En Iraq, la soldatesque regarde fondre son pécule

Publié le par sceptix

 « Dès maintenant, j'ai pratiquement perdu des dizaines de milliers de dollars, » a gémi ce trentéunaire, qui est en charge des inspections criminelles de la base [sic, ndt].

YaHoo !.News, 8 novembre 2008


    De Camp Speicher en Iraq (AFP) -- Ces dernières semaines, le lieutenant-colonel Mark Grabski était absorbé sur l'ordinateur, pas pour suivre l'histoire en train de se faire de l'élection présidentielle, mais pour vérifier la baisse de ses économies.


    « J'ai une liste d'icônes, mes favoris, les fonds qui travaillent avec le programme d’épargne Thrift. Chaque jour, leur taux ne fait que chuter, » s’est lamenté l'officier en poste au Camp Speicher, dans le nord de la capitale irakienne.


    « Dès maintenant, j'ai pratiquement perdu des dizaines de milliers de dollars, » a gémi ce trentéunaire, qui est en charge des inspections criminelles de la base [sic, ndt].


    Grabski raconte qu'un tiers de son salaire part dans Thrift, un trou noir régime de pension complémentaire pour fonctionnaires et soldats suniens. « J'ai perdu 30 pour cent de mon pécule dans ce programme à cause de la crise financière. »


    Les pensions de l’armée visent à payer 50 pour cent du salaire de la troupe ayant 20 ans de service et 75 pour cent à partir de 30 ans, mais beaucoup tablent sur le programme d'épargne pour mieux assurer leur départ en retraite.


    Le Camp Speicher était en ébullition devant les dernières statistiques lugubres de la crise, qui occultaient souvent cette campagne électorale ayant abouti au triomphe d’un Barack Obama, le premier président noir élu aux États-Unis.


    Le retour de la crise dans la mère patrie a porté un rude coup à la soldatesque de terrain, qui endure les patrouilles et les combats périlleux dans les ruelles poussiéreuses de Tikrit, la ville natale de l'ancien dictateur exécuté Saddam Hussein.


    L'impact de la crise financière sur l'épargne et la pension du troupier étasunien en Irak est difficile à chiffrer. Mais ça ne ménage ni le jeune blanc-bec, ni le vétéran à raz de la quille.


    « Nous avons encouragé les bleus à investir leur argent dans ce programme (Thrift). Quand vous débarquez au Koweït, avant de venir en Iraq, c’est en fait l'un des premiers documents qu’on vous remet, » a ergoté Grabski.


    Pour le major Daniel Meyers, qui gratte au centre de commandement nord irakien de l'armée étasunienne, les pertes se limitent à environ 3.100 dollars.


    « J'ai été seul à investir huit pour cent de ma solde, mais c’est toujours de l'argent pour moi, » dit-il, se référant à son salaire d’environ 5.000 dollars par mois pour servir en Irak, comparativement aux pas loin de 2.000 dollars du simple troupier.


    Au zénith de la crise, même les émissions télévisées de la série mondiale de base-ball étaient suivies d’analyses financières très regardées, elles aussi, au centre de commandement.


    « Nous étions tous pétrifiés devant nos écrans de télévision. Quand ils ont frappé la cloche (marquant la clôture de Wall Street), j'étais complètement sonné [sic, ndt]. Je ne pouvais guère dormir plus de deux heures par nuit, » s’est vanté Meyers, qui vient de l’État de New York.


    Cet officier de 32 ans, dont la division est en Allemagne, ne croit pas trop à un revirement spectaculaire du nouveau président étasunien. « À moins que le Congrès vote des lois de réglementation. Le Congrès peut le faire, » a-t-il laissé échapper.


    Grabski Meyers espère juste qu’en fin de compte le marché se redressera assez pour qu’ils puissent récupérer leurs pertes. Mais d'autres troufions proches de la retraite redoutent le pire.


    « Je suis à trois ans de la retraite. J'ai perdu la moitié de mon épargne, » a déclaré un sergent alabamais de 50 balais, qui [,honteux,] a demandé de ne pas être nommé, après pas loin de trente ans de service dans l'armée.


    « Je ne blâme personne. Quand j'ai signé je savais que ces fonds étaient à risques, » a-t-il déconné.


    « Mais quand nous partons en mission, je pense parfois que je suis près » d’une retraite confortable, a-t-il ponctué [à l’italienne] avec le pouce et l’index légèrement écartés.


    « Je ne pouvais imaginer que j’aurai à travailler dans le civil après 30 ans d'armée étasunienne. »



Original : news.yahoo.com/s/afp/20081108/ts_alt_afp/iraquseconomyarmy
Traduction libre de Pétrus Lombard pour Alter Info

Publié dans USA

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article