchés -, se refaire un masque « républicain », un visage « démocratique » ; tout cela rentrera dans l’ordre bien vite. Dormez, braves gens, tout va bien !

 

Quatrièmement, quel est le but recherché par cette équipe dont le porte-parole et créateur est Julien Assange ? D’aucuns diraient que ce qui est recherché dans ce déballage est la déstabilisation dans les relations internationales et que c’est un coup très dur porté à la politique étrangère américaine. Cet emballement médiatique n’a de commun que la fatuité des journalistes ; rien ne changera, pas de déstabilisation d’Etat en vu et pas d’affaiblissement américain en vue non plus à cause de cela. Tout  juste un petit « beuze » comme on dit d’nos jours…

 

Enfin, à qui profite le « crime » ? Une bonne question. La secrétaire d’Etat Hillary Clinton a déclaré qu’il s’agissait d’un « crime contre la communauté internationale » et l’on sait, par expérience, ce que l’utilisation de « communauté internationale » veut dire (5), à savoir la carte biseautée, le dé pipé d’un petit groupe qui, bien loin de représenter le véritable intérêt des nations qui composent notre monde, défend en fait des intérêts particuliers, une idéologie mondialiste et apatride, américano-centrée ; la « communauté internationale », c’est l’argument ultime pour faire « soft power » et rallier à soi quelques pays du monde et autres idiots utiles, avant de passer au... « hard power ». L’utilisation de cet argument (la «communauté internationale») est d’ailleurs un indice sur la réalité de Wikileaks et de ses commanditaires. Désormais, il ne peut y avoir que  suspicion.

 

Patchwork Assange

Facettes de Julian Assange : Homme de paille ou mégalo génial ? révolutionnaire politique high-tech ou marionnette in-consciente ? Robin des Bois ou Pinocchio ?


Une ténébreuse affaire...

 

Pour trouver à qui profite le crime, il faudrait être en mesure de lire TOUTES les dépêches, TOUT les câbles. Seuls les Etats sont en mesure de le faire. Et c’est là que l'on peut déterminer l’orchestration. Certes, nous n’aurons jamais connaissance, nous, public, de ce que ces « révélations » entraîneront réellement dans les rapports entre Etats ; cela se règlera en coulisse. Ce déballage de câbles a vraisemblablement un but caché : envenimer précisément les relations entre tel ou tel Etat (au hasard, ...l'Iran et ses voisins sunnites, dirons nous), et déconsidérer telle ou telle personnalité de pays précis. Malheureusement, nous ne saurons le fin mot de l’histoire car nous ne serons en mesure de lire l’ensemble des documents « révélés ». Nous avons été dupés.

 

Voilà donc que le responsable de l’équipe Wikileaks, Julian Assange, s’est rendu à la Police britannique (6). Va-t-on seulement apprendre quelque chose ? Ce qui, jusque là, avait plaidé en faveur de la réalité des « révélations », c’étaient justement les attaques judiciaires dont était l’objet Assange. Il devenait une victime, accablé par les « grands » ; un « Robin des Bois de l’information », a-t-on pu lire ici où là. L’attaquer par un biais judiciaire connexe plaidait en sa faveur, en la réalité des ces révélations.  D’ailleurs, les intentions affichées de Wikileaks sont louables ; ils font ce travail, disent-ils, « for the revealing of suppressed and censored injustices » (Cf. le bandeau de leur  site). Mais l’on peut aussi se poser la question de savoir si Assange a agit avec préméditation ou s’il a été manipulé. A-t-il réellement volé les documents ou l’a-t-on gentiment conduit à les « voler » ? par ailleurs, est-il conscient de les avoir « réellement » volés ? D’autres questions auxquelles je ne pense pas que l’on ait un jour réponse.

 

L’affaire Wikileaks fait couler (to leak) beaucoup d’encre, c’est sûr. Et l’on peut légitimement, je crois, se poser la question de savoir si, en fait, ce n’est pas tout simplement un « montage » (Cf. Vladimir Volkoff). Ce que l’on peut dire, c’est que tous les éléments sont là (informations « secrètes » détenues par des « puissants », d’une part ; groupe aux intentions « pures » et désintéressées, d’autre part ; dévoilement d’informations  dites confidentielles et/ou secrètes, relais/filtres officiels, infos de tête de gondole à profusion, émoi de circonstance, stupeurs et tremblements, etc.). Bref, comme pour d’autres sujets, cette affaire apparaît de plus en plus comme un bel écran de fumée, un nuage-écran ; le problème, comme de bien entendu, c’est que l’on ne saura jamais le fin mot de l’affaire.

 

La pieuvre s’enfuit, laissant derrière elle un nuage d’encre. Qui a vu la pieuvre ? et...qui n’a pas vu le nuage ?

 

Vae victis. Vale !

 

 

Post-scriptum : N'importe quel journaliste devrait se poser et poser ces questions. S'il ne le fait pas, il n'est qu'un pisse-copie démédulé, un délayeur réflexe de dépêches d'Agence, un pion acéphale du système, bref, un moins que rien, une éponge illusionnée, un bacille patenté, un "bon citoyen", un zombie urnophile, un gastéropode informatisé. Malheureusement, vous le constaterez, ils sont plus que nombreux...

Assurément, il y a aussi quelques journalistes qui se posent vraisemblablement ces questions mais qui cependant ne les posent pas à leurs lecteurs : ce sont les pires de cette caste ! Ce sont les plus dangereux, les plus nuisibles, les plus pervers, les plus méprisables ; des malfaisants, des ordures, des cloportes...

 

 

Notes :

 

(1) The New York Times, The Guardian, Le Monde, El Pais, Der Speigel. Ces journaux ont été éminemment sélectionnés : ce sont les pires représentants de l’esprit de conformisme et fameux cerbères du système existant !

(2) Cf. Philippe Meyer, « L’esprit public », France Culture, du 5 décembre 2010.

(3) Cf. idem supra.

(4) Par ce nouveau vecteur de communication, beaucoup d’informations  échappent aux médias (semi) officiels et il  permet la diffusion d’informations  muselées - généralement au nom du politiquement correct, de l’idéologie du temps.

(5) L’ex-Yougoslavie (notamment la Serbie) et d’autres parties du monde (l’Irak, l’Iran, l’Afghanistan, etc.) peuvent témoigner de ce que peut être « la communauté internationale », de son action bénéfique, pacificatrice.

(6) Cependant, son arrestation n’a pas pour origine le fait d’avoir rendu public ces câbles diplomatiques ; Assange est accusé de viol.

 

Crédit photos : http://wikileaks.ch/img/wallpapers/wall10.jpg, REUTERS; http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/04/Julian_Assange_26C3.jpg; http://cache.20minutes.fr/img/photos/20mn/2010-12/2010-12-02/article_assange.jpg; http://benoitraphael.owni.fr/files/2010/07/Julian_Assange_2010-front1.jpg; http://blogs.ft.com/material-world/files/2010/12/julian-assange.jpg; http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/archive/6/67/20101204205012!Julian_Assange_%28Norway,_March_2010%29.jpg; http://blogs.ft.com/material-world/files/2010/12/julian-2.jpg.

 

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