Sauver les banques ou notre civilisation ?
Réponse de Junon Moneta à la question "faut-il sauver les banques ?"
Seul le dernier développement et la conclusion font partie de ce billet. Le texte complet (aspect répétitif des crises) au format pdf est téléchargeable ici. L’original se trouve sur le groupe de discussion "Europe & Euro". N.B. : quelques ajouts de ma part en petits caractères.
Il est temps de sortir d’une production cyclique de crises propre à un système fondé sur la logique d’accumulation et de rémunération du capital.
Depuis deux décennies, le cours de la finance mondiale n’est qu’une longue suite de crises :
1987, krach boursier ;
1990, crise immobilière aux Etats-Unis, en Europe et au Japon ;
1994, krach obligataire américain ;
1997 et 1998, crise financière internationale ;
2000-2002, krach internet ;
2007-2008 enfin, crise immobilière et peut-être crise financière globale.
Cfr. Spéculation et crises, ça suffit !
OUI, il faut sauver les banques ! Mais il faut surtout sauver notre CIVILISATION.
Et donc, il faut SANCTIONNER les grands prédateurs et mettre un terme aux pratiques de Haute Corruption.
La seule sanction qui fasse mal, c’est celle qui fait mal au portefeuille ! La nationalisation de toutes ces banques et de tous ces assureurs en faillite ou au bord de la faillite serait la vraie sanction pour les actionnaires cupides... qui perdraient tout leur capital.
Elle devrait aussi conduire les dirigeants et les principaux responsables en Justice... pour des réparations sévères qui les priveraient de leur patrimoine personnel.
Au lieu de cela, on apprend que les patrons de ces groupes en faillite sont partis avec des millions de dollars d’indemnités, non taxables et non imposables : Charles PRINCE, patron de CITIGROUP, a empoché (officiellement) 40 millions de dollars et Stan O’NEAL, patron de MERRILL LYNCH, est parti avec une indemnité de 145 millions de dollars.
Pour les autres (la majorité) voici ce que l’on peut lire dans l’article
Qui va payer la crise à Wall Street ?
rédigé par Fred GOLDSTEIN le 17 septembre
Un ménage américain sur 416 a reçu un avis de saisie en août.
Pour la seule Californie, il y a eu 101.714 dossiers,
soit 40 pour cent de plus que le mois précédent et
75 pour cent de plus qu’en août de l’an dernier.
les emprunteurs afro-américains ont perdu entre 71 et 92 milliards de dollars en raison de prêts contractés ces huit dernières années. Les chiffres pour la population latino-américaine, qui sont un peu plus élevés que ceux de la population afro-américaine, indiquent des pertes gravitant entre 75 et 98 milliards de dollars.
... Plus de 84.000 travailleurs ont perdu leur emploi en août, ce qui porte le total de l’année à 605.000. Plus de 2 millions de personnes se sont ajoutées aux sans-emploi ces douze derniers mois, portant le total officiel à 9,4 millions de sans-emploi. Le chômage à long terme est lui aussi à la hausse.
Le chômage des travailleurs noirs à atteint 10,6 pour cent et est dû surtout aux pertes d’emplois parmi les femmes noires. Le chômage parmi les mères célibataires et les jeunes est lui aussi à la hausse. Et ces chiffres du gouvernement n’incluent pas les millions de travailleurs découragés qui ont renoncé à chercher un emploi.
En pleine crise du crédit, on a annoncé que la production industrielle, la base de l’emploi et du revenu, avait connu en août la pire chute depuis trois ans. Il y a eu une baisse de 1,1 pour cent dans la production des usines, des mines et des services. La production automobile a chuté de 12 pour cent, un record pour la décennie écoulée.
Une chose est certaine, au vu de la crise actuelle : Ni la classe capitaliste, qui détient tout la richesse productive, ni le gouvernement capitaliste, qui supervise le système, n’ont le contrôle de la situation économique ou financière.
Il faut aussi sanctionner tous les patrons des BANQUES CENTRALES
et tous les Hauts Fonctionnaires des Finances qui ont encouragé ces pratiques mafieuses. Car, en termes plus clairs pour le commun des mortels,
la BCE ainsi que toutes les banques centrales de l’Union Européenne
(et des autres pays) se comportent comme des faussaires :
elles créent de la fausse monnaie qu’elles accordent à une bande de mafieux...
Ceux-ci en profitent pour acheter les plus beaux patrimoines (corporels et incorporels) et pour s’attribuer les plus beaux revenus en échappant à toutes les règles sociales, fiscales et judiciaires... avec la complicité des Hauts Fonctionnaires, des ministres et des premiers ministres.
Ces groupes mafieux sont maintenant propriétaires des plus belles entreprises, des biens les plus rares et les plus précieux, des biens et des services collectifs les plus indispensables, ceux-là même qui ont été construits avec l’argent et avec le travail de nos parents (et avec le nôtre) depuis plusieurs générations...
Quand il ne reste plus rien d’autre qu’un désert,
quand les citoyens se rendent compte que leur argent ne vaut plus rien
parce que les caisses sont vides et parce que les richesses collectives ont disparu,
la Haute Finance et tous ces groupes mafieux sont déjà partis vivre ailleurs,
dans d’autres Eldorados...
Voilà le processus de disparition des très grandes civilisations : la Grèce et Rome l’ont expérimenté, avant nous et à leurs dépens. C’est cela que nous expliquons dans notre livre I : « Le néolibéralisme ? Un très vieux système... Pourquoi (faut-il) le combattre ? ».
Conclusion
Fausse monnaie, haute corruption, injustices permanentes et IMPUNITE TOTALE, voilà les quatre venins de notre Société et de toute Civilisation.
Deux responsabilités notoires et deux réformes indispensables : le système de gestion de la monnaie (par les Banques Centrales dans notre système actuel) et le système de la Justice !
Il nous faut un Traité Constitutionnel en trois pages pour :
rappeler et définir les droits essentiels des citoyens (Besoin de Subsistance et Besoin d’Existence) ;
interdire l’exercice du Pouvoir par des non - élus à quelque niveau que ce soit ;
limiter les mandats (durée et nombre) ;
préciser l’exercice des contre-pouvoirs ;
résorber et interdire l’endettement structurel des Etats.
Cela signifie :
aucun passe-droits d’aucune nature ;
des associations financées par les Pouvoirs Publics (financements au nombre d’adhérents) pour acter en Justice contre tous les abus des dirigeants ;
suppression des prescriptions et des classements des plaintes sans suite pour vices de forme (généralement introduits sciemment) ;
introduction dans le Code Pénal de définitions précises de ce qu’est un salaire, un profit, une rente, un dividende, un super-profit, un enrichissement sans cause, une direction participative, une direction abusive, un abus de pouvoir...
Vaste programme pour « sauver notre Civilisation »...
Merci de réagir, et surtout de faire réagir le plus grand nombre d’entre nous
ICI : ALTER-EUROPA
Pour une Autre Europe...
Et (bien sûr) pour un Autre Euro...
http://www.medium4you.be/Sauver-les-banques-ou-notre-civilisation_7466.html