Mais qui sont les responsables ?
auteur-e(s) : Filoche Gérard, Jennar Raoul Marc, Serge Le Quéau
Il semble, en effet, évident qu’attribuer à l’actuel Président de la République cette sorte de responsabilité suprême dans les crises de ce début de 21e siècle ne correspond ni à l’histoire du capitalisme ni à l’apport théorique de Nicolas Sarkozy.
JC
Mais, c’est Sarkozy le “responsable” en chef !
Ce qui arrive avec ce gaspis de milliards d’euros, à la Caisse d’épargne après tant d’autres (EADS, Société Générale, Daxia...) c’est le monde de Sarkozy !
Sarkozy appelle à “des sanctions” contre les responsables de la Caisse d’épargne qui ont (encore) gaspillé 600 millions d’euros...après les milliards d’EADS et les milliards de la Société Générale, et les milliards de Daxia...
Mais il n’avait qu’à ne pas chercher à privatiser les banques, la caisse d’épargne, la caisse des dépôts, il fallait au contraire consolider un grand pole public de crédit et l’orienter pour l’investissement pas pour la spéculation sans fin sur les produits dérivés...
Ça suffit, cet artifice, d’essayer de détourner l’attention médiatique et de faire payer les lampistes : le responsable en chef de tout ce qui arrive, c’est Sarkozy, s’est SON système, SA politique, SES propositions, SON intégrisme pour le monde de la finance, c’est le monde de la déréglementation pour lequel il s’est battu sans discontinuer...
C’est sa caste sociale, la base de son pouvoir qui sont en cause, compromis, démasqués. Ce sont ses amis, ceux du Fouquet’s, ceux des yachts Bolloré, des bâtiments et des médias, Bouygues, Pinault et Lagardère. C’est leur entourage de copains financiers rapaces et coquins spéculateurs avides. Ce sont les 500 familles qui ont gagné 80 milliards d’euros de plus l’an passé que l’année précédente. Ce sont les chefs du CAC 40 qui ont doublé leurs profits en 5 ans et gagné 105 milliards d’euros l’an passé. Ce sont les 378 000 millionnaires en euros auxquels ils ont accordé un « bouclier fiscal » sous le prétexte – vain - de les encourager à relancer la croissance ! Ce sont ceux qui réclament les allégements fiscaux (72 milliards de « niche fiscale ») et menacent, dés qu’il y a un impôt républicain progressif en vue, de « faire fuir leurs capitaux » ! C’est la droite qui a déréglementé la Bourse et le secteur bancaire. C’est le système de siphonage, de pillage des salaires vers des profits financiers des amis du pouvoir néo-libéral qui est à l’origine de cette crise.
Le « système irresponsable », c’est le système Sarkozy pas un autre. L’actuelle crise c’est comme le mur de Berlin du libéralisme qui s’effondre. Et Sarkozy voudrait nous faire croire que la faute n’est pas due au système mais à quelques « irresponsables », il suffirait de les écarter et de renflouer ledit « système » surtout sans rien changer…
Pire : Sarkozy en a profité pour faire de nouveaux cadeaux aux actionnaires, aux banques, aux maîtres de l’immobilier… Alors qu’ils avaient réduit de 6,2 % les crédits officiels de la « mission logement » pour 2009, Sarkozy a trouvé soudain 26 milliards d’euros de crédits nouveaux pour racheter 30 000 appartements « décotés » en construction et qui n’auraient pas d’acquéreurs ! Prétendument pour soutenir l’activité économique… Mais l’activité économique de qui ? Des constructeurs - promoteurs, bailleurs ! Un milliard pour Dexia, 5 milliards « pour le logement » (sic), 20 milliards pour les « PME » : il paraît que « les caisses étaient vides » ! Voilà d’un seul coup des milliards qui seraient détournés de la petite épargne du Livret A pour nourrir à travers les « PME », leurs donneurs d’ordre tout-puissants les « majors » amis directs du pouvoir. … Quand on sait les liens banques - BTP, les pratiques de sous-traitance, de comptabilité, de facturation, de travail illégal et d’exploitation forcenée qui règnent dans le secteur immobilier, on sait d’avance que cet argent va réalimenter le cœur de la spéculation.
Que, dans ce contexte, des centaines de millions d’euro soient détournés par la spéculation à la Caisse d’épargne, que la caisse d’épargne ait masqué cela pendant 12 jours, c’est “décourageant” en effet comme dirait Mme Lagarde, mais on sait pourquoi, cela entre dans le système néo libéral, qui continue, rien n’a changé, c’est le monde de sarkozy
Qui est-ce qui voulait créer des “subprimes”, des produits dérivés, pousser à l’endettement immobilier, sinon le candidat Nicolas Sarkozy, au nom de l’Ump, en 2007 : “Les ménages français sont aujourd’hui les moins endettés d’Europe. Or, une économie qui ne s’endette pas suffisamment, c’est une économie qui ne croit pas en l’avenir, qui doute de ses atouts, qui a peur du lendemain. C’est pour cette raison que je souhaite développer le crédit hypothécaire pour les ménages et que l’État intervienne pour garantir l’accès au crédit des personnes malades. Je propose que ceux qui ont des rémunérations modestes puissent garantir leur emprunt par la valeur de leur logement. Il faut réformer le crédit hypothécaire. Si le recours à l’hypothèque était plus facile, les banques se focaliseraient moins sur la capacité personnelle de remboursement de l’emprunteur et plus sur la valeur du bien hypothéqué. Ceci profiterait alors directement à tous ceux dont les revenus fluctuent, comme les intérimaires et de nombreux indépendants.”
Source(s) : Interview Revue Banque (avril 2007) : Interview à la revue Cotémômes Interview dans la revue La Vie Immobilière (octobre 2006)
http://www.u-m-p.org/propositions/i...
http://contreinfo.info/article.php3...
Personne ne peut croire à cet affichage, à ces rodomontades, à cette agitation qui cherche à faire oublier l’idéologie, l’orientation politique ultralibérale poursuivie depuis des années par l’Ump et Sarkozy : c’est SON monde qui s’écroule, qui fait faillite, inutile de faire mine de s’en prendre aux copains !
Qui a fait voter la loi de déréglementation financière ? Le gouvernement Fabius.
Qui a conçu et proposé l’Acte unique européen (sans lequel la directive Bolkestein était impossible) et le traité de Maastricht (qui interdit aux pouvoirs publics d’emprunter auprès de banques publiques ; qui programme la libéralisation notamment des services financiers, etc) ? Jacques Delors, soutenu par 13 gouvernements sociaux-démocrates sur quinze.
Qui a soutenu la stratégie de Lisbonne et les décisions de Barcelone sans lesquelles la privatisation de certains services publics n’aurait pas pu être décidée par la droite ? Le gouvernement Jospin.
Qui a pris les décisions en France concernant certains produits financiers aujourd’hui remis en cause ? Le gouvernement Jospin.
Qui a soutenu le TCE et qui soutient aujourd’hui son copié-collé le traité de Lisbonne où est prohibée toute restriction aux mouvements des capitaux ? Le PS.
Qui soutient au Parlement européen une Commission européenne gardienne dogmatique de la dictature des marchés ? Le Groupe socialiste.
Qui soutient au Parlement européen la création d’un marché commun transatlantique avec ce que cela signifie de dérégulations et d’adaptation aux règles américaines chez nous ? Le Groupe socialiste.
Qui donc pilotent les deux institutions internationales les plus nuisibles pour les peuples, l’OMC et le FMI ? Deux membres éminents du PS.
Ce que tu appelles "le monde de Sarkozy", cher Gérard, c’est aussi celui de Pascal Lamy et de Dominique Strauss-Khann. C’est aussi celui de celles et ceux au PS qui portent la responsabilité d’avoir soutenu toutes les politiques néolibérales dont nous souffrons depuis 1983. Et qui, avant de gauchir leurs discours depuis quelques jours, proclamaient haut et fort leur adhésion à la "modernité" du libéralisme économique et de l’économie de marché il y a quelques semaines.
Le PS ne redeviendra pas vierge aux yeux des millions de femmes et d’hommes qu’il a trompés et trahis en mettant tous les malheurs du monde sur le seul dos de Sarkozy. Qu’il commence par battre sa coulpe. Qu’il reconnaisse publiquement ses erreurs. Il y a un devoir d’inventaire incontournable avant de passer à autre chose. Si tant est que le PS soit en mesure de redevenir socialiste.
Pour appuyer les propos de Raoul Marc Jennar, il me semble pas inutile de rappeler aujourd’hui les responsabilités écrasantes de nos "amis" dans le processus de dérégulation, de démantèlement et de privatisation du secteur postal et des télécommunications.
Qui après la signature de l’acte unique européen à fait pression en 1988, sur les états européens pour qu’ils mettent en oeuvre le gigantesque plan de rétrocession des services publics de réseaux dans le secteur privé marchand ?
Le Président de la Commission Européenne, le socialiste Jacques Delors.
Qui a ouvert le processus de privatisation des PTT en France en 1989 ?
Le Premier Ministre socialiste Michel Rocard, sans doute parce qu’il avait la conviction que "pour devenir un bon socialiste, il fallait devenir capitaliste".
Quel Ministre a démantelé et changé le statut des PTT en 1990 ?
Le socialiste Paul Quilès.
Qui l’a grandement aidé pour endormir les élus, les organisations syndicales et enfumer les usagers-citoyens en produisant un rapport public sensé "moderniser" comme il disait, La Poste et les Télécommunications ?
Le socialiste Hubert Prévot, Commissaire Général au plan et ancien conseiller économique du Secrétaire Général de la CFDT Edmond Maire. Tous les deux déclarant à de concert à l’époque : "Le marché est indépassable"
Qui a privatisé, pardon (pas de gros mot) ouvert le capital, de France Télécom en 1997 ?
Le Premier Ministre socialiste Lionel Jospin, qui, à la fin de son mandat en 2002 (pourquoi a-t-il donc été battu par Chirac ?), pourra se glorifier, auprès des institutions internationales "sérieuses à ses yeux" l’OCDE, l’OMC et le FMI d’avoir réussi à privatiser plus que les trois premiers Ministres de droite Chirac, Balladur et Juppé réunis.
Qui à cette époque, était le Ministre de tutelle de France Télécom et de La Poste, qui se faisait remarquer à Bruxelles, particulièrement pendant la présidence Française du Conseil Européen, pour son zèle, quand il s’agissait d’accélérer le processus de déréglementation du secteur postal et des télécommunication, au point parfois d’inquiéter les ultras-libéraux anglais et hollandais ?
Le socialiste Christian Pierret.
À noter, pour la petite histoire, que "l’ami" Pierret, ancien Directeur Général de la première multinationale mondiale de hôtellerie et de la restauration, le groupe Accord, profita de son passage au pouvoir pour rétrocéder, la gestion de la plupart des services de restauration collective des agents des Ptt, à Sodexo, une filiale du groupe Accord. Il n’y a pas de petit profit.
Avant son passage au ministère de l’industrie, les salariés des Ptt, mangeaient bien et à bas prix, dans des restaurants associatifs. Maintenant il mangent très mal et très cher pour satisfaire la loi du marché, celle de la concurrence soit disante libre et non faussée... ou plus simplement, pour remplir les poches des actionnaires d’une multinationale.
Quand le Parti Socialiste choisit pour sa refondation, de se référer à l’économie sociale de marché, avec l’écologie en plus, il oublie, ou feint d’oublier, que l’économie sociale de marché est une théorie élaborée après guerre par les ordo-libéraux comme Walter Eucken, Wilhelm Rôpke et Alfred Müller-Armack, qui ont très largement influencé les politiques économiques des chanceliers conservateurs allemands de la CDU. Belle référence pour un programme.
Comme Raoul Marc Jennar, je ne pense pas qu’il soit possible de faire l’impasse sur l’histoire, si nous voulons reconstruire quelque chose de solide.
À moins de penser cyniquement, que les citoyens sont amnésiques, ou que si ils ne le sont pas, il restera toujours facile en politique, de leur faire prendre des vessies pour des lanternes.
Cela étant dit je suis entièrement d’accord avec Gérard Filoche, quand il nous propose de démasquer l’opportuniste-imposteur Sarkozy.
C’est ce même personnage qui déclare aujourd’hui vouloir privatiser La Poste. Sa proposition, en pleine crise financière, me fait penser à ces imbéciles qui conseillent aux vacanciers d’aller se baigner dans la mer quand un tsunami est annoncé.
Depuis quelques jours, se constituent un peu partout dans le pays des comités unitaires, syndicats, associations, partis politiques contre la privatisation de La Poste.
Rejoignons les massivement et que les militants socialistes sincères s’y investissent à fond pour racheter les errements passés de leur parti et de ses dirigeants.
http://france.attac.org/spip.php?article9188