Ramadan. Autrement ??
Habib Abouricha : Que dire de ce Ramadan qui s'impose à toutes les communautés musulmanes et, sous divers synonymes, à toutes les sociétés humaines ? Est-il un rite religieux rigoriste ? Est-il un rituel thérapeutique pour se retrouver avec les siens ? Est-il un tremplin de solidarité et de coexistence ? Est-il un enjeu économique qui peine à se déclarer ?..
Est-il tout simplement un moment de paix avec soi-même et de communion festive et festoyant avec les autres ? Est-il pour une approche aussi complexe que notre monde, appelé à devenir plus ultra-conservateur, donc lourdement passéiste, ou ouvert sur son environnement et notre futur, interpellé pour s'inventer à travers une culture de dialogues entre civilisations et religions ? Notre Ramadan, partagé entre son passé, notre quotidien et on un avenir mondialiste qui n'exclut point les identitaires locales peut-il se contourner dans un culte apparent du jeûne ? Apparent depuis l'intention (an-nya) jusqu'à l'incontrôlable intime conviction. A l'instar de la croyance et sa version islamiste (Ach-chahada) et contrairement à la Prière, le Haj et la Zakat qui peuvent être validés par le groupe, le jeûne du ramadan permet aux tartuffes, loin des yeux, de se donner à n'importe quel interdit : nourriture terrestres, sexe, drogue…
Alors faut-il en rajouter pour que le ramadan de chacun sollicite le battage médiatique des voisins, de la rue et de la collectivité ?
Ramadan à la mode
Avoir nos modes de consommation et à les comparer, pour la même période durant l'aube de l'islam ou même il y a moins d'un siècle, on se garderait d'appeler encore Ramadan, ce que nous pratiquons aujourd'hui en société. Il est vrai que nous faisons un peu mieux que nos confrères du livre, les juifs avec le Sabbat et les chrétiens avec le carême. Entre l'abstinence humble et le retour aux origines spirituelles ne demeurent que les sermons télévisuelles et les réjouissances passablement encadrées. Les prières dans les grandes mosquées et les petits pèlerinages (Oumra) à grands frais sont les tendances du moment. On cherche en vain, dans ces nouveaux comportements la continuité conceptuelle du Ramadan depuis l'événement de l'islam jusqu'à nos nuits ramadanesques enchantées, on n'en trouve pas. Dans sa double dimension actuelle, sociétale et religieuse, les facteurs matérialistes de la consommation frénétique et des discours fanatiques l'emportent.
Que le Ramadan soit devenu un phénomène de mode, nul ne peut en douter. Il suffit de demander, aux marchandes, aux supermarchés, aux artisans, aux sociétés de crédit, aux pâtissiers, aux voyagistes, aux producteurs de programmes audiovisuels, aux vendeurs de jeux de carte… Même le commerce de l'illicite, drogue et prostitution en tête, se retrouve avec le Ramadan.
Ramadan en question
On vous dira, pour défendre les nouvelles modes de consommation ostentatoire en vigueur, qu'à chaque époque correspond son propre Ramadan. Encore faut-il disposer d'une histoire du Ramadan à travers les âges.
Ne faut-il pas s'offrir, en cette occasion de semi-vacances et de devoirs religieux, un temps de réflexion sur le Ramadan, sur ses cycles lunaires, sur ses valeurs intrinsèques, sur ses réponses avec enjeux de notre monde ?
Dans ce questionnement existentiel, il ne s'agira pas de suivre à la lettre ces gardiens du dogme autoproclamés ou agrées, ni de valider leurs interprétations passéistes ? Sur la question du jeûne proprement dit, comme sur l'approche collective de la communion ramadanienne le monopole normatif de notre comportement doit être revu sous l'angle éclairant des sources originelles, des attentes sociétales et des impératifs de la vie quotidienne prise durablement en otage économique de la mondialisation.
Les proclamation solennelles d'ouverture vers l'extérieur, y compris en lui offrant nos marches intérieurs, n'exigent pas qu'une mise à niveau de nos infrastructures mais ,probablement et encore plus, celles de nos structures mentales.
Les échanges avec l'autre, ces prestations à venir à l'autre (dont ces millions de touristes la vigilance (armée) face au voisin (frontalier) ne seraient être pénalisés par une pratique fastidieuse du Ramadan (Octobre 1973, Nippour pour les juifs) et ses prolongations dans l'économie du pétrole à l'évidence, que le Ramadan peut être appréhendé autrement. Encore faut-il que l'élite au pouvoir engage la population dans le combat pour la libération. Une libération de soi et de surconsommation inadaptée et inadmissible est-elle plus inaccessible que celle d'une partie d'un territoire musulman ?
Est-il tout simplement un moment de paix avec soi-même et de communion festive et festoyant avec les autres ? Est-il pour une approche aussi complexe que notre monde, appelé à devenir plus ultra-conservateur, donc lourdement passéiste, ou ouvert sur son environnement et notre futur, interpellé pour s'inventer à travers une culture de dialogues entre civilisations et religions ? Notre Ramadan, partagé entre son passé, notre quotidien et on un avenir mondialiste qui n'exclut point les identitaires locales peut-il se contourner dans un culte apparent du jeûne ? Apparent depuis l'intention (an-nya) jusqu'à l'incontrôlable intime conviction. A l'instar de la croyance et sa version islamiste (Ach-chahada) et contrairement à la Prière, le Haj et la Zakat qui peuvent être validés par le groupe, le jeûne du ramadan permet aux tartuffes, loin des yeux, de se donner à n'importe quel interdit : nourriture terrestres, sexe, drogue…
Alors faut-il en rajouter pour que le ramadan de chacun sollicite le battage médiatique des voisins, de la rue et de la collectivité ?
Ramadan à la mode
Avoir nos modes de consommation et à les comparer, pour la même période durant l'aube de l'islam ou même il y a moins d'un siècle, on se garderait d'appeler encore Ramadan, ce que nous pratiquons aujourd'hui en société. Il est vrai que nous faisons un peu mieux que nos confrères du livre, les juifs avec le Sabbat et les chrétiens avec le carême. Entre l'abstinence humble et le retour aux origines spirituelles ne demeurent que les sermons télévisuelles et les réjouissances passablement encadrées. Les prières dans les grandes mosquées et les petits pèlerinages (Oumra) à grands frais sont les tendances du moment. On cherche en vain, dans ces nouveaux comportements la continuité conceptuelle du Ramadan depuis l'événement de l'islam jusqu'à nos nuits ramadanesques enchantées, on n'en trouve pas. Dans sa double dimension actuelle, sociétale et religieuse, les facteurs matérialistes de la consommation frénétique et des discours fanatiques l'emportent.
Que le Ramadan soit devenu un phénomène de mode, nul ne peut en douter. Il suffit de demander, aux marchandes, aux supermarchés, aux artisans, aux sociétés de crédit, aux pâtissiers, aux voyagistes, aux producteurs de programmes audiovisuels, aux vendeurs de jeux de carte… Même le commerce de l'illicite, drogue et prostitution en tête, se retrouve avec le Ramadan.
Ramadan en question
On vous dira, pour défendre les nouvelles modes de consommation ostentatoire en vigueur, qu'à chaque époque correspond son propre Ramadan. Encore faut-il disposer d'une histoire du Ramadan à travers les âges.
Ne faut-il pas s'offrir, en cette occasion de semi-vacances et de devoirs religieux, un temps de réflexion sur le Ramadan, sur ses cycles lunaires, sur ses valeurs intrinsèques, sur ses réponses avec enjeux de notre monde ?
Dans ce questionnement existentiel, il ne s'agira pas de suivre à la lettre ces gardiens du dogme autoproclamés ou agrées, ni de valider leurs interprétations passéistes ? Sur la question du jeûne proprement dit, comme sur l'approche collective de la communion ramadanienne le monopole normatif de notre comportement doit être revu sous l'angle éclairant des sources originelles, des attentes sociétales et des impératifs de la vie quotidienne prise durablement en otage économique de la mondialisation.
Les proclamation solennelles d'ouverture vers l'extérieur, y compris en lui offrant nos marches intérieurs, n'exigent pas qu'une mise à niveau de nos infrastructures mais ,probablement et encore plus, celles de nos structures mentales.
Les échanges avec l'autre, ces prestations à venir à l'autre (dont ces millions de touristes la vigilance (armée) face au voisin (frontalier) ne seraient être pénalisés par une pratique fastidieuse du Ramadan (Octobre 1973, Nippour pour les juifs) et ses prolongations dans l'économie du pétrole à l'évidence, que le Ramadan peut être appréhendé autrement. Encore faut-il que l'élite au pouvoir engage la population dans le combat pour la libération. Une libération de soi et de surconsommation inadaptée et inadmissible est-elle plus inaccessible que celle d'une partie d'un territoire musulman ?
Habib Abouricha http://www.emarrakech.info/Ramadan-Autrement-_a15843.html