Parmalat s'effondre après la décision de la justice US sur Citigroup
L'action du groupe agroalimentaire italien Parmalat s'est effondrée mardi matin à la Bourse de Milan, après l'annonce lundi de sa condamnation par la justice américaine à verser 364 millions de dollars en actions à Citigroup.
Vers 10H10 (08H10 GMT), elle reculait de 14% a 1,36 euro, après avoir été suspendue pour excès de baisse à l'ouverture, dans un marché en hausse de 0,60%.
Un jury américain du New Jersey (nord-est) a débouté lundi Parmalat qui accusait Citigroup de complicité dans les événements qui ont mené à sa banqueroute en 2003, a indiqué Parmalat lundi soir dans un communiqué.
Le groupe italien demandait 2,2 milliards de dollars à la banque, dans le cadre de ce procès.
Le jury de la cour supérieure du comté de Bergen a dans le même temps condamné Parmalat à verser "environ 364 millions de dollars" à la banque américaine qui avait fait une demande en dommages et intérêts.
Parmalat va tenter de faire annuler la sentence avant de faire appel si sa demande d'annulation est rejetée. Dans le cas où l'appel serait lui aussi rejeté, la décision de justice devra être reconnue par le tribunal de Parme (centre de l'Italie).
Le groupe italien devra verser cette somme à Citigroup avec des actions détenues en propre, ce qui amènera la banque américaine à disposer de 1,13% de son capital.
Parmalat "continue à croire que Citigroup a joué un rôle important dans la banqueroute financière de Parmalat, en décembre 2003 et continuera à utiliser tous les recours à sa disposition pour que Citigroup soit tenu responsable, y compris les procédures actuellement en cours en Italie", a insisté le groupe dans son communiqué.
Citigroup a toujours refusé de trouver un accord avec Parmalat, en échange de l'abandon des poursuites, comme l'ont fait d'autres banques, ce qui a permis au groupe italien d'encaisser plus de 1,8 milliard d'euros depuis 2005.
L'effondrement de Parmalat en 2003, provoqué par la disparition de 14 milliards d'euros des comptes du groupe, est un des plus gros scandales financiers de ces dernières années en Europe.
Trois procès sont en cours en Italie dans cette affaire.
Dans l'un d'entre eux, ouvert en janvier devant le tribunal de Milan (nord), quatre banques étrangères, les américaines Citigroup et Morgan Stanley, la Suisse UBS, et l'Allemande Deutsche Bank, ainsi que neuf de leurs employés, sont accusés de manipulations des cours et de fausses communications financières.
Parmalat, qui regroupait une myriade de sociétés, était présent dans le club de football de Parme, ainsi que dans le tourisme avec Parmatour. En 2003, il employait 36.000 personnes dans 30 pays et a englouti lors de la banqueroute les économies de 135.000 épargnants italiens.
© 2008 AFP
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