HORTEFEUX - LES C.R.A - LA CIMADE & VICHY
La réunion promet d’être chaude. Ce soir, Amnesty International France réunit à son siège parisien une vingtaine d’associations de défense du droit des étrangers. Toutes s’inquiètent du mauvais coup fait par le ministre de l’Immigration aux migrants sans-papiers placés en centre de rétention administrative (CRA), antichambre d’une éventuelle expulsion.
Jusque-là, une seule association, la Cimade (Comité inter-mouvements auprès des évacués), était chargée de leur apporter information et aide juridique. Mais la liberté de parole de cette organisation, très critique vis-à-vis de la politique d’immigration du gouvernement en général, et des conditions d’enfermement dans les centres de rétention en particulier, a fini par agacer en haut lieu. Et Brice Hortefeux a décidé d’en finir avec cette «situation de monopole». Le 22 août, il a signé un décret prévoyant que n’importe quelle personne morale pourra désormais postuler à cette fonction. Et imposant aux intervenants - sous la menace financière d’une rupture de contrat sans indemnité - un devoir de neutralité et de confidentialité.
Appel d’offres. «Nous sommes un certain nombre d’associations à nous être inquiétées de ce projet et nous nous sommes dit qu’il serait intéressant de mettre tout le monde autour de la table», rappelle Patrick Delouvin, responsable de l’asile à Amnesty International France. «On va essayer de dessiner la position la plus large possible pour empêcher le gouvernement de jouer sur les divisions», explique Jean-Pierre Dubois, président de la Ligue des droits de l’homme. Visée, l’association Forum Réfugiés, qui a décidé de répondre à l’appel d’offres du ministre de l’Immigration. «On a réuni un CA extraordinaire et, après un débat long et difficile, on a décidé à l’unanimité moins une voix de répondre à l’appel d’offres, résume Olivier Brachet, son directeur général. On va essayer pendant un an et voire ce qu’il en est». «Mais si on a des choses à dire, on les dira, ajoute-t-il. On n’est pas du genre à avaler notre cravate. O n travaillera selon les valeurs habituelles de Forum Réfugiés et avec la liberté qui est la nôtre.»Contrairement aux autres associations, Olivier Brachet refuse de prendre inconditionnellement la défense de la Cimade. «Le gouvernement ne la supporte plus et elle ne supporte plus le gouvernement», tranche-t-il. Ce soir, il viendra défendre sa position devant les autres associations.
Concurrence. De son côté, le ministère de l’Immigration a approché plusieurs organisations. L’Adoma (ex-Sonacotra) et la Croix-Rouge ont décliné, la première jugeant que ça n’est pas son métier, la seconde expliquant qu’elle ne veut pas faire concurrence à d’autres associations. A part Forum Réfugiés, le projet du gouvernement suscite une quasi-unanimité contre lui. Toutes les organisations qui pèsent en matière de défense des réfugiés seront présentes ce soir. D’Emmaüs au Gisti (Groupe d’information et de soutien des immigrés) en passant par RESF (Réseau éducation sans frontières), l’Anafé (Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers), Terre des hommes France et plusieurs collectifs de sans-papiers. Manquera France Terre d’Asile. «Je n’ai pas la culture de la réunionite», explique Pierre Henry, son président. Pour autant, il exprime sa «totale solidarité» avec la Cimade. «La position du ministre [Hortefeux, ndlr] disant qu’il n’aime pas les monopoles me paraît, appliquée au secteur associatif, inappropriée», explique-t-il.
La Cimade n’est pas l’organisatrice de la rencontre de ce soir, mais elle y assistera. Hier, son secrétaire général, Laurent Giovannoni, a rencontré Martin Hirsch puis Brice Hortefeux pour plaider sa cause. «Le ministre [de l’Immigration, ndlr] n’a pas totalement fermé la porte mais n’a pris aucun engagement», résume-t-il. Le 11 septembre, ces mêmes associations ont lancé une pétition contre le décret. Ce soir, donc, réunion au sommet. Pour la suite, on verra. La Cimade tiendra son assemblée générale le 4 octobre. Elle arrêtera alors sa position. Et Pierre Henry en fait la promesse : «Quoi qu’elle décide, nous serons à ses côtés.»
Sur le même sujet | ||
| Sur le même sujet |
|
| | |
PARIS (AFP) — Les associations d'aide aux étrangers s'interrogent sur le rôle qui leur sera dévolu dans les centres de rétention, après la fin du monopole de la Cimade décidée cet été par Brice Hortefeux qui prône une plus grande "neutralité" des intervenants.
Plusieurs associations parmi lesquelles Amnesty International France, l'Anafé et l'Association des chrétiens pour l'abolition de la torture, ont invité mercredi soir les autres structures pour discuter de la nouvelle donne et, éventuellement, élaborer une situation concertée.
Un décret du ministère de l'Immigration du 22 août a réformé le dispositif d'aide aux étrangers en situation illégale placés dans les centres et les locaux de rétention (Cra et Lra) en introduisant la possibilité qu'"une ou plusieurs personnes morales" y exercent des missions d'information et d'aide.
Jusqu'à présent, la Cimade était la seule association habilitée à accompagner les "retenus" dans les différents centres depuis 1985.
Par un appel d'offres publié début septembre au Bulletin officiel, il est aussi prévu que les 30 Cra qui seront en activité au 1er janvier 2009 (contre 27 actuellement) seront répartis en huit "lots". Cet appel d'offres court jusqu'au 22 octobre.
Au grand dam des associations, il est prévu que les personnes morales qui interviendront dans les Cra seront tenues à "une stricte neutralité" et à une "clause de confidentialité", sous peine de voir le ministère résilier leur convention.
"Toutes ces notions de neutralité, de discrétion contenues non pas dans le décret mais dans les annexes, nous inquiètent", souligne Patrick Delouvin d'Amnesty International. "S'il y a le choix entre plusieurs personnes morales, ne va-t-on pas opter pour le moins communicant, le plus neutre?"
Toutes les associations s'interrogent sur les ambiguïtés des deux textes en ce qui concerne la mission assignée aux associations.
Laurent Giovannoni, secrétaire général de la Cimade, reçu lundi par M. Hortefeux pense que la question principale est encore sans réponse. "S'agira-t-il toujours d'une mission unique qui consiste à informer les étrangers et à les aider à exercer leurs droits ou bien est-il question d'un éclatement en un marché concurrentiel ouvert à la concurrence entre prestataires de service?", demande-t-il.
Au cabinet de M. Hortefeux, on se veut rassurant: "la mission des associations qui seront présentes demain dans les centres est exactement la même que celle qu'avait la Cimade".
La plupart des associations susceptibles de répondre à l'appel d'offres ne veulent rien entreprendre sans concertation entre elles et la Cimade.
"Nous devons aider la Cimade qui n'a en rien démérité", estime Pierre Henry, directeur de France Terre d'Asile. "La rétention n'est pas un marché public comme les autres et cette mise en concurrence, relayée par certaines associations, nous choque beaucoup".
"C'est autour de la Cimade que doit se déployer une réponse commune", ajoute-t-il.
En tout état de cause, la Cimade prendra la décision, le 4 octobre de répondre ou pas à l'appel d'offres, sous quelle forme etc...
Pour l'heure, une seule association a d'ores et déjà pris la décision d'"y aller": Forum Réfugiés qui répondra à l'appel d'offres pour deux "lots".
"On doit penser avant tout aux retenus", a déclaré Olivier Brachet, responsable de cette association basée à Lyon. "On ne veut pas se laisser enfermer dans le dilemme de la confrontation gouvernement-Cimade".
Brice Hortefeux a choisi Vichy pour y organiser la Conférence Européenne sur l'intégration les 3 et 4 Novembre prochain.
Il avait justifié son choix, décidé envers et contre beaucoup... au mois de Juin Dernier
Vichy ? N’est-ce pas la ville qui a abrité le régime de Pétain ? On ne peut en 2008 accuser tous les vichyssois d’être des petits-enfants de « collabos », bien entendu. ...( Pas tous mais beaucoup?)...
En lisant les témoignages des élèves sans-papiers arrêtés à la sortie des lycées, comment ne pas penser aux rafles d’enfants juifs pendant l’Occupation ? Ne faisons pas de parallèle systématique, mais les circonstances inhumaines sont troublantes de similitudes dans les méthodes employées et le climat de terreur et d’humiliation qui règne actuellement.... "
bien entendu, ils appellent une liste (interminable) d'organisations à manifester ce jour là (certaines vont être bien surprise de se retrouver citées...)
C'est contre ces méthodes d'un autre âge que se mobilisent les Brice Hortefeux, Gérard Charasse, Claude Malhuret, Gilbert Collard, Dominique Dutilloy et bien d'autres.
On comprend mieux la réaction de Brice Hortefeux ...
http://www.come4news.com/vichy-courage-politique-et-cretinisme-social-801373
HUM !!!

IL dénonce aussi " le crétinisme de certaines associations qui voient là une provocation au passé"... !
Il n'est pas besoin d'aller chercher bien loin les dites associations... car on en trouve une à Vichy même, dont les éructation haineuses n'hésitent pas, elles, à rappeler le passé , sous couvert de s'en prendre à Sarkozy et donc à Brice Hortefeux.

D'accord, l'amalgame est un bon fond de commerce pour ces groupuscules et c'est aussi la base de la méthode trotzkiste du bourrage de crane et de la désinformation, mais, là, il vont quand même un peu loin, n'hésitant à asséner:
"