L'Opus Dei sert la messe à notre Dame de la Dalbade
A l'église de la Dalbade, l'oecuménisme n'ait pas de mise. Hier, on a manifesté devant le batiment contre le curé et on a prié dedans pour qu'il mène à bien sa mission. Le curé s'appelle François Touzet, il a 66 ans, et il est le premier prêtre Opus Dei de France à qui le diocèse de Toulouse confie la mission de diriger une paroisse. Une nommination vécue comme une provocation dans une ville où réside une communauté de républicains espagnols particulièrement importante et réactive.
"je ne suis dans ce diocèse qu'un prêtre parmi d'autres". C'est par ces mots que le curé a répondu aux manifestants venus protester tandis que les 500 fidèles quittaient l'église. Parmi les manifestants, des fils et filles de migrants espagnols pour qui l'Opus Dei continue d'incarner la dictature franquiste et l'extrême droite. 'l'Opus Dei cherche ( ainsi) à noyauter toutes les instutions sociales et politiques en vue d'instaurer un nouvel ordre catholique, ses préférences pour les partis d'extrême droite sont connues" proclamait d'ailleurs le tract des manifestants.
Ils y voient, au delà de la provocation, une manière de banaliser l'Opus Dei sollicitée par l'Eveque lui même. En juillet dernier, quand il a pris sa décision, révélée par l'hebdomadaire Golias, Mrg Robert Le gall déclarait d'ailleurs à ceux que cette désignation indignée: "je connais surtout la réalité de l'Opus Dei. ils sont sur le Diocèse depuis plus de 30 ans (...) nous savons combien les membres de l'Opus Dei sont capables de s'insérer daéns le monde du travail diocèsain et les fruits de leur mission notamment auprès des jeunes séminaristes". Pour lui, ce mouvement agit dans le respect de vatican II et il n'y a donc aucune raison de ne pas avoir de prêtres de cette sensibilité comme sont déjà présents "les françiscains, les jésuites, les assomptionnistes, les dominicains". La différence, c'est que les jésuites prient en public place du Capitole pour les sans papiers, tandis que L'Opus Dei n'a jamais caché ses accointances avec l'extrême droite.
Durant la guerre civile espagnole, l'Opus Dei s'est en effet rangée au cöté de Franco qui incarnait le bien tandis que le Front populaire incarnait le mal absolu, c'est à dire le Communisme. Le gouvernement de Franco a compté en 1969, 12 ministres membres de l'Opus Dei sur 19. Le prêtre Franck Touzet, ancien ingénieur chimiste, a d'ailleurs été formé à Madrid en 1971. Il est donc difficile de croire qu'il ait échappé à cette imprégnation idéologique qui irrigue l'Opus Dei laquelle marque inconstestablement des points à Toulouse et en France.
L'Opus Dei revendique dans l'hexagone 80 mille membres, dont 1.600 fidèles qui ont fait voeux de chasteté,pauvreté et obeissance, ce que la prélature appelle des "liens contractuels". Toulouse compte en effet une centaine de membres de l'Opus Dei dont une vingtaine réside dans l'un des deux foyers dont elle est propriétaire et deux prêtres dont un intervient comme aumonier dans les cliniques
http://www.mediapart.fr/club/edition/toulouse/article/201008/l-opus-dei-sert-la-messe-a-notre-dame-de-la-dalbade