Le FBI, un centenaire américain à l'image toujours glamour

Publié le par sceptix

Le FBI, police fédérale américaine, célèbre aujourd'hui son 100e anniversaire. Retour sur un siècle d'histoire avec Henry Holden, auteur du livre "FBI, les 100 ans".

Plusieurs présidents, dont Nixon, ont essayé de remplacer J. Edgar Hoover. Mais il a toujours su recueillir des informations compromettantes pour se protéger.

  • Al Capone, John Dillinger, Machine Gun Kelly, Oussama ben Laden. Quand on se penche sur l'histoire du FBI, qui célèbre son centenaire aujourd'hui, les noms se mettent à défiler. Créée le 26 juillet 1908 par Charles Bonaparte, ministre américain de la Justice et membre de la famille de Napoléon, la police fédérale américaine n'a cessé de croître. Elle compte aujourd'hui 30 000 agents, 54 bureaux à travers le monde et dispose d'un budget de fonctionnement d'environ 9 milliards de dollars.
Débuts modestes

«Le FBI a été lancé en 1908, mais il avait très peu de pouvoirs avant 1934, date à laquelle les agents ont été autorisés à procéder eux-mêmes à des arrestations et à porter des armes», explique Henry Holden, auteur du livre FBI, les 100 ans.

Un homme a marqué la police fédérale de son empreinte: J. Edgar Hoover. Celui qui avait rejoint le «Bureau» en 1917, l'a dirigé de 1924 jusqu'à à sa mort, en 1972. Sous son impulsion, le FBI est devenu une puissante agence, entrée dans la légende américaine.

Dans les années 30, le FBI a arrêté de célèbres criminels comme Al Capone, John Dillinger et Machine Gun Kelly, poursuit Henry Holden. A cette époque-là, Edgar Hoover s'est rendu à Hollywood. Il a fait comprendre à certains producteurs qu'il était dans leur intérêt de représenter le FBI sous son meilleur jour. Du coup, pendant les deux décennies qui ont suivi, Hollywood a projeté une image très glamour du «bureau».

Un directeur tout-puissant

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les effectifs ont explosé pour passer de quelques centaines de détectives à quelque 13 000 agents. Le premier bénéficiaire en fut Edgar Hoover, qui devint un personnage incontournable de la vie politique américaine.

«Pendant cette période, Hoover a accumulé en effet énormément de pouvoir. Il recueillait des informations sur les politiciens et les personnes influentes, et les utilisait pour rester à son poste, glisse Henry Holden. Hoover a eu des problèmes avec Kennedy, Johnson et Nixon. Ces trois présidents ont essayé de le remplacer. Nixon a même essayé deux fois, mais Hoover savait beaucoup de choses sur lui et sur ses prédécesseurs. Il serait encore à la tête du FBI aujourd'hui s'il n'était pas décédé». Après sa mort, le Congrès américain a d'ailleurs fait passer une loi qui limite le mandat du directeur du FBI à 10 ans.

Il a senti le vent tourner

Dans les années 50, Edgar Hoover a participé à la «chasse aux sorcières» du sénateur républicain Joseph McCarthy, en faisant notamment surveiller certains artistes hollywoodiens. Il a cependant eu l'intelligence de prendre ses distances avec McCarthy quand le vent a tourné, et il est ressorti indemne de cette affaire.

Dans les années 60, le FBI a joué un rôle important dans la lutte contre le Ku Klux Klan. Un engagement qui a inspiré le film Mississippi Burning en 1989.

Les attentats du 11 septembre 2001 ont changé la donne. La police fédérale, qui cherche toujours à arrêter le chef Ben Laden, a désormais le droit de procéder à des écoutes sans mandat d'arrêt. «Avant le 11 septembre, c'était formellement interdit, conclut Henry Holden. Mais depuis, les députés ont fait passer une loi qui autorise le FBI à surveiller des particuliers pendant 48 heures avant d'en informer un juge.»

 http://www.24heures.ch/pages/home/24_heures/l_actu/monde/monde_detail/(contenu)/247817

Publié dans USA

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article