George Bush autorise l'exécution d'un soldat américain
Le président américain, George Bush, a autorisé lundi 28 juillet, l'exécution d'un soldat américain condamné à mort pour meurtre et viol. Un cas de figure inédit aux Etats-Unis depuis plus d'un demi-siècle.
"Le président Bush a accepté ce matin la recommandation du ministre des armées d'approuver la condamnation à mort du soldat Ronald A. Gray, confirmant la condamnation de la cour martiale pour de multiples accusations de meurtre et de viol commis alors qu'il était membre de l'armée", a déclaré une porte-parole de la Maison Blanche, Dana Perino.
Le soldat Ronald Gray, détenu à Fort Leavenworth, au Kansas, depuis 1988, a été condamné à la peine capitale il y a vingt ans par une cour martiale de Fort Bragg, en Caroline du Nord, où il avait servi, pour deux meurtres, une tentative de meurtre et trois viols commis en 1986 et 1987. Contrairement aux personnes jugées par une cour civile, les membres des forces armées américaines, selon le système judiciaire militaire en vigueur, ne peuvent être exécutés qu'après accord du chef de l'Etat.
BATAILLE JUDICIAIRE
"Bien qu'approuver la condamnation à mort d'un membre de l'armée soit une décision sérieuse et difficile pour un commandant en chef, le président estime que la nature de cette affaire ne laisse aucun doute sur le fait que la condamnation soit juste et méritée", a indiqué la porte-parole de la Maison Blanche.
Le dernier président à avoir autorisé l'exécution d'un militaire aux Etats-Unis est le président Dwight Eisenhower, en 1957. Il s'agissait d'un homme condamné pour avoir violé et tenté de tuer une fillette autrichienne de 11 ans.
John Kennedy, le dernier président à avoir dû statuer sur une peine de mort prononcée contre un militaire, en 1962, en l'occurrence un marin de la Navy, avait préféré, lui, commuer la condamnation à mort en peine d'emprisonnement à vie.
La bataille judiciaire n'est toutefois peut-être pas terminée, a laissé entendre Dana Perino. Il avait fallu quatre ans, après l'autorisation du président Eisenhower, pour que le soldat John Bennett, condamné à mort, soit finalement pendu en 1961.