Avec Sarkozy, travailler plus pour gagner moins…

Publié le par sceptix

C’est dans l’indifférence générale et le silence médiatique le plus absolu que le trio Sarkozy-Fillon-Bertrand vient de mettre à bas ce qui était présenté comme une mesure phare et symbolique de l’audacieuse politique de « libération du travail » initiée par le minuscule mais néanmoins coruscant mari de Carla l’aphone.

En effet, la dernière loi concoctée par les pieds nickelés UMPesques, si elle ne supprime pas (encore) la durée légale de référence du temps de travail (35 heures), autorise un système de « dérogations », qui pourront être mises en place à la demande du patronat et à la seule condition de l’accord d’un syndicat (dont on connaît l’insigne faiblesse dans le secteur privé). Dans ce cas, la fameuse « majoration » des heures supplémentaires (déclenchée à la 36e heure), mesure ô combien mise en avant durant la campagne de sidération sarkozyste, sera diminuée, ramenée à 10 pour cent, voir carrément supprimée.

Ainsi on assiste, presque incrédules, à un invraisemblable tour de passe-passe : Alors qu’en août 2007, le jogger élyséen faisait voter, sous les applaudissements enamourés de tous les droitards tendance Valeurs Actuelles (éternels cocus ou idiots utiles stipendiés ?), une loi sensée encourager les français à « travailler plus » en augmentant la rémunération des heures supplémentaires (passage de 10 pour cent à 25 pour cent de gratification horaire), le même farfadet à Rollex permet aujourd’hui la multiplication des dérogations à sa propre loi, dérogations qui ramènent cette rémunération aux 10 pour cent initiaux dans le meilleur des cas voire à 0 pour cent dans le pire !

Principales victimes de cette palinodie législative : les travailleurs des secteurs exposés (dont les syndicats, terrorisés par la menace des délocalisations, n’oseront pas s’opposer à l’imposition des « dérogations ») et les cadres moyens (isolés par leur position intermédiaire), bref les classes populaires et moyennes. Principaux bénéficiaires : les patrons et les actionnaires.

Qui a dit : comme d’habitude ?

Pierre Chatov pour Novopress France

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