Les Afghans s'interrogent sur les objectifs des Américains
KABOUL (Reuters, 20 août) - Les Afghans pensent que les Américains ont localisé les bases d'Al Qaïda et des taliban au Pakistan mais ne les attaquent pas pour entretenir l'instabilité en Afghanistan et justifier ainsi leur présence dans le pays, motivée par des considérations stratégiques régionales, affirme le quotidien afghan Anis, contrôlé par le gouvernement.
Si cette thèse est partagée depuis un certain temps déjà par de nombreux Afghans, c'est la première fois qu'elle est relayée par un organe de presse dépendant des autorités de Kaboul, illustrant ainsi une possible dégradation entre le gouvernement d'Hamid Karzai et ses soutiens américains.
Alors que plus de 70.000 soldats étrangers sont déployés dans le pays, de plus en plus d'Afghans jugent que les Etats-Unis et leurs alliés ont volontairement choisi de ne pas agir contre les taliban et Al Qaïda afin d'avoir une raison de rester dans cette région hautement stratégique.
"Le peuple afghan doute depuis longtemps des belles déclarations des étrangers sur la lutte contre Al Qaïda et le terrorisme, notamment celles des Britanniques et des Américains, et leur confiance s'est évanouie", affirme Anis. "Personne ne peut croire que la paix et la stabilité seront rétablies en Afghanistan tant que les camps d'entraînement des taliban (au Pakistan) existeront", ajoute le quotidien.
Sayed Salahuddin, version française Guy Kerivel
++++++
L'impossible sortie du chaos
Le changement de régime, en 2001, avait suscité de nombreux espoirs. Cinq ans plus tard, l'insécuritéet le népotisme sont toujours là. Ce qui facilite le retour des talibans. Un expert australien livre son analyse.
20 août 2008
http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=88507
Les difficultés qui frappent l'Etat afghan sont terribles. L'optimisme qui avait suivi le renversement du régime taliban en 2001 s'est en partie dissipé. Selon une étude réalisée par l'ONG Asia Foundation à la veille de la présidentielle de 2004, 64 % des habitants estimaient que le pays était engagé sur la bonne voie, contre 11 % d'avis contraires. Quand la même question a été posée en 2006, les réponses positives ne représentaient plus que 44 %, les opinions négatives atteignant 21 %. Ces chiffres inquiétants sont le reflet des nombreux défis que le pays ne parvient pas à relever. Ils s'expliquent par des failles dans les accords de Bonn de 2001 et leur mise en œuvre autant que par les faiblesses d'un Etat en pleine évolution. Ils sont également indissociables des circonstances hostiles dans lesquelles se débat le pays.
Les accords de 2001 étaient imparfaits
Les accords de Bonn auraient dû fournir un plan de route pour la reconstitution de l'Etat afghan, qui avait pour ainsi dire cessé d'exister sur le plan fiscal depuis la fin des années 1970. Mettant l'accent sur la mise en place de structures étatiques, ces accords se distinguaient des tentatives précédentes de rassembler les acteurs politiques locaux. Ils ouvraient la voie à la finalisation d'une nouvelle Constitution et à la tenue d'élections en octobre 2004 et septembre 2005. Mais ils n'étaient pas exempts d'un certain nombre de défauts.
Tout d'abord, ils ne donnaient pas assez de détails sur la future administration ; c'est la structure ministérielle de l'ancien régime afghan qui a servi de point de départ. Les postes ont été distribués aux factions politiques presque comme des récompenses pour bonne conduite, ce qui a favorisé le népotisme au sein de l'administration et suscité d'intenses rivalités. Ensuite, la question de la justice, cruciale dans un pays où le sang des innocents a coulé à flots pendant des décennies, n'a pas été abordée. Enfin, aucune solution à court terme aux problèmes d'insécurité n'a été proposée, et ce dans un Etat où aucune autorité n'a eu de légitimité politique à l'échelle nationale depuis longtemps. Les conséquences ont été lourdes. Dans le domaine de la transition politique, tout est question d'élan. Et cet élan dépend essentiellement des progrès effectués en termes de sécurité pour une population qui considère sans doute que son quotidien est beaucoup plus important que "l'édification d'un Etat" dans une capitale distante. Sur ce point, la reconstruction afghane n'a pas répondu aux attentes, loin s'en faut. Le volet sécuritaire s'est ostensiblement articulé autour de la création d'une armée nationale et d'une force de police. Mais cet effort s'est heurté à de redoutables obstacles. Car il n'est pas seulement question de soumettre des recrues à un entraînement rudimentaire. Même dans les meilleures circonstances qui soient, cela n'aurait représenté qu'une solution à long terme au vide de sécurité dans un pays où l'Etat est en faillite. Un déploiement international d'envergure sera donc indispensable, sous une forme ou sous une autre, pour répondre aux besoins à court terme. C'est précisément pour cette raison que les accords de Bonn avaient anticipé le déploiement rapide d'une Force internationale d'assistance et de sécurité (ISAF). Mais les espoirs que représentait cette dernière n'ont pas tardé à être déçus, notamment parce qu'elle n'est présente que dans la région de Kaboul.
De nombreux profiteurs dans l'administration
Le président Hamid Karzai, privé de la force qu'un déploiement généralisé de l'ISAF aurait accordé à son gouvernement toujours vulnérable, n'a eu d'autre recours que de s'efforcer d'apaiser les "perturbateurs" potentiels en leur offrant des postes, parfois en tant que gouverneurs de province, mais plus souvent en tant que maires, chefs de la police ou responsables administratifs situés encore plus bas dans la hiérarchie. Leur rapacité a souillé la réputation du nouvel Etat. Dans le même temps, en cherchant à neutraliser ces profiteurs, on a fini par couper les dirigeants tribaux des canaux où ils auraient pu jouer un rôle constructif, d'où leur frustration et leur colère actuelles.
Sous bien des aspects, Karzai est un homme admirable : raisonnable, honnête, étranger à tout chauvinisme ethnique. Mais il a fait son apprentissage politique à Peshawar [au Pakistan voisin] dans les années 1980, dans un environnement pour l'essentiel dégagé de toute influence étatique. Finalement, il a peu d'expérience de ce qu'est la vie politique classique, et, depuis l'élection de 2004, la stabilisation du pays connaît une certaine paralysie. Mais tout cela ne compose malheureusement que l'arrière-plan de ce qui est peut-être le plus grave problème de l'Afghanistan, à savoir le retour des talibans, que certains groupes au Pakistan appuient de nouveau activement. Islamabad a beau nier toute implication, ces démentis ne sont jugés crédibles ni à Kaboul ni dans les capitales occidentales. L'avenir de l'Afghanistan dépendra clairement de l'évolution de la politique pakistanaise à l'égard des talibans. Mais ne nous méprenons pas. L'avenir du Pakistan aussi est lié à cette question.
* Auteur de Rescuing Afghanistan [Au secours de l'Afghanistan, éditions Hurst, 2006, non traduit]. Il est spécialiste de l'Afghanistan et de l'Asie centrale et dirige un centre de recherches australien consacré à la diplomatie en Asie.
William Maley*
The Friday Times
++++++
La guerre en Afghanistan sera longue et coûteuse
Les talibans ont étendu leur zone d’action en Afghanistan et les Occidentaux doivent se préparer à une action dans la durée
http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2347010&rubId=786
La Croix 19/08/2008
La guerre en Afghanistan a-t-elle franchi une nouvelle étape ?
Les offensives de ces derniers mois le prouvent : les talibans et leurs alliés d’Al-Qaida (sic) se sont renforcés au point de causer de grosses pertes à la coalition internationale. Mardi 19 août, 10 soldats français ont été tués et 21 blessés dans une embuscade. Le même jour, une trentaine de talibans, dont certains portaient des vestes bourrées d’explosifs, attaquaient la base militaire américaine de Salerno, située à proximité de la ville de Khost, à quelque 30 kilomètres de la frontière avec le Pakistan.
La veille, la même base avait fait l’objet d’un attentat-suicide à la voiture piégée : 10 civils ont alors été tués parmi les employés afghans attendant de pénétrer dans la base américaine. En mai, l’Otan estimait que les attaques contre ses forces avaient augmenté de 40 %.
Alors qu’en novembre 2001, après l’assaut lancé contre l’Afghanistan par les États-Unis et leurs alliés, les talibans semblaient totalement vaincus, ils contrôlent aujourd’hui une bonne partie du sud et du sud-ouest du pays. Pour Étienne de Durand, responsable du Centre des études de sécurité à l’Institut français des relations internationales (Ifri), les talibans en Afghanistan compteraient environ 25 000 combattants, très entraînés, s’appuyant sur des bases locales et une base arrière au Pakistan composée de combattants étrangers et d’Al-Qaida. Face à eux, l’Otan aligne 70 000 soldats et un équipement militaire sophistiqué.
Les talibans subissent de grosses pertes, mais, développant une stratégie de guérilla, ils progressent un peu partout. « L’insurrection est dirigée par un conseil suprême, mais n’a pas de structures très rigides », estime Antonio Giustozzi, chercheur au Crisis State Research Centre de la London School of Economics. La cohésion des troupes et la discipline sont fortes grâce à un engagement idéologique des cadres du mouvement. Les talibans actuels sont presque exclusivement issus du groupe pachtoune, l’ethnie du président Hamid Karzaï.
Deux raisons principales expliquent la progression de l’insurrection, selon Antonio Giustozzi : la première tient à l’hostilité envers la présence de troupes étrangères dans le pays. « Le clergé, note-t-il, est très opposé à l’influence de non-musulmans sur la société afghane. C’est un des alliés les plus efficaces des talibans via les mosquées des villages et les écoles coraniques. En outre, les frappes aériennes de la coalition, qui provoquent régulièrement la mort de civils innocents, exacerbent l’hostilité des Afghans envers la présence étrangère. »
La progression des talibans est aussi la conséquence, selon lui, de la mauvaise gestion du pays par le régime Karzaï. « Dans de nombreuses provinces, le comportement prédateur des proches du chef de l’État, à commencer par son propre frère, ont suscité l’hostilité des communautés locales. Beaucoup de ces responsables sont d’anciens commandants moudjahidins qui avaient combattu contre l’occupation soviétique (1979-1989) et qui ont soutenu les États-Unis en 2001. Ils avaient été écartés du pouvoir durant le règne des talibans (1996-2001) et ont refait surface avec le régime de Hamid Karzaï. »
À cela s’ajoutent les attentats perpétrés par les insurgés contre les civils afghans. « L’Afghanistan s’irakise, observe Étienne de Durand. Al-Qaida a importé en Afghanistan la technique des attentats-suicides et des engins explosifs ciblant les civils et faisant de nombreux morts parmi eux. »
« L’état de droit n’existe pas en Afghanistan, la corruption atteint tous les niveaux de l’État et le monde des affaires, notamment lorsqu’il s’agit de l’attribution des contrats », assène Nadjibulah Djanbaz, conseiller à la Cour suprême à Kaboul.
En face, les talibans essaient d’étendre leur influence dans les villes. Des étudiants soupçonnés de préparer des attentats ont été arrêtés par les autorités à Khost et à Kandahar, preuve qu’ils essaient de recruter parmi une population mieux formée que leurs troupes habituelles. Ils produisent des DVD qui circulent dans les bazars pakistanais, faisant la promotion de la cause des rebelles, dans lesquels les talibans sont évidemment victorieux. Citha Maass, de l’Institut allemand pour les affaires internationales et de sécurité, rappelle cette phrase dont les talibans usent : « Les États-Unis ont les montres ; nous, nous avons le temps. »
Que peut faire la coalition pour renverser cette situation ?
« Les Occidentaux devront rester encore cinq ans en première ligne avant de céder la place aux Afghans. S’ils ne sont pas prêts à faire cet effort, mieux vaut partir maintenant, avertit Étienne de Durand. On ne fait pas de la stabilisation (dans un pays en guerre) en deux ou trois ans. »
« L’Afghanistan est un échec » pour la communauté internationale, poursuit-il. « ça n’a pas très bien démarré, mais c’est gagnable. » Comment ? En continuant la formation de l’armée, « plutôt une réussite ». « Mais il lui faut encore du temps. Les militaires afghans se battent bien, même si de temps en temps ils quittent momentanément leur poste pour aller faire les moissons. Ils reviennent. » En revanche, la formation de la police est « un échec grave, les Afghans ne lui font pas confiance ».
« L’Alliance atlantique n’a pas le choix », poursuit Étienne de Durand. Elle doit poursuivre sa mission, renforcer ses moyens et mieux coordonner les différents acteurs sur le terrain. Il faut revoir à la baisse nos ambitions : il ne s’agit plus d’installer une démocratie moderne, mais bien de développer les infrastructures et de conforter l’État afghan…. Le retour à la paix sera un processus long, douloureux. Ce ne sera pas une victoire au sens militaire, mais un succès politique partiel, bâti dans la durée. »
Pour Karim Pakzad, chercheur associé à l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris), « associer systématiquement les talibans à Al-Qaida comme étant l’ennemi à détruire est une erreur. Loin de constituer un groupe politique homogène, ils font partie de la réalité ethnique d’un pays où toute solution politique passe nécessairement par un partage ethnique du pouvoir. »
« Il n’y a pas de solution militaire à l’extrémisme en Afghanistan et dans les régions tribales au Pakistan », a souligné David Miliband, ministre des affaires étrangères britanniques. Londres estime qu’un dialogue avec les talibans est le seul moyen d’avancer. Le président Karzaï a d’ores et déjà fait un pas en annonçant qu’il était prêt à offrir un poste au gouvernement au mollah Omar et à son allié, l’islamiste, Gulbuddin Hekmatyar, en échange de la paix. Les talibans répondent en posant comme préalable le départ des forces étrangères.
Le Pakistan est-il prêt à coopérer ?
La situation interne délicate au Pakistan voisin n’aide pas la coalition occidentale. Les combattants étrangers d’Al-Qaida qui épaulent les talibans en Afghanistan sont retranchés dans les zones tribales pakistanaises, hors du contrôle de l’État. Sous pression américaine, après avoir conclu en vain un accord avec les chefs tribaux locaux, l’ancien président Pervez Moucharraf, poussé à la démission avant-hier par la classe politique pakistanaise, avait fait intervenir l’armée. Sans grand succès, si ce n’est comme résultat de lourdes pertes parmi ses soldats et un large mécontentement dans l’armée.
Le nouveau chef d’état-major des armées pakistanaises, le général Ashfaq Kiyani, n’aura peut-être pas le choix. Il était mardi à Kaboul pour une réunion inédite à ce niveau avec des officiers afghans et des forces internationales en Afghanistan, alors que Washington accuse ouvertement une frange des services de renseignement pakistanais de soutenir l’insurrection des talibans.
Agnès ROTIVEL
++++++
Afghanistan: les insurgés tentent d'encercler Kaboul
KABOUL 19/08 (AFP) L'embuscade qui a coûté la vie lundi à 10 soldats français à moins de 50 km de Kaboul est une illustration de la nouvelle stratégie d'encerclement de la capitale par les talibans, auparavant cantonnés dans leurs bastions du sud et de l'est de l'Afghanistan.
Quelque 100 insurgés ont tendu lundi une embuscade meurtrière à une patrouille de reconnaissance française, dans le district de Saroubi, à 50 km à l'est de Kaboul, a indiqué la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) de l'Otan, dans un communiqué.
Dix soldats ont été tués et 21 blessés au cours des combats, lors de la journée la plus meurtrière pour les forces internationales en Afghanistan depuis le début de l'année et depuis l'attentat du Drakkar à Beyrouth en 1983 (58 morts) pour l'armée française.
La présence inédite de talibans dans ce district témoigne de leur tentative progressive d'encercler la capitale et de multiplier les opérations dans ses environs.
D'après le conseil de Senlis, un groupe d'étude indépendant, les talibans multiplient leurs activités dans les provinces de Wardak et de Logar, à l'ouest et au sud de Kaboul, dans le cadre d'une "marche sur la capitale".
"Plus de la moitié de la province de Wardak, à 45 mn de voiture de Kaboul, est sous le contrôle des talibans", estime le groupe, dans un rapport paru en juillet.
Dans la province de Logar, ce sont trois humanitaires canadiennes et américaine qui ont été tuées à bout portant mercredi avec leur chauffeur dans une embuscade, à moins de 50 km au sud de la capitale.
"Si vous étudiez ce qui s'est passé durant la guerre contre les Soviétiques, Kaboul était encerclée par les moujahidine et nous voyons la même chose se reproduire", a jugé Haroun Mir, du Centre de recherche et d'études politiques pour l'Afghanistan.
"La stratégie d'encerclement de Kaboul a été développée de longue date et maintenant le gouvernement est incapable de l'empêcher. Il y a aussi de nombreuses attaques contre les convois logistiques entre Kaboul et Jalalabad (est)", a-t-il ajouté, faisant état d'une alliance entre talibans, al-Qaïda et le groupe de l'ancien chef de guerre Gulbuddin Hekmatyar.
Le retour des talibans autour de la capitale, qu'ils avaient prise à l'Alliance du Nord en 1996, s'explique par les maladresses de la coalition internationale, selon Habibullah Rafi, historien et analyste politique afghan.
"Quand les Américains ont renversé leur régime, les talibans ont disparu dans la nature. Mais en raison des bombardements qui ont trop souvent causé des pertes civiles, ils ont réussi à revenir en grâce auprès de la population, qui si elle ne les aide pas, ferme les yeux. Petit à petit, ils ont ainsi progressé vers Kaboul", a-t-il souligné.
Dans le même temps, les insurgés ont multiplié depuis le début de l'année les actions spectaculaires dans la capitale, comme l'attentat visant le 14 janvier le luxueux hôtel Serena ou la tentative d'assassinat du président Hamid Karzaï lors d'un défilé militaire le 27 avril. Lundi, les cérémonies de la fête de l'indépendance ont été réduites au strict minimum à Kaboul, sillonnée par plus de 7.000 policiers déployés en hâte, alors que l'armée américaine a fait état de "sérieuses menaces".
Au fur et à mesure de l'intensification des actions des talibans, qui comptent dans leurs rangs de nombreux jihadistes étrangers selon les autorités afghanes et américaines, l'Afghanistan rattrape progressivement et dépasse même l'Irak comme champ de bataille le plus dangereux de la "guerre globale contre le terrorisme".
En mai, juin et juillet, davantage de soldats sont morts en Afghanistan qu'en Irak, alors que les soldats étrangers déployés en Afghanistan représentent moins de la moitié du contingent international en Irak.
Les talibans ont lancé une insurrection meurtrière depuis qu'ils ont été chassés du pouvoir fin 2001 par une coalition emmenée par les Etats-Unis. Les violences ont redoublé d'intensité depuis près de deux ans malgré la présence de 70.000 soldats étrangers.