Le parquet conteste la libération d'un présumé saboteur SNCF
Hier, 21h01
La justice a ordonné la remise en liberté sous contrôle judiciaire du principal suspect de l'affaire des sabotages des lignes de TGV, Julien Coupat, mais le parquet a aussitôt déposé un appel suspensif, a-t-on appris au bureau du procureur.
Cette démarche du procureur appelée "référé-détention" sera examinée mardi par la chambre de l'instruction de la cour d'appel.
Dans l'intervalle, Julien Coupat reste en détention, où il a été placé le 15 novembre.
Ce jeune homme est présenté par l'accusation comme le chef d'un supposé groupe de "l'ultra-gauche" qui aurait fomenté et exécuté les sabotages de lignes ferroviaires en France dans le but de susciter des troubles sociaux et politiques.
Au total, cinq femmes et quatre hommes, âgés de 22 à 34 ans et soupçonnés d'appartenir à un groupuscule d'activistes, sont mis en examen pour "dégradations" ou "association de malfaiteurs", le tout "en relation avec une entreprise terroriste", dans l'enquête sur le sabotage de caténaires de lignes TGV.
Des crochets de fers à béton assemblés avaient été placés sur plusieurs caténaires dans la nuit du 7 au 8 novembre. Un autre sabotage, le 26 octobre en Moselle avec une méthode identique, est aussi l'objet de l'enquête.
Cinq suspects avaient été mis en détention le 15 novembre, mais trois ont déjà été remis en liberté le 2 décembre par la chambre de l'instruction, contre l'avis du parquet.
Ne reste aujourd'hui en prison que Julien Coupat et sa compagne Yildune, que la même chambre de l'instruction avait refusé de libérer le 2 décembre.
Julien Coupat et sa compagne se voient attribuer les dégradations car ils ont été vus le 7 novembre par des policiers à bord d'un véhicule stationné en pleine nuit pendant plusieurs heures en rase campagne, près de la ligne du TGV-Est qui a été sabotée.
Le couple était surveillé depuis plusieurs semaines par les policiers, qui leur imputent un activisme violent en marge de plusieurs manifestations ces derniers mois.
Des intellectuels, des personnalités de gauche et d'extrême gauche ainsi que les habitants du village corrézien de Tarnac, où résidaient la plupart des suspects, ont lancé une campagne de soutien.
Thierry Lévêque, édité par Elizabeth Pineau
http://fr.news.yahoo.com/4/20081219/tts-france-justice-sncf-ca02f96.html