La shoah : oui - la colonisation : non

Publié le par sceptix

1947 censuré en 2008 !

Comment ne pas être d’accord avec ceux qui pensent qu’en matière de mémoire, comme de justice, il y a deux poids deux mesures ? Vous voulez parler de Shoah ? Non seulement c’est permis mais c’est même devenu obligatoire. Vous voulez parlez d’esclavage, de mémoire coloniale ? C’est beaucoup plus difficile.


Et il n’est pas besoin d’utiliser une censure officielle pour cela, la censure de fait étant plus efficace encore. Ainsi le spectacle « 47 » tiré d’un texte de Jean-Luc Raharimanana, qui devait tourner en Afrique australe orientale et dans l’océan Indien, n’ira pas plus loin que Tananarive où il a été créé le 19 septembre dernier au centre culturel Albert-Camus
.

À la demande de la Direction Générale de la Coopération Internationale et du Développement (DGCID), le spectacle a été retiré de la programmation. Conséquence, aucun centre culturel ou Alliance française ne devrait l’accueillir. Pourquoi ce spectacle, pourtant produit par Culturesfrance, n’a-t-il pas été choisi ? Faute de réponse de la part du ministère des Affaires étrangères, j’en suis réduit à émettre des suppositions
.

De quoi parle le spectacle de Jean-Luc Raharimanana, auteur malgache dont on a eu l’occasion de parler en septembre dernier quand le recteur de La Réunion avait cru bon de faire du zèle (déjà !) en sanctionnant un professeur qui avait lu un de ses textes en classe ? Il parle, documents d’époque et photos à l’appui, de l’insurrection nationaliste du 29 mars 1947 à Madagascar durement réprimée par l’armée française au prix de milliers de morts.


On conçoit que le gouvernement Sarkozy et la majorité UMP, adeptes de la « colonisation positive », ait des haut-le-cœur rien qu’à l’idée que l’on puisse voir des militaires français à l’œuvre dans leur mission civilisatrice ! Pour une fois, le poids des mots et le choc des photos (rien à voir avec Paris-Match, le torche-cul du président !) auront été fatals à la distribution d’une création et à la connaissance de notre passé. On dit merci à qui ?

Bruno Testa
for
clicanoo.com

http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article9026

Publié dans justice & police

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