La Chine, miroir effrayant de la cupidité occidentale… (*)

Publié le par sceptix

La Chine choque parce qu’elle fait son accumulation du capital en direct sur nos écrans et que - en quelques années, quoique moins criminellement, et de loin, que les occidentaux qui eux, ont fait la colonisation et l’esclavagisation du monde non blanc à grands coups de crimes contre l’humanité, de génocides durant des siècles pour être des puissances aujourd’hui - elle rattrape l’occident en adoptant malheureusement dans son système mixte, les horreurs de la production capitaliste propre aux plus vils cupides que cette terre ait jamais portés : les occidentaux.

Nous sommes tous d’accord, qu’il faille arriver à un peu plus de liberté d’expression en Chine, quoique, nous ne saurions oublier que la liberté d’expression en Amérique du Nord, par exemple, soit quelque chose de marginal. Marginal par l’accord tacite platement consensuel de la grande majorité avec le puant Léviathan systémique ! Marginal parce que la majorité qui se contente de fonctionner, est dressée pour marginaliser les esprits libres et critiques et s’y adonne à cœur joie... Ici, le canadien ou l’étasunien osant parler différemment des talk show, c’est à dire de bouffe, du linge, du travail quotidien et de la baise, est considéré fou à lier. Gare à celui qui évoque le racisme, pourtant omniprésent dans la racaille institutionnelle qu’est l’État, sans parler de la xénophobie agressive et insultante d’une forte frange des individus dits de souche. Naturellement, on choisit quand il faut en parler, des représentants des minorités ethniques acquis à l’État, pour gloser sur Radio Canada et dire que le racisme n’existe pas. Si je prends le cas du Québec, cette province canadienne où 57% des québécois se sont eux-mêmes dits racistes dans un sondage d’il y a deux ans, sondage que les médias d’ici regrettent sans doute d’avoir publié, l’on comprend que le baragouin incohérent sur les droits de la personne venant souvent d’ignobles racistes ostracistes économiques des non blancs, n’est que prétexte d’autojustification des impostures ostracistes structurelles des non blancs. Si l’homophobie est une tare au Québec, la xénophobie, elle, y est une vertu admise ! Car ici, vous avez beau être canadien, si votre apparence n’est pas de « souche », n’importe quel moins que rien dit « québécois de souche » vous considère étranger avec les lieux communs discriminatoires qui s’y rattachent. Et pire, l’individu moyen, donc, la majorité de la population à tout le moins citadine, est si peu social, qu’il te jette comme un mauvais sort, une injure sans mot du regard, si d’aventure, dans un bus ou un espace plus ou moins restreint, ton regard croise fortuitement le sien ! Côté relation intime, toute femme ici est reine. « L’anatomie est vraiment le destin (j’ajouterais royal) », ainsi que le soutenait Freud ! Une forte part de la gent féminine belle et jeune, « très fière et féministe de surcroît », entretient, dans ses rapports à l’autre sexe, forte de son illustre liberté, une attitude de réceptacle organique qui s’ouvre pour consommer sans complexe plaisirs et orgasmes quelque soit d’où vient ce plaisir ! On est en plein hédonisme d’Aristippe de Cyrène. « Le plaisir n’ayant pas de loi » pour reprendre A. de Cyrène, si le rat mort fait l’effet voulu au point G, pourquoi ne pas se l’infiltrer au corps ! Le fatras considéré sexué et masculin est très prisé dans un monde où fantasmes et fétiches n’ont de limite que l’imagination des belles ! D’ailleurs, l’éducation du jeune passe par la culpabilisation et le dénigrement du garçon à qui l’on enseigne que l’homme est un bourreau potentiel ayant fait tous les crimes machistes contre la femme tout au long de l’histoire ! Cela, c’est du féminisme, nous dit-on ! Et gare à l’homme qui trouve cela indigne de l’humanité d’une femme et refuse de fréquenter ce genre de déesses hédoniste aux fesses émancipées susdites, ce ne sont que des machos, des salauds sans respect des femmes ! Vive la salissure, la prostitution glorieuse comme valeur et force nouvelle de libération ! J’ai déjà entendu des danseuses nues crier avec véhémence et avec l’appui de certains sexologues, qu’elles ne sont pas des prostituées ! Les mots ici, prennent le sens de l’idéologie. Cela, c’est bien entendu, l’avers de la médaille des relations hommes-femmes. Le revers de la même médaille nous donne les fameux hommes roses, niais et sans dignité masculine ou d’innombrables baiseurs parfois gigolos. De toute façon, nous avons une armée de mâles douteusement hommes, se réduisant en vibrateurs charnels, biologiques qui se convainquent d’être charmeurs et qui vont courir leur odyssée sexuelle quotidienne nuit après nuit d’un entrecuisse femelle à un autre ! La démocratie semble vraiment passer par la dépendance et la saleté sexuelles dans nos pays. Sexe que l’on rencontre partout dans l’ubiquité infâme de la publicité commerciale à toutes heures indues vu les enfants qui regardent.

Dans les métropoles et mégapoles occidentales, chaque "citoyen" (on laisse croire à l’individu qu’il le soit), mais de fait, ce n’est qu’un rouage mouvant de la machine sociale du marché, est l’ennemi potentiel de son semblable dans la défense de l’ordre en cours. Ici, l’individu-chose, est aussi un agent zélé, inavoué de la police et de « l’ordre », toujours prêt à dénoncer ou accuser à tort et rarement à raison son voisin ! C’est une société de menace permanente de l’individu par l’État : les communications épistolaires des ministères le montrent, toujours présentant ses armes de dissuasion contre les éventuels importuns et où l’accusation et la culpabilisation font partie de la phraséologie idéologique de l’État de droit qui n’a d’autre raison d’être que de fragiliser les libertés individuelles et de groupe. Jamais le droit n’aura été aussi écrasant des libertés ! Pour revenir à nos bons et chers citoyens, disons que le moindre petit bruit inhabituel, une discussion à voix plus ou moins forte entre amis du voisinage ou même un petit désaccord entre passants sur le trottoir ; le fameux « bon citoyen » qui passe ou qui, de loin l’entend, au lieu de venir voir ce qui se passe, compose mollement le numéro du commissariat de police, la fatidique 911 en bon gardien de l’ordre public.

Nous vivons des États et sociétés policiers, haineux, meurtriers de la liberté, manipulateurs des consciences et ennemis de l’homme et de l’environnement sur une planète-déchetterie.

La Chine n’est justement et malheureusement que le bon élève des occidentaux maîtres de l’idéologie mondiale.

Au bout de ce bref survol, une question se pose et s’impose :

Quand on sait combien l’occident s’est démené pour détruire et diaboliser le mode de fonctionnement socialiste, arguant que l’économie de marché est la seule qui soit digne de l’homme étant l’unique système démocratique permettant l’accomplissement social de l’humain, n’est-ce pas l’avidité occidentale qui a engendré le monde tel qu’il est aujourd’hui ? Monde tel qu’il est notamment et précisément avec une Chine dépassant son maître occidental et que le maître dénigre mais dont il est jaloux du succès économique et flagorneur des profits qu’il peut avidement en tirer ! Tout en se montrant grincheux, triste d’être supplanté sans oser dire vraiment de quoi il se plaint, l’occident ne pleure vraiment pas là où il a mal, c’est-à-dire dans son amour propre der maître sans partage du monde, préférant mimer l’accusateur juge et moraliste au sujet des droits démocratiques des citoyens chinois ?

La Chine nous met devant un cas duel de défaite et de victoire de l’occident. En effet, l’occident est défait sur le plan de sa suprématie sinon perdue tout au moins partagée par des xanthodermes indélicats empiétant sur les plates- bandes du grand leucoderme supérieur par la couleur de la peau ! Mais ailleurs, côté axiologique, si l’on peut appeler valeur ce qui se joue dans le social, je dis que l’occident est gagnant ! L’occident a gagné, parce qu’il a su imposer en Charon, nautonier de la déshumanisation, son modèle, sa weltanschauung : celle l’idée des besoins illimités de l’homme-pantagruel de la consommation au dédain des dégâts de ses abus d’exploitation et de mésusage des ressources planétaires nécessairement collectives, pourtant accaparées comme légitimement par une minorité de riches pouvant consommer et le faisant gargantuesquement, compulsivement. Ah ! Vraiment ! La dialectique, dans le ludique du retour de l’effet sur la cause, n’a jamais rien produit de plus ironique dans l’histoire ! L’occident n’a qu’à s’en prendre à lui-même ! Le monde chinois est le miroir de l’occident effrayé par le reflet spéculaire de ses propres hideurs anti-axiologiques, ses monstruosités homicides, ses gigantismes immondes et anthropocides. J’appelle anthopocide, ce qui altère à l’extrême et donc tue - car l’altération est mort de l’essence qu’elle frappe - jusqu’à l’idée d’humanité chez l’individu réifié de la civilisation !

Occidental et bêtement prométhéen…

J’ai toujours envisagé le monde occidental comme un Prométhée déchu et inversé qui n’est pourtant pas épiméthéen. Car Épiméthée serait le héros de la décroissance qu’il faut actuellement à l’ordre mondial. Eschyle nous raconte que dans sa misère de damné, Prométhée fut crucifié au rocher où un aigle lui dévora le foie sans cesse reconstitué. Loin d’être « la sève intarissable de la passion en l’homme » comme l’entendait Gide, l’aigle, dénaturé en ses conquêtes morbides, se transforme en vautour des passions tératogènes et nécrophiles de l’homme occidental. Et si le foie de ce Prométhée se reconstitue, c’est par la bêtise occidentale de n’avoir point tiré leçon de ses errements inhumains tout au cours de l’histoire. Homme occidental fatalement inhumain dont le feu prométhéen ne fait qu’incinérer les valeurs où l’humanité devrait se reconnaître. Le feu prométhéen occidental n’est que lumignon toxique par ses volutes et sa suie qui noircissent la civilisation. La montagne du supplice de Prométhée, évoque bien ce tertre mortuaire, mirage d’élévation où s’amoncellent les dépouilles de l’homme dénaturé, les débris de la nature humaine aliénée, les restes de l’humanité réifiée, assassinée.

En vérité, l’idée même de liberté et d’humanité, dans un occident aussi charognard, est offense faite au Créateur de l’homme. Car l’homme occidental, à l’instar de Prométhée libéré par Héraclès, croit que les armes et l’argent peuvent lui garantir une liberté poisseuse par la force et sans loi ! Chimère d’une liberté anomique et agressive chez un occident dévoyé. Nous savons que Prométhée libéré par Héraclès ne régna que parmi les scythes dans le désert de Scythie. Oui, l’homme occidental est au désert qu’il a sciemment institué par ses agressivités consommationnelles contre tout consumérisme éthique, ses salissures mentales et comportementales vis-à-vis non seulement des choses à exploiter mais aussi des hommes occis et asservis pour sa gloire de ploutocrate et la production de son luxe, son rayonnement délétère sans souci de l’humain.

L’homme occidental prométhéen - dénaturé de toutes sortes, aliéné ontologique surtout, et réifié économique, corrompu jusqu’au médullaire de son être de néant, putréfié dans sa pensée monstrueuse, je ne saurais dire dans son âme car celle-ci est depuis longtemps remplacée par la consommation - ne meurt inconsciemment que de ses mains, sa liberté déviée. Car la liberté déviée, parce qu’inassumée par la responsabilité, parce qu’irrespectueuse des principes spirituels et hautement divins de l’humanité profonde, est toujours une balafre mortelle pour la nature humaine du civilisé barbare dont la pensée et l’action ne vise qu’à tuer, voler et régner malgré les masques et mascarades de sa prétendue civilisation.

Si la Chine déplaît tant dans la propagande occidentale des droits de l’homme, c’est parce qu’en fait, elle porte à la conscience perverse et hypocrite de l’occident, le tragique existentiel d’une civilisation occidentale en crise spéculaire c’est-à-dire privée de toute image positive de soi, bricolant des masques comme une putain pudibonde jouant les vertueuses !

Camille Loty Malebranche

(*) (en réaction au billet de Philippe Le Claire : le lama de Troie)

 

Publié dans Chine & Asie

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