Conflit gazier, les US et l'Otan dictent leur

Publié le par sceptix

Comment le conflit gazier pourrait avoir été excité via l'allié ukrainien en sous-main par les États-Unis, et constituer une pièce de plus dans ce 'grand jeu' de l'agression contre la Russie, où l'Otan est en première ligne.

GAZ •  Le nouveau "grand jeu"

Le projet de gazoduc Nabucco, censé contourner la Russie en reliant la Caspienne à l'Europe via la Turquie, sera l'objet de toute l'attention du nouveau gouvernement américain, rapporte la presse d'Azerbaïdjan
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Sur fond de crise gazière russo-ukrainienne, les Etats-Unis ont annoncé leur intention de continuer à peser dans la région de la mer Caspienne, en particulier dans le domaine de l'énergie. Pour les médias azerbaïdjanais, le nouveau "grand jeu" est de retour.
 
Ekho, quotidien de Bakou, cite les déclarations de Hillary Clinton, future secrétaire d'Etat, lors de son audition au Congrès, le 13 janvier : "L'interruption des livraisons de gaz russe à l'Ukraine et à l'Europe montre à quel point l'Europe dépend du gaz russe. Cette dépendance énergétique pourrait se transformer en dépendance politique. Nous devons aider les Européens à éviter cela. Augmenter les investissements dans le secteur énergétique transcaspien constituera une de nos priorités."
 
Sous-entendu, donc, accélérer le projet de gazoduc Nabucco, censé relier la Caspienne à l'Europe via la Turquie. "Nous tenterons de persuader nos alliés européens de conclure les accords politiques indispensables pour la mise en œuvre de Nabucco ou de tout autre gazoduc capable de diversifier les sources d'approvisionnement de l'Europe", a martelé Clinton.
 

 
"Il parait évident que sur fond de 'tensions gazières', l'axe turco-caspien de la politique extérieure américaine sera essentiel", en déduit Ekho. Or la plaque tournante pour la réalisation de Nabucco est l'Azerbaïdjan, "unique corridor gazier échappant au contrôle russe ou iranien. Les annonces de Clinton signifient également que les garanties politiques de sécurité des infrastructures seront renforcées [ce que l'Azerbaïdjan a demandé à l'OTAN en 2007]. Et ce ne sera pas du luxe, si l'on songe à l'agression de la Russie contre la Géorgie [du 8 au 12 août 2008] (SIC), ou aux intentions agressives du président arménien Serge Sarkissian [dans le cadre du conflit du Haut-Karabakh entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie]."
 
L'OTAN devrait-elle, alors, se mêler de la question ? Le général Charles Wald, ex-adjoint au commandant en chef des forces américaines en Europe, cité par Ekho, en est convaincu : "Les ressources énergétiques sont devenues des leviers politiques menaçant la souveraineté des Etats. L'Alliance doit-elle contribuer à garantir la stabilité de la fourniture [de gaz] pour les pays membres ? La seule réponse possible est oui."
 
Alors, se dirige-t-on vers une vraie guerre pour le contrôle de la Caspienne ? "Naturellement, [les propos des responsables américains] ne signifient pas qu'un conflit entre la Russie et les forces de l'OTAN se déclenchera demain. Notez toutefois que chaque guerre du gaz est plus rude que la précédente. Nul doute que c'est ici, dans la région de la Caspienne, que se trouve le point d'intersection des différentes forces géopolitiques."
 
Et le journal de Bakou Zerkalo de renchérir en révélant (sic; voir plus bas) cette information : "Depuis sa base militaire de Guioumri [en Arménie], Moscou a livré gratuitement pour 800 millions de dollars d'armements à Erevan. Voilà la réponse russe à Nabucco. La position de la Russie en tant que médiateur [aux côtés de la France et des Etats-Unis] du conflit du Haut-Karabakh est donc compromise, à cause de la violation par Moscou des résolutions de l'ONU."
 
Interrogé par le webzine azerbaïdjanais 1news.az, l'expert russe Leonid Radzikhovski tranche : "Un Azerbaïdjan stable et pro-occidental est un concurrent pour le gaz et le pétrole russes. Nabucco est donc un projet fort désagréable pour Moscou. Aussi, sans aller jusqu'à affirmer que la Russie déclenchera une guerre dans le Caucase, je suppose qu'elle fera tout pour stopper Nabucco."
 
Selon le quotidien moscovite Nezavissimaïa Gazeta, les ministères de la Défense et des Affaires étrangères russes ont rassuré Bakou : "L'information [sur le transfert d'armements] ne correspond pas à la réalité." Cependant, des rumeurs courent en Arménie sur l'élargissement futur de la présence militaire russe dans ce pays du Caucase. Pour l'ex-ministre de la Défense arménien Vagarchak Aroutiounian, "l'Arménie et la Russie étant membres du Traité sur les forces conventionnelles en Europe (TFCE), des transferts d'armements sont impossibles sans que l'OSCE en soit informée. Tout membre du TFCE peut à tout moment procéder à une inspection. A ce jour, l'Arménie n'a jamais violé le traité."

http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=93625

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Gaz: la Maison Blanche met en garde la Russie contre les manipulations
 
AFP / 07 janvier 2009
 
WASHINGTON - L'administration sortante du président George W. Bush a mis en garde mercredi la Russie contre une manipulation de la ressource énergétique, en plein bras de fer sur les livraisons de gaz naturel à l'Europe, selon le texte d'un discours d'un haut responsable.
 
"Une Russie qui continue à menacer ses voisins et à manipuler leur accès à l'énergie compromettra toute aspiration de sa part à davantage d'influence dans le monde", affirme le conseiller de George W. Bush à la sécurité nationale, Stephen Hadley, dans un discours dont la Maison Blanche a diffusé le texte par avance.
 
M. Hadley a aussi présenté "l'agressivité et les intentions incertaines" de la Russie comme l'une des grandes difficultés auxquelles sera confronté le président Barack Obama quand il prendra ses fonctions le 20 janvier.
 
Le même jour, le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a ordonné au géant gazier Gazprom de cesser toutes les livraisons de gaz naturel transitant par l'Ukraine pour empêcher, selon lui, le "vol" de gaz russe par Kiev.
 
Ce n'est pas la première fois que les Etats-Unis accusent la Russie de se servir de l'arme énergétique. Il s'agit d'un des innombrables motifs de crispation entre les deux pays au cours des derniers mois, avec un projet antimissile américain en Europe, l'extension de l'Otan aux portes de la Russie ou encore la guerre menée par la Russie en Géorgie en 2008.(re-SIC)
 
L'Ukraine et la Géorgie sont deux grands alliés des Etats-Unis.
 
Dans un discours défendant huit années de politique internationale de M. Bush, M. Hadley a souligné que les Etats-Unis et la Russie étaient "partenaires sur de nombreux fronts", dans la réduction des arsenaux nucléaires, face aux défis nucléaires iranien et nord-coréen ou au conflit israélo-palestinien.
 
Mais, "en même temps, nous voyons bien qu'il ne peut y avoir de véritables partenariats sans valeurs démocratiques partagées", a-t-il dit.
 
"Dans la mesure où la Russie ne respecte pas les droits et les libertés de son propre peuple et de ses voisins, l'étendue de notre partenariat se trouve forcément réduite d'autant", a-t-il dit.
 
"La prochaine administration sera confrontée à la difficulté qui consiste à développer notre coopération tout en faisant face à l'agressivité et aux intentions incertaines de ce pays", a-t-il dit.
 
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Washington et Kiev intensifient leur coopération
 
WASHINGTON, 19 décembre (Xinhua) -- Les Etats-Unis et l'Ukraine ont signé vendredi une déclaration conjointe prévoyant un nouveau partenariat stratégique, s'engageant à renforcer leur coopération pour contrebalancer l'influence russe sur les républiques et pays de l'ex-Union soviétique dans la région.
 
Conformément à ce document, Washington et Kiev cherchent à développer leurs relations en matière d'économie et de sécurité, le précédent ayant réaffirmé ses engagements favorables à l'adhésion de l'Urakine à l'OTAN.
 
"Nous avons pensé depuis longtemps à l'indépendance de l'Ukraine, sa démocratie est essentielle pour une Europe intégrée et libre", a déclaré la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, lors de la cérémonie de signature.
 
Outre le renforcement de la coopération dans les domaines de l'économie et de la défense, l'accord américano-ukrainien porte aussi sur l'intention américaine d'établir une présence diplomatique à Simferopol, capitale de la Crimée, une république autonome de l'Ukraine située sur la côte nord de la mer Noire.
 
"Nous envisageons la création d'un poste de présence diplomatique américaine dans la capitale de la Crimée, Simferopol, pour élargir...les échanges et promouvoir la compréhension mutuelle entre les Etats-Unis et la région de la Crimée", a fait savoir le porte-parole du département d'Etat américain, Sean McCormack.
 
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La Géorgie et les Etats-Unis signent un accord stratégique
AFP / 09 janvier
 
WASHINGTON - La Géorgie et les Etats-Unis ont signé vendredi à Washington un accord de partenariat stratégique qui renforce la coopération entre les deux pays, notamment dans le domaine de la défense et de l'énergie.
 
Cet accord, signé devant la presse par la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice et le ministre géorgien des Affaires étrangères Grigol Vachadze, représente une déclaration d'intention de l'administration Bush, qui passe la main dans dix jours, et n'engage pas formellement celle du président élu Barack Obama.
 
"Les Etats-Unis soutiennent la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Géorgie et les soutiendront toujours", a affirmé Mme Rice.
 
"Cette charte souligne les principes et montre la voie pour faire progresser nos relations et notre coopération dans les domaines de la défense, du commerce, de la sécurité énergétique, du renforcement des institutions démocratiques, des contacts entre nos peuples et des échanges culturels", a-t-elle ajouté.
 
Le chef de la diplomatie géorgienne s'est félicité de cette signature, assurant que c'était "un évènement historique pour (son) pays".
 
L'accord, similaire à celui conclu le mois dernier par les Etats-Unis et l'Ukraine, indique que Washington "prévoit" d'aider la Géorgie a améliorer la formation et l'équipement de ses forces armées, afin de les préparer à une éventuelle intégration dans l'Otan.
 
"Un partenariat en matière de sécurité et de défense entre les Etats-Unis et la Géorgie bénéficiera aux deux pays et à la région", précise le texte.
 
En matière énergétique, le document indique que les deux pays ont "l'intention d'explorer les possibilités d'augmenter la production énergétique géorgienne".
 
Ils entendent notamment "développer un nouveau corridor méridional pour aider la Géorgie et le reste de l'Europe à diversifier leurs ressources en gaz naturel par les importations en provenance de l'Azerbaïdjan et l'Asie Centrale".

Publié dans OTAN-défense - ONU

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