Vidéosurveillance : à force de vous voir, on finit par vous entendre!
Le dispositif de vidéosurveillance des citoyens mis en place dans la ville de Londres (Angleterre) sera très prochainement capable de comprendre les "bruits" qu'il entend...
Installées suite aux attentats terroristes de l'armée républicaine irlandaise (IRA) en 1993, les caméras de vidéosurveillance ont littéralement envahi la ville de Londres, et accessoirement, l'Angleterre. Environ 1200 caméras étaient actives en 1995, leur nombre actuel est inconnu mais il y en aurait plus de quatre millions selon des estimations établies en 2002, dont plus de 500'000 dans la ville de Londres.
Installées suite aux attentats terroristes de l'armée républicaine irlandaise (IRA) en 1993, les caméras de vidéosurveillance ont littéralement envahi la ville de Londres, et accessoirement, l'Angleterre. Environ 1200 caméras étaient actives en 1995, leur nombre actuel est inconnu mais il y en aurait plus de quatre millions selon des estimations établies en 2002, dont plus de 500'000 dans la ville de Londres.
Des yeux de plus en plus attentifs et intelligents
Les dispositifs de vidéosurveillance de la capitale britannique ont bénéficié de nombreux développements au cours de ces quinze dernières années. Originalement capables de capturer des vidéos en basse résolution et en noir et blanc, les dispositifs actuels permettent de capturer des vidéos en haute résolution, tout en couleurs.
En 1995, des appareils photo ont par exemple été greffés aux caméras, permettant ainsi la capture d'images en résolution de 1,9 mégapixel (1'600x1'200).
La combinaison de nouvelles techniques d'analyse et traitement d'images avec des centres de calcul particulièrement puissants a permis à la ville d'ajouter des options intéressantes à son dispositif de vidéosurveillance.
Les caméras placées sur les axes routiers critiques sont par exemple capables d'identifier un bouchon ou un ralentissement du trafic et d'en communiquer instantanément l'emplacement aux navigateurs GPS installés dans les véhicules privés, ceci, sans intervention humaine préalable. Elles peuvent également identifier une trajectoire suspecte d'un véhicule (zigzag, sens inverse ou braquages de volant), conduit par exemple par une personne en état d'ébriété.
Les caméras placées dans les carrefours, sur les parkings des banques ou encore en sortie de péages sont capables de lire les plaques d'immatriculation des véhicules. Ces numéros sont ensuite parcourus par un agent automatisé et comparés avec une base de données de véhicules volés ou appartenant à des criminels. En cas de reconnaissance, le dispositif peut automatiquement alerter les autorités.
Les caméras placées dans les couloirs du métro londonien et les gares sont capables de reconnaître plusieurs milliers de visages par seconde. Une personne ainsi fichée dans leur base de données sera immédiatement signalée par le dispositif s'il la voit. Cette capacité a par exemple été fortement exploitée dans l'intrigue de la trilogie Bourne Identity (La Mémoire dans la Peau) récemment diffusée dans les salles obscures.
Les développements les plus récents, courant 2006, permettent à certaines caméras d'observer un comportement "intelligent" dans des situations dynamiques. Le capteur peut en effet interpréter un mouvement de foule, une bagarre, ou tout autre comportement humain défini comme suspect. Il peut le suivre, s'il se déplace, et zoomer sur la scène afin d'augmenter la quantité d'information disponible dans les enregistrements.
En 1995, des appareils photo ont par exemple été greffés aux caméras, permettant ainsi la capture d'images en résolution de 1,9 mégapixel (1'600x1'200).
La combinaison de nouvelles techniques d'analyse et traitement d'images avec des centres de calcul particulièrement puissants a permis à la ville d'ajouter des options intéressantes à son dispositif de vidéosurveillance.
Les caméras placées sur les axes routiers critiques sont par exemple capables d'identifier un bouchon ou un ralentissement du trafic et d'en communiquer instantanément l'emplacement aux navigateurs GPS installés dans les véhicules privés, ceci, sans intervention humaine préalable. Elles peuvent également identifier une trajectoire suspecte d'un véhicule (zigzag, sens inverse ou braquages de volant), conduit par exemple par une personne en état d'ébriété.
Les caméras placées dans les carrefours, sur les parkings des banques ou encore en sortie de péages sont capables de lire les plaques d'immatriculation des véhicules. Ces numéros sont ensuite parcourus par un agent automatisé et comparés avec une base de données de véhicules volés ou appartenant à des criminels. En cas de reconnaissance, le dispositif peut automatiquement alerter les autorités.
Les caméras placées dans les couloirs du métro londonien et les gares sont capables de reconnaître plusieurs milliers de visages par seconde. Une personne ainsi fichée dans leur base de données sera immédiatement signalée par le dispositif s'il la voit. Cette capacité a par exemple été fortement exploitée dans l'intrigue de la trilogie Bourne Identity (La Mémoire dans la Peau) récemment diffusée dans les salles obscures.
Les développements les plus récents, courant 2006, permettent à certaines caméras d'observer un comportement "intelligent" dans des situations dynamiques. Le capteur peut en effet interpréter un mouvement de foule, une bagarre, ou tout autre comportement humain défini comme suspect. Il peut le suivre, s'il se déplace, et zoomer sur la scène afin d'augmenter la quantité d'information disponible dans les enregistrements.
Après l'image, le son
Depuis l'année 2003, les caméras londoniennes sont équipées d'amplificateurs sonores. Un opérateur ,ou toute autre personne vers qui la liaison est redirigée, peut donc directement s'adresser aux personnes visées par la caméra. Cette amélioration a par exemple permis à la police de donner des instructions (ou des ordres) aux personnes filmées avant même qu'elle ne soit arrivée sur les lieux lors de nombreux incidents.
Les récentes avancées technologiques vont fournir au dispositif de nouvelles capacités d' "audiosurveillance" : les caméras seront en effet capables d'analyser l'ambiance sonore et de signaler des sons critiques, tels que les bris de verre, la montée en puissance d'une dispute, un coup de feu ou un appel à l'aide, sans qu'il ne soit nécessaire pour elles de "voir" ces événements.
Comme ces dispositifs sont déjà capables de se mouvoir dans l'espace (la caméra peut tourner sur elle-même), ils peuvent par conséquent "se tourner" vers l'origine du son entendu afin d'analyser, ou simplement enregistrer, la scène.
Cette avancée confèrera aux caméras la capacité de surveiller de manière intelligente un champ "visuel" beaucoup plus large qu'il ne leur est possible actuellement.
Les récentes avancées technologiques vont fournir au dispositif de nouvelles capacités d' "audiosurveillance" : les caméras seront en effet capables d'analyser l'ambiance sonore et de signaler des sons critiques, tels que les bris de verre, la montée en puissance d'une dispute, un coup de feu ou un appel à l'aide, sans qu'il ne soit nécessaire pour elles de "voir" ces événements.
Comme ces dispositifs sont déjà capables de se mouvoir dans l'espace (la caméra peut tourner sur elle-même), ils peuvent par conséquent "se tourner" vers l'origine du son entendu afin d'analyser, ou simplement enregistrer, la scène.
Cette avancée confèrera aux caméras la capacité de surveiller de manière intelligente un champ "visuel" beaucoup plus large qu'il ne leur est possible actuellement.
Autres applications
L'utilisation de tels dispositifs était à l'origine bien différente de l'utilisation actuelle. Le développement de la vidéosurveillance était à l'origine une réponse à la prolifération de sites industriels particulièrement dangereux pour l'Homme, évitant ainsi à des personnes de devoir rester "sur place" pour surveiller des environnements hostiles. Il s'est ensuite particulièrement développé dans les maisons d'arrêt, les commerces (lutte contre le vol ou dispositifs de comptage des clients) et les bâtiments importants tels que les banques ou les ambassades. Ce n'est que vers la fin des années 90 que le concept de vidéosurveillance par le gouvernement a vraiment vu le jour et est sorti de son stade expérimental.
Aujourd'hui, l'intelligence de ces caméras sert d'autres usages que la sécurité. Un exemple particulièrement intéressant est le football. Le spectateur attentif de l'Euro 2008 aura parfois remarqué certaines incrustations en temps réel dans les images, telles que la reconnaissance des joueurs (nom et numéro affichés en légende), leur distance parcourue ou encore les informations sur la vitesse et la trajectoire de certains tirs.
Tout cela n'est qu'un début : le transfert progressif des technologies de vidéosurveillance vers le football permettra par exemple la mise en place de caméras autonomes, capables de filmer le ballon sur le terrain tout en respectant certaines règles de fluidité dans les mouvements. D'autres caméras seront capables d'assister les monteurs durant les manifestations : elles pourront détecter l'apparition d'un joueur dans le champ de vision proche, relayant automatiquement la diffusion à une autre caméra mieux placée.
Il sera également possible de détecter des comportements agressifs entre joueurs n'apparaissant pas à l'écran, soit par leurs mouvements suspects ou ce qu'ils se disent.
Afin d'accélérer les traitements, les joueurs et les ballons pourront par exemple être équipés de puces RFID dans leur chaussures, autour de leurs poignets et sur leur tête (cf. article précédent). Cela permettra ainsi à des logiciels de détecter les points de contact entre certaines parties des joueurs et d'analyser la dynamique de leurs mouvements (accélérations, pas parcourus).
Aujourd'hui, l'intelligence de ces caméras sert d'autres usages que la sécurité. Un exemple particulièrement intéressant est le football. Le spectateur attentif de l'Euro 2008 aura parfois remarqué certaines incrustations en temps réel dans les images, telles que la reconnaissance des joueurs (nom et numéro affichés en légende), leur distance parcourue ou encore les informations sur la vitesse et la trajectoire de certains tirs.
Tout cela n'est qu'un début : le transfert progressif des technologies de vidéosurveillance vers le football permettra par exemple la mise en place de caméras autonomes, capables de filmer le ballon sur le terrain tout en respectant certaines règles de fluidité dans les mouvements. D'autres caméras seront capables d'assister les monteurs durant les manifestations : elles pourront détecter l'apparition d'un joueur dans le champ de vision proche, relayant automatiquement la diffusion à une autre caméra mieux placée.
Il sera également possible de détecter des comportements agressifs entre joueurs n'apparaissant pas à l'écran, soit par leurs mouvements suspects ou ce qu'ils se disent.
Afin d'accélérer les traitements, les joueurs et les ballons pourront par exemple être équipés de puces RFID dans leur chaussures, autour de leurs poignets et sur leur tête (cf. article précédent). Cela permettra ainsi à des logiciels de détecter les points de contact entre certaines parties des joueurs et d'analyser la dynamique de leurs mouvements (accélérations, pas parcourus).
Une frontière floue entre sécurité et vie privée
Certes, tout ceci est bien entendu mis en place au nom de la sécurité des citoyens. Il s'agit ici non pas de jouer à "Big Brother" mais d'augmenter le sentiment de sécurité des habitants tout en dotant la police de plusieurs milliers d'yeux, et oreilles, supplémentaires, à un coût largement inférieur au salaire d'un policier.
Les trois éléments motivateurs de la vidéosurveillance (traduction pas très fidèle):
Les trois éléments motivateurs de la vidéosurveillance (traduction pas très fidèle):
- Protéger les citoyens
- Prévenir et détecter les crimes
- Interpeler et poursuivre les criminels (ndlr: retrouver les criminels)
De nombreuses inquiétudes sont toutefois régulièrement soulevées par les citoyens et certains politiques en ce qui concerne l'intelligence de ces caméras et les personnes les contrôlant. Les dispositifs sont par exemple devenus suffisamment perfectionnés pour reconnaître une personne particulière et enregistrer ses faits et gestes, tout comme ses paroles. Ils peuvent également se relayer entre eux si la personne est en déplacement et passe du champ de vision d'une caméra à celui d'une autre.
Et en Suisse ?
Le cas de l'Angleterre est un cas d'école dans tous les environnements où la vidéosurveillance civile est remise en question. Aujourd'hui, d'autres pays tels que le Canada et les Etats-Unis s'intéressent de très près au déploiement massif de la vidéosurveillance.
Dans tous les cas, le modus operandi des gouvernements est presque toujours similaire : dès qu'un événement pouvant être exploité selon un schéma de communication FUD (peur, incertitude et doute) survient, le gouvernement s'en sert et tente d'obtenir l'accord (ou l'approbation tacite) des citoyens.
L'Angleterre a ainsi en quelque sorte bénéficié des attentats terroristes de l'armée républicaine irlandaise, tout comme les États-Unis bénéficient de l'effet 11 septembre 2001.
En Suisse, la vidéosurveillance a également fait son apparition de manière très subtile. Les transports publics de la ville de Genève et son stade sont par exemple équipés de dispositifs de vidéosurveillance. De nombreux axes routiers de la ville sont équipés de caméras placées au sommet des lampadaires.
Les CFF (entreprise ferroviaire nationale en Suisse) utilisent des caméras de surveillance dans leurs trains régionaux autocontrôlés (pas de contrôle régulier des billets), tout comme en sont équipés de nombreux tunnels routiers.
A Olten, les zones de prostitution sont sous surveillance vidéo (on protège donc les prostituées, tout en surveillant qui en "consomme").
Dans la ville de Bienne, des caméras ont été placées dans la ville à l'occasion de l'Expo 02. Elles n'ont pas été retirées depuis...
Dans tous ces cas, le problème réel n'est pas tant de savoir si oui ou non ces caméras fonctionnent. L'on ne sait par exemple pas vraiment dans quelle mesure ces dispositifs sont "intelligents" (si quelqu'un a des infos, ses commentaires seront les bienvenus) ni qui sont les personnes ayant accès aux données ou encore quelle est la politique d'enregistrement et de rétention des bandes vidéo.
L'utilité de la vidéosurveillance reste un débat continuellement remis en question. Aucun document n'a en effet jusqu'aujourd'hui pu vraiment démontrer l'efficacité de la vidéosurveillance dans le cadre de la lutte contre le crime. Le sentiment de sécurité augmente, certes, les criminels sont plus faciles à retrouver mais le crime ne baisse pas pour autant.
Pour aller plus loin dans la discussion, je vous propose d'exprimer votre position relative à la mise en place de dispositifs de vidéosurveillance par les gouvernements. Dans la mesure où vous serez certainement majoritairement contre, nous pouvons élargir la question en précisant quels seraient les éléments qui vous feraient pencher vers le pour ?
A vos claviers!!
http://www.monblog.ch/commedansdubeurre/?story=videosurveillance-a-force-de-vous-voir-on-finit-par-vous-entendre
Pour en savoir plus :
Dans tous les cas, le modus operandi des gouvernements est presque toujours similaire : dès qu'un événement pouvant être exploité selon un schéma de communication FUD (peur, incertitude et doute) survient, le gouvernement s'en sert et tente d'obtenir l'accord (ou l'approbation tacite) des citoyens.
L'Angleterre a ainsi en quelque sorte bénéficié des attentats terroristes de l'armée républicaine irlandaise, tout comme les États-Unis bénéficient de l'effet 11 septembre 2001.
En Suisse, la vidéosurveillance a également fait son apparition de manière très subtile. Les transports publics de la ville de Genève et son stade sont par exemple équipés de dispositifs de vidéosurveillance. De nombreux axes routiers de la ville sont équipés de caméras placées au sommet des lampadaires.
Les CFF (entreprise ferroviaire nationale en Suisse) utilisent des caméras de surveillance dans leurs trains régionaux autocontrôlés (pas de contrôle régulier des billets), tout comme en sont équipés de nombreux tunnels routiers.
A Olten, les zones de prostitution sont sous surveillance vidéo (on protège donc les prostituées, tout en surveillant qui en "consomme").
Dans la ville de Bienne, des caméras ont été placées dans la ville à l'occasion de l'Expo 02. Elles n'ont pas été retirées depuis...
Dans tous ces cas, le problème réel n'est pas tant de savoir si oui ou non ces caméras fonctionnent. L'on ne sait par exemple pas vraiment dans quelle mesure ces dispositifs sont "intelligents" (si quelqu'un a des infos, ses commentaires seront les bienvenus) ni qui sont les personnes ayant accès aux données ou encore quelle est la politique d'enregistrement et de rétention des bandes vidéo.
L'utilité de la vidéosurveillance reste un débat continuellement remis en question. Aucun document n'a en effet jusqu'aujourd'hui pu vraiment démontrer l'efficacité de la vidéosurveillance dans le cadre de la lutte contre le crime. Le sentiment de sécurité augmente, certes, les criminels sont plus faciles à retrouver mais le crime ne baisse pas pour autant.
Pour aller plus loin dans la discussion, je vous propose d'exprimer votre position relative à la mise en place de dispositifs de vidéosurveillance par les gouvernements. Dans la mesure où vous serez certainement majoritairement contre, nous pouvons élargir la question en précisant quels seraient les éléments qui vous feraient pencher vers le pour ?
A vos claviers!!
http://www.monblog.ch/commedansdubeurre/?story=videosurveillance-a-force-de-vous-voir-on-finit-par-vous-entendre
Pour en savoir plus :
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Vid%C3%A9osurveillance
- http://www.securiton.ch/cms/front_content.php?idcat=393
- http://www.securiton.ch/cms/front_content.php?idcat=395
- http://news.bbc.co.uk/2/hi/uk_news/england/hampshire/7471140.stm
- http://en.wikipedia.org/wiki/Closed-circuit_television
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Vid%C3%A9osurveillance
- http://www.urbaneye.net/results/ue_wp10.pdf