Un militant jugé à Laval pour offense au Président
Repéré, Hervé Éon est interpellé par deux policiers en civil. « Un policier me lâche un bras, je vois une voiture immatriculée 75, aux vitres fumées. Je sors mon carton et le brandis », raconte le militant. Ce jour-là, il n’ira pas à la manif, mais au poste de police, d’où il ressort avec une convocation à comparaître devant le tribunal, pour offense au président de la République.
Il raconte son histoire à ses amis, puis sur Internet. Un collectif d’organisations politiques, syndicales et citoyennes se met en place. Des autocollants se vendent comme des petits pains.
Une pétition de 3 900 signatures
Une pétition de soutien recueille 3 900 signatures. Hervé Éon se définit comme un « altersocialiste qui aime la provocation à condition qu’il y ait du fond ». Ses détracteurs le considèrent comme un anti-tout, antinucléaire, anti-OGM. Mais... pour les sans-papiers.
Ce jeudi, à 14 h, sa défense est assurée par Me Dominique Noguères, avocate au Barreau de Paris, vice-présidente de la Ligue des Droits de l’homme. Jean-Luc Mélenchon, sénateur de l’Essonne et président de PRS, est cité comme témoin de moralité. (*)
Dehors, le collectif de soutien appelle à un rassemblement à partir de midi, devant le palais de justice. Kaar Kass Soon, musicien lavallois, interprétera sa chanson « Casse toi pov’con », écrite au lendemain du passage du Président au Salon de l’agriculture.
(*) Ndlr d’Altermonde : Le Parquet a requis 1 000 euros d’amende tandis que son avocate plaidait la relaxe estimant que le "délit d’offense" n’était pas constitué et ne reposait donc sur aucune base juridique. Le jugement a été mis en délibéré au 6 novembre 2008
http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article8499