La Chine publie la liste de huit terroristes présumés du Xinjiang
PEKIN - La Chine a publié mardi une liste de huit terroristes présumés recherchés, membres d'une organisation islamiste séparatiste, affirmant qu'ils avaient menacé les jeux Olympiques de Pékin en août et appelant à la coopération internationale pour les arrêter.
La police chinoise a publié les photos et noms des huit hommes, âgés de 31 à 43 ans et membres supposés du Parti islamique du Turkestan oriental (ETIM), qui se sont enfuis de Chine.
"Ils ont participé à la préparation, l'organisation, l'exécution de plusieurs activités terroristes visant les jeux Olympiques de Pékin", a assuré, lors d'une conférence de presse mardi, le porte-parole du ministère de la Sécurité publique (police), Wu Heping.
Au moment des jeux Olympiques, en août, le Xinjiang, où les Ouïghours sont l'ethnie musulmane turcophone majoritaire avec 8,3 millions de personnes, avait été le théâtre d'une série d'attentats.
Le plus meurtrier, le 4 août à Kashgar, quelques jours avant les JO, où deux hommes avaient tué 16 policiers, avait été attribué par Pékin au Parti islamique du Turkestan oriental (ETIM).
Fin juillet, ce groupe séparatiste ouïghour, qui cherche à établir un Etat indépendant au Xinjiang, dans l'extrême ouest du pays, avait revendiqué plusieurs attentats en Chine.
Sous la pression des Etats-Unis et de la Chine, l'ETIM a été placée après les attentats du 11 septembre 2001 sur la liste de l'ONU des organisations terroristes.
"Le terrorisme est une menace commune pour tous les pays du monde, combattre les terroristes est une responsabilité commune de tous les pays", a affirmé mardi le porte-parole de la police chinoise, appelant la communauté internationale à collaborer pour retrouver la trace des huit terroristes présumés.
"Nous espérons que les gouvernements des pays concernés et les administrations chargées d'appliquer la loi (...) les rechercheront, les arrêteront et les remettront à la Chine pour que nous puissions les juger pour leurs crimes", a déclaré le porte-parole, lors de ce point de presse où les journalistes n'ont pas pu poser de questions.
Selon des documents distribués par le ministère de la Sécurité publique, sept des personnes placées sur la liste ont quitté la Chine dans les années 90, la huitième en 2006.
Le Congrès mondial ouïghour, un groupe de militants basé en Allemagne luttant pour les droits des Ouïghours, a dénoncé une nouvelle manoeuvre de Pékin.
"Le principal objectif du gouvernement chinois par cette annonce est d'accroître encore plus la répression contre les Ouïghours dans le Turkestan oriental", a déclaré Dilxat Raxit, porte-parole du groupe.
"La Chine a toujours cherché à qualifier de terroriste toute opposition ouïghoure", a-t-il ajouté.
(©AFP / 21 octobre 2008 10h26)
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