Berne veut un accord avec le Venezuela
Le gouvernement veut aider l'industrie suisse à obtenir des contrats publics au Venezuela. Un pays lancé dans un programme de nationalisation de plusieurs secteurs de son économie.
Berne prévoit de conclure rapidement un accord-cadre avec le régime d'Hugo Chavez, le bouillant président de la République bolivarienne du Venezuela.
Une délégation vénézuélienne est attendue fin octobre à Berne, a indiqué dimanche à l'ATS Giuseppina Iampietro du Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO), confirmant une information de l'hebdomadaire alémanique NZZ am Sonntag.
L'accord-cadre doit être signé à cette occasion, a-t-elle ajouté. Ce texte prévoit de fonder une commission helvético- vénézuélienne chargée de développer les relations économiques entre les deux pays.
Le gouvernement Chavez a entrepris un vaste programme de nationalisation de son économie qui touche plusieurs secteurs et plusieurs entreprises multinationales, dont le cimentier suisse Holcim. En août dernier, un accord a été trouvé entre l'entreprise suisse et Caracas. Holcim conserve 15% des actions de sa filiale vénézuélienne. En compensation, le Venezuela a accepté de payer 552 millions de dollars au cimentier.
Dans le cadre de la nationalisation des fabriques de ciment au Venezuela, le cimentier suisse Holcim a trouvé un accord avec le gouvernement de Hugo Chavez. Il lui vendra 85% des parts de sa filiale locale.
Selon cet accord, le groupe suisse conserve 15% des actions de sa filiale vénézuélienne, annonce-t-il mardi. En compensation, le Venezuela se serait engagé à payer 570 à 600 millions de dollars, selon des sources sur place.
De son côté, Holcim se contente d'indiquer que le montant définitif de la transaction sera arrêté prochainement. Ses activités au Venezuela représentent à peine 1% de son chiffre d'affaires total annuel, avec un montant de quelque 200 millions de dollars.
C'est en avril dernier que le gouvernement d'Hugo Chavez a décidé de nationaliser au moins 60% de toutes les cimenteries présentes sur son sol. Un décret présidentiel datant de juin donnait 60 jours aux cimenteries étrangères pour négocier des indemnisations. Il arrivait à échéance lundi à minuit.
Outre Holcim, les groupes français Lafarge et mexicain Cemex étaient également concernés. Avec Lafarge, une solution a pu être négociée, à hauteur de 267 millions de dollars. Ce n'est pas le cas avec Cemex, qui demandait 1,3 milliard de dollars. Le vice-président vénézuélien Rafael Carrizales a déclaré que la prochaine étape du processus était l'expropriation du cimentier mexicain.
Source ; http://www.swissinfo.ch/fre/a_la_une/index.html?siteSect=100