DETRESSE HUMAINE
Je suis en flammes,
Je crois que je me consume inexorablement
Les larmes que déversent mes yeux
Ne parviennent pas à éteindre le feu...
J’ai dans le regard cet homme
Couvert de plusieurs couches de haillons
Une silhouette informe qui marche
Qui gravit avec peine la route où les voitures passent
Sans relâche, indifférence, impuissance
Je suis dans l’une d’elles avec mon fils et nous nous taisons
Effarés par cette apparition
Il n’a plus de visage, rongé par la crasse
Il n’a presque plus forme humaine et il marche
Ses pas le conduisent dans l’errance,
Peu importe pourvu qu’il marche encore et encore
Il sait que lorsqu’il s’arrêtera ce sera pour de bon.
Ses haillons effilochés dansent, saccadés, désorientés
Et je n’ose pas m’arrêter
Qu’aurais-je à lui donner ?
Quelques fruits, quelques mots et la peur dans mes yeux
Peur qu’il refuse tout simplement mon geste dérisoire
Une insulte à son désespoir
Peur qu’il me voit chercher plus au fond de moi
Ne rien trouver, désemparée,
Partir, lui tourner le dos, porter son regard et disparaître.
Son image ne me quitte pas.
Soignons nos maux ensemble
Ouvrons nos mains
Soyons solidaires,
Trois initiales que nous connaissons bien
texte magnifique de Ciboulette : http://lemodemdefrancois.over-blog.com/article-18550863-6.html#anchorComment