U.E lève les sanctions europénnes contre Cuba
LA HAVANNE - Fidel Castro a qualifié vendredi la décision de l'Union Européenne de lever les sanctions contre Cuba d'"énorme hyprocrisie", selon un article publié sur un site internet officiel.
(©AFP / 21 juin 2008 00h47)
WASHINGTON - Les Etats-Unis ont tenté de minimiser vendredi la portée de la levée des sanctions de l'Union européenne contre Cuba, à laquelle ils avaient exprimé la veille leur opposition, et affirmé que la normalisation de l'UE sera conditionnelle.
"Les Etats-Unis et l'Union européenne partagent les mêmes objectifs à Cuba: la liberté, la démocratie et les droits de l'Homme universels", a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack.
Le porte-parole a refusé d'employer le mot "déception" pour qualifier la réaction des Etats-Unis à la décision européenne de suspendre ses sanctions diplomatiques contre le régime cubain pour encourager les premiers pas de Raul Castro sur le chemin de l'après Fidel. "C'est une divergence tactique", s'est-il contenté de dire.
Il a affirmé que l'UE annoncerait en début de semaine prochaine une série de critères qui définiront la normalisation de ses relations avec Cuba.
"D'après nos consultations avec l'UE --et je sais que l'UE ne l'a pas encore annoncé-- nous avons compris que l'Unione européenne va fixer un certain nombre de critères humanitaires pour son dialogue avec le gouvernement cubain", a-t-il déclaré.
Selon lui, ces critères sont "la libération inconditionnelle de tous les prisonniers politiques, le respect des conventions internationales sur les droits civils et politiques, la liberté de l'information et l'accès des Cubains à l'internet".
En outre, les délégations européennes qui se rendront à Cuba rencontreront des responsables de l'opposition aussi bien que du gouvernement, a-t-il ajouté.
"Ces critères envoient le bon message sur ce qui est vraiment important : le fait que le gouvernement cubain doit changer sa façon de traiter ses citoyens".
Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont donné leur feu vert jeudi soir à la levée définitive de leurs sanctions contre le régime cubain. La levée officielle de ses sanctions, déjà suspendues depuis 2005, devrait être formellement entérinée lundi.
Elle ne laisse plus l'île communiste qu'aux prises avec le seul embargo américain comme obstacle politique et économique à son développement.
Pour obtenir le soutien des Tchèques, qui se sont montrés jusqu'à la dernière minute réticents à cette décision, l'UE a accepté de donner certaines garanties concernant les droits de l'Homme.
"Il y a une condition selon laquelle nous allons examiner chaque année la situation des droits de l'Homme et sur cette base décider si nous continuons ou non notre politique envers Cuba", a indiqué le chef de la diplomatie tchèque, Karel Schwarzenberg.
La perspective de la levée des sanctions avait provoqué par avance jeudi dans la journée l'hostilité de Washington.
"Nous ne sommes pas favorables à ce que l'UE ou qui que ce soit d'autre allège ces sanctions à ce stade", a déclaré un porte-parole du département d'Etat, Tom Casey, dénonçant une décision qui pourrait laisser croire à "un régime dictatorial" que "l'oppression de son peuple est plus acceptable qu'avant".
(©AFP / 20 juin 2008 22h01)