Caisses d'Epargne : perte de 1,9 milliards d'euros en 2008

Publié le par sceptix

Difficile début d'année pour les nouveaux dirigeants des Caisses d'épargne, Bernard Comolet, président du directoire de la Caisse nationale des caisses d'épargne (CNCE), et Alain Lemaire, directeur général, qui doivent assumer l'héritage. Les deux hommes avaient préparé l'opinion, en annonçant au Parisien du 16 décembre 2008, de "mauvais" résultats pour l'année 2008, un accident de parcours hautement symbolique pour la banque du Livret A. Les chiffres sont pires qu'attendus.


Selon les premières estimations, le groupe des Caisses d'épargne pourrait être contraint d'afficher une perte, de 1,9 milliard d'euros en 2008. Les pouvoirs publics ont été prévenus. Ce chiffre, un maximum, doit être pris avec précaution, puisque les comptes ne sont pas définitivement arrêtés. Les dirigeants s'efforcent d'ailleurs actuellement de minorer l'addition, en utilisant toutes les souplesses autorisées par les normes comptables.

Mais les pertes sont bien là. Elles comprennent, pour l'essentiel, la fameuse perte de marchés de 751,6 millions d'euros attribuée à un jeune trader - qui avait été vue comme "une nouvelle affaire Kerviel" - ; la quote-part des pertes de Natixis, filiale commune avec les Banques populaires (potentiellement, plus de 600 millions d'euros) ; l'inscription obligatoire, dans les comptes, de la baisse de la valeur de Natixis et de la filiale immobilière, Nexity (en jargon financier, des "survaleurs"). C'est sur l'ampleur de ces dépréciations que l'Ecureuil pourrait "jouer", en accord avec ses commissaires aux comptes. Celles-ci pourraient atteindre un milliard d'euros dans une fourchette haute. Au premier semestre, les Caisses d'épargne étaient parvenues à afficher un résultat positif de 21 millions. Sur l'année, les caisses régionales sont bénéficiaires, comme le sont le Crédit foncier et Nexity.

L'annonce de pertes tombe au plus mal pour l'Ecureuil, qui négocie sa fusion avec les Banques populaires. Elle n'arrange pas non plus le gouvernement, qui injecte de l'argent public dans le secteur bancaire et aurait aimé annoncer, rapidement, la naissance d'un nouveau poids lourd aux reins plus solides. "Les pertes sont exceptionnelles, 2008 a été la pire année, cela n'enlève rien à l'intérêt de la fusion", tempère un proche du gouvernement.

La fusion devrait donc se faire, fût-ce dans la douleur. Lors de ses voeux, le 15 janvier, le nouveau patron de l'Ecureuil a dit qu'il restait partisan du rapprochement. Mais ne voulait pas que le groupe soit pris à la hussarde.

A. Mi.

Le Monde.fr
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A
Bonsoir,je ne suis pas surpris par ces chiffres, la Caisse d'Épargne dérive depuis plus d'un an et les soucis que ses clients rencontrent avec cette banque étaient les signes avant coureur.Bisous et bonne soirée.
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S
<br /> La caisse d'épargne n'est pas la seule dans ce cas, toutes les banques ont perdu beaucoup d'argent, mais ce qu'on ne nous dit pas c'est que ce fric est celui de leurs clients !<br /> Bonne journée et gros bisous<br /> <br /> <br />