Le sondage du JDD sur le travail dominical en trompe-l'oeil
Nicolas Sarkozy a reçu sept ministres vendredi dernier pour leur faire part de son souhait de remettre l'emploi comme priorité numéro un du gouvernement. Luc Chatel et Xavier Bertrand ont participé à cette réunion, et ils ont donc pris au pied de la lettre les intentions du président.
La communication a débutée rapidement si l'on en croit la chronologie des évenements. Hier, le JDD a publié un sondage réalisé par l'IFOP (le sondage n'est pas disponible sur le site, Dimanche oblige) datés des 22 et 23 septembre.
1003 de compatriotes ont donc été soumis à cette question par téléphone à ces dates là:
Travailler le Dimanche est payé davantage qu'en semaine. Si votre employeur vous proposait de travailler le dimanche, accepteriez-vous?
Leurs réponses:

Le score de 67 % en faveur du travail dominical, a ensuite fait le tour des rédactions: Le monde, le JDD et le nouvel observateur avec une réaction en exclu de la CFTC en ont fait leurs choux gras. Ce chiffre de 67 %, je l'ai également entendu au journal télévisé de dimanche à 20h. Toutes les rédactions ont donc repris cette information.
Pourtant, au mois de décembre 2007 et toujours sur le JDD, 1010 personnes répondaient à la question suivante: Vous, personnellement, seriez-vous prêts à travailler le dimanche ?
A cette question, ils répondaient en faveur du travail le dimanche à hauteur de 47 %:

Bien qu'un encart proche de l'article les créditaient d'un score de 41%.
Tout cela n'est vraiment pas sérieux, passons sur le panel d'un millier de personne qui nous donne une incertitude très élevée, passons sur l'empressement du JDD à sortir un scoop en phase avec l'agenda présidentiel. En revanche je ne peux pas passer l'éponge sur la déontologie vis-à-vis de tels sondages qui n'appliquent pas une règle simple: la permanence des méthodes.
C'est à dire poser la même question à un panel similaire à deux instants donnés. On voit bien que le travail dominical est valorisé dans la première question au travers du salaire plus élevé, ce qui fausse la comparaison par rapport au précédent sondage. Or c'est bien ce delta entre les deux sondages qui tient lieu de sujet à l'information.
Les rédactions se sont empressées de faire circuler cette information rapidement, et elles se sont défaussées en citant leur source: le JDD. L'interprétation qui en a été faite publiquement est pourtant erronée. En effet, on ne peux pas dire qu'à cause de la crise les gens souhaitent travailler le dimanche, et c'est pourtant ce que tout le monde veux lui faire dire à ce sondage.
Démonstration étant faite que ce sondage ne peux être interprété dans le sens de Luc Chatel, je reviens sur le fond du dossier. Le problème de l'économie Française est, actuellement, un problème de demande c'est à dire que le budget des ménages n'est plus suffisant aujourd'hui pour consommer autant qu'avant. Et que nous propose le gouvernement avec cette proposition? d'augmenter l'offre. On croit rêver.
Pour résumer si vous avez un manteau à acheter, avec le même budget; que vous l'achetiez le dimanche ou le samedi ne change rien à l'économie. Il faudrait donc davantage doper la demande dans ces temps de crises afin de stimuler la consommation plutôt que d'augmenter l'offre. C'est assez élémentaire mais inacceptable pour ce gouvernement, nous avons donc droit à ces rocambolesques sondages qui font davantage rire qu'autre chose.
PS: pour ceux qui aiment les sondages, allez voir mon article de septembre 2007 au sujet des retraites, c'était le Figaro qui s'y était collé.
POUR EN SAVOIR PLUS : http://www.peuples.net/article-23673836-6.html#anchorComment
je vous recommande également la lecture de cet article :
Crise pour les uns, Airbus pour l'Elysée
http://www.peuples.net/article-23743987.html
La communication a débutée rapidement si l'on en croit la chronologie des évenements. Hier, le JDD a publié un sondage réalisé par l'IFOP (le sondage n'est pas disponible sur le site, Dimanche oblige) datés des 22 et 23 septembre.
1003 de compatriotes ont donc été soumis à cette question par téléphone à ces dates là:
Travailler le Dimanche est payé davantage qu'en semaine. Si votre employeur vous proposait de travailler le dimanche, accepteriez-vous?
Leurs réponses:

Le score de 67 % en faveur du travail dominical, a ensuite fait le tour des rédactions: Le monde, le JDD et le nouvel observateur avec une réaction en exclu de la CFTC en ont fait leurs choux gras. Ce chiffre de 67 %, je l'ai également entendu au journal télévisé de dimanche à 20h. Toutes les rédactions ont donc repris cette information.
Pourtant, au mois de décembre 2007 et toujours sur le JDD, 1010 personnes répondaient à la question suivante: Vous, personnellement, seriez-vous prêts à travailler le dimanche ?
A cette question, ils répondaient en faveur du travail le dimanche à hauteur de 47 %:

Bien qu'un encart proche de l'article les créditaient d'un score de 41%.
Tout cela n'est vraiment pas sérieux, passons sur le panel d'un millier de personne qui nous donne une incertitude très élevée, passons sur l'empressement du JDD à sortir un scoop en phase avec l'agenda présidentiel. En revanche je ne peux pas passer l'éponge sur la déontologie vis-à-vis de tels sondages qui n'appliquent pas une règle simple: la permanence des méthodes.
C'est à dire poser la même question à un panel similaire à deux instants donnés. On voit bien que le travail dominical est valorisé dans la première question au travers du salaire plus élevé, ce qui fausse la comparaison par rapport au précédent sondage. Or c'est bien ce delta entre les deux sondages qui tient lieu de sujet à l'information.
Les rédactions se sont empressées de faire circuler cette information rapidement, et elles se sont défaussées en citant leur source: le JDD. L'interprétation qui en a été faite publiquement est pourtant erronée. En effet, on ne peux pas dire qu'à cause de la crise les gens souhaitent travailler le dimanche, et c'est pourtant ce que tout le monde veux lui faire dire à ce sondage.
Démonstration étant faite que ce sondage ne peux être interprété dans le sens de Luc Chatel, je reviens sur le fond du dossier. Le problème de l'économie Française est, actuellement, un problème de demande c'est à dire que le budget des ménages n'est plus suffisant aujourd'hui pour consommer autant qu'avant. Et que nous propose le gouvernement avec cette proposition? d'augmenter l'offre. On croit rêver.
Pour résumer si vous avez un manteau à acheter, avec le même budget; que vous l'achetiez le dimanche ou le samedi ne change rien à l'économie. Il faudrait donc davantage doper la demande dans ces temps de crises afin de stimuler la consommation plutôt que d'augmenter l'offre. C'est assez élémentaire mais inacceptable pour ce gouvernement, nous avons donc droit à ces rocambolesques sondages qui font davantage rire qu'autre chose.
PS: pour ceux qui aiment les sondages, allez voir mon article de septembre 2007 au sujet des retraites, c'était le Figaro qui s'y était collé.
POUR EN SAVOIR PLUS : http://www.peuples.net/article-23673836-6.html#anchorComment
je vous recommande également la lecture de cet article :
Crise pour les uns, Airbus pour l'Elysée
http://www.peuples.net/article-23743987.html