Qui est derrière la crise financière?
![]() La manipulation des marchés et les spéculateurs institutionnels Le marché est fortement manipulé. La force motrice derrière la crise se situe dans les opérations spéculatives. Le système de « régulation privé » sert les intérêts des spéculateurs. Alors que la plupart des individus investisseurs enregistrent des pertes lorsque le marché s’effondre, les spéculateurs institutionnels gagnent de l'argent lorsque se produit un effondrement financier. En fait, le déclenchement d’un effondrement du marché peut s’avérer une entreprise très rentable. Il y a des indices que les régulateurs de la Security Exchange Commission (SEC) [NDT : L’équivalent étasunien à l’Autorité des marchés financiers] ont créé un environnement qui soutient les transactions spéculatives. Il existe plusieurs instruments, dont les contrats à terme, les options, les fonds indiciels, les produits dérivés, etc. qui sont utilisés pour faire de l'argent lorsque la bourse s'écroule. Plus elle chute, plus les gains sont importants. Ceux qui la font chuter sont également ceux qui spéculent sur son déclin. Avec une connaissance anticipée et des informations privilégiées, un effondrement des valeurs du marché constitue une opportunité lucrative, voire une mine d’or, pour une catégorie privilégiée de puissants spéculateurs qui ont la capacité de manipuler le marché de façon appropriée et au moment approprié. Il y a des indices que la chute de Morgan Stanley a été concoctée par des rivaux. La veille de l’instauration de l’interdiction de la vente à découvert le 18 septembre, Morgan Stanley a fait l'objet d'attaques spéculatives par des rivaux: John Mack, le PDG de Morgan Stanley, a déclaré dans une note interne aux employés mercredi [le 17 septembre]: « Qu'est-il en train de se produire? Il est très clair pour moi que nous sommes au milieu d'un marché contrôlé par la peur et les rumeurs et que ceux qui vendent à découvert font couler notre action » (Financial Times, 17 septembre 2008) Morgan Stanley a aussi fait l'objet de doutes exprimés par l'agence de cotation Moody's, ce qui a contribué à la vente à faible prix des actions de Morgan Stanley par les investisseurs. Moody's a déclaré s'attendre à ce qu’un « ralentissement probable dans l’activité du marché mondial des capitaux réduise les recettes de Morgan Stanley ainsi que ses bénéfices potentiels en 2009, et peut-être au-delà de cette période. » ![]() En revanche JP Morgan Chase, contrôlée par la famille Rockefeller, a grimpé de près de 12%. JP Morgan Chase et Bank of America ont consolidé leur contrôle sur le paysage bancaire étasunien. ![]() ![]() ![]() A la suite de l’effondrement des marchés boursiers du lundi noir le 15 septembre, la Security Exchange Commission (SEC) a instauré une interdiction temporaire de vente à découvert. Dans une amère ironie, la SEC a dressé la liste d’un certain nombre d’entreprises qui étaient « protégées par les régulateurs de ceux qui font de la vente à découvert. » L’interdiction de vente à découvert du 18 septembre de la SEC concernait en grande partie les banques, les compagnies d'assurance et autres entreprises de services financiers. Les régulateurs servent les intérêts des spéculateurs La SEC était pleinement consciente du fait que l'interdiction de la vente à découvert servirait à exacerber la chute. Article original en anglais, Who is Behind the Financial Meltdown? Market Manipulation and the Institutional Speculator, publié le 11 octobre 2008. Traduction de Dany Quirion pour Alter Info. | |
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