La série noire pour les amis de Sarkozy en Corse

Publié le par sceptix

 

La série noire pour les amis de Sarkozy en Corse BERNARD DELATTRE CORRESPONDANT PERMANENT À PARIS (libre belgique)

Mis en ligne le 10/10/2008

Après Christian Clavier, c’est le publicitaire Séguéla qui a des problèmes de villa... Le blog de notre correspondant à Paris Un ami du Président qui n’est pas content. Jeudi, invoquant une atteinte à la loi littoral de 1986, le tribunal administratif de Bastia a confirmé l’annulation du permis de construire qui avait été attribué au célèbre publicitaire Jacques Séguéla pour un somptueux projet de villa de 568 m2 sur la presqu’île de Cala Longa : l’eldorado des grandes fortunes, situé à l’extrême sud de l’île, sur la commune de Bonifacio. C’est le énième rebondissement d’une saga judiciaire : auparavant, ledit permis avait successivement été suspendu puis autorisé par le tribunal administratif, puis à nouveau annulé, par le Conseil d’Etat cette fois.

Jeudi, le publicitaire a fustigé "une décision d’injustice" et "un pur scandale", le terrain sur lequel on lui interdit de construire lui ayant été vendu à l’époque comme un terrain constructible. "A travers moi, c’est le président de la République qui est visé", a juré Jacques Séguéla, qui a dénoncé "une affaire politique".

Cette affaire survient après l’occupation temporaire, fin août, de la villa, située, elle, à Porto-Vecchio, du comédien Christian Clavier par des nationalistes - qui devront s’en expliquer le 21 novembre devant le tribunal correctionnel d’Ajaccio, a-t-on appris jeudi. Nicolas Sarkozy s’était alors insurgé que ses amis résidant dans l’île puissent avoir des ennuis à cause de ces liens d’amitié. Depuis, le comédien a porté plainte après avoir reçu un courrier anonyme l’avertissant qu’il n’était "plus le bienvenu" en Corse. Et sa propriété est sous protection policière permanente.

En 2004 déjà, un autre ami de Nicolas Sarkozy, l’acteur Jean Reno, contesté comme Jacques Séguéla par une association écologiste locale, avait finalement dû renoncer à construire à Cala Longa.

Plus récemment, la journaliste Christine Ockrent, compagne du ministre des Affaires étrangères de Nicolas Sarkozy, Bernard Kouchner, a été condamnée à payer 1 500 euros de dédommagement à cette même association, qui l’avait traînée en justice pour un permis de construire contesté à Bonifacio.

Des menaces de mort

De longue date, les nationalistes critiquent le "bétonnage" de l’île par les promoteurs, avec la "complicité", disent-ils, d’élus locaux intéressés financièrement à "détricoter" la loi littoral. Dernièrement, ils ont haussé le ton sur ce sujet. Ainsi, l’occupation de la villa de Christian Clavier était intervenue à l’issue d’une manifestation nationaliste contre "la spoliation foncière" des Corses par des continentaux fortunés. Les manifestants dénonçaient particulièrement les "collusions", dignes selon eux d’"une République bananière", entre les milieux de la politique et de l’immobilier. Et visaient singulièrement Camille de Rocca-Serra, tout à la fois ami de Nicolas Sarkozy, président UMP de l’Assemblée de Corse et promoteur immobilier.

C’est toujours au nom de la défense "du patrimoine foncier" insulaire que, récemment, une nouvelle organisation clandestine, baptisée "FLNC 1976", a adressé une lettre de menaces au "colon Jacques Séguéla". Le courrier enjoignait l’ami de Nicolas Sarkozy de renoncer à ses projets immobiliers, sous peine de devoir en "assumer les conséquences au niveau de (sa) sécurité".

Des ex-futurs voisins du publicitaire, dont un parent de l’écrivain Paul-Loup Sulitzer, outre qu’ils ont pareillement été sanctionnés jeudi par le tribunal, ont eux aussi reçu de telles menaces. La justice antiterroriste s’est saisie du dossier.

source : http://bellaciao.org/fr/spip.php?article72368

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