Un témoignage exclusif sur Gaza
Voici un témoignage brut de coffrage d'un homme, un Français, qui est parti pour Gaza aider, comme il le peut, tous ces pauvres gens. Je vous le livre tel quel, avec respect et admiration...
Les photos, je les ai sélectionnées sur: http://persia1.wordpress.com/2008/04/29/isreal-killing-children-in-gaza-photos-18/

Des Français veulent protéger des Palestiniens de Gaza –
Entre El-Arish et Rafah Départ de Roissy-Charles de Gaulle le dimanche 18 janvier 2008 à 15 heures 10 sur un vol de Egypt Air.
Arrivée au Caire à 20 heures 30. De nouveaux amis que je me suis fait à l’occasion de cette mission individuelle d’interposition humanitaire ont appelé leurs amis au Caire et je suis attendu dès l’aéroport. Surprise : ces derniers sans me connaître ont réservé et payé la nuit d’hôtel. Merci. Mais je sais que ce n’est pas moi le véritable destinataire : ils voulaient que l’opération réussisse. Merci pour les Palestiniens.
Le lendemain, dès l’ouverture des bureaux, je suis au Consulat français du Caire : je donne à savoir que je vais à Gaza et que je vais solliciter la protection de la France pour moi et pour la famille qui va me recevoir. Je suis très bien reçu : à certains moments, il fait chaud au cœur de se sentir Français. Dans la discussion, il se confirme qu’un cessez-le-feu a été officiellement proclamé, « mais on ne sait jamais… » Je pars tout de suite en taxi collectif vers El Arich, près de Gaza.

Dans le taxi, on cause. L’Égypte est un beau pays. Je comprends les amoureux de ce pays. Et ses habitants sont très chaleureux. On traverse bientôt le Canal de Suez et on longe un désert de dunes de sable, comme au Sahara. Sauf qu’on passe régulièrement à des espaces très verts irrigués à des paysages désertiques. Terre millénaire. Deux ou trois familles de bédouins avec leur dromadaire et leur tente. Je questionne sur El-Arish. C’est une ville de deux cent mille habitants. Elle a vécu de 1967 à 1979 sous occupation israélienne. La population en garde des souvenirs très mitigés au regard de la gestion économique du pays depuis. Ça me gêne : je suis contre un régime raciste, ethnocratique et théocratique qui a su traiter avec discernement ses colonisés… en fait une certaine catégorie de colonisés. Parce que les Palestiniens, selon l’idéologie fondatrice d’Israël, sont une race inférieure qui doit abandonner sans autre façon ses terres au « peuple élu ». Mais la discussion se termine quand on commence à doubler des colonnes de camions surchargés. Mes compagnons m’expliquent que « ça n’arrête pas » et que « ça vient du monde entier ». « Mais ça ne passe pas, ou si peu ». La route dure trois heures 30. À une pause-déjeuner, je croise un groupe de Turcs. Va leur parler me conseille mon chauffeur, ce sont des médecins qui reviennent de Gaza. -
Parlez-vous français ? non ? Do you speak english ? Yes ? très bien.
Vous êtes passés par où ?
Qu’avez-vous vu à Gaza ?
Quelle est la situation ?
Est-ce que les bombardements, les combats continuent ?
Aujourd’hui, peut-on entrer à Gaza par Rafah ?
Ce que j’apprends est consternant. Les médecins ne parlent pas anglais. Ibrahim, le porte-parole de l’association humanitaire (Inasani Yardim Vakfi) est ému. Il sort son appareil photo et me montre des corps déchiquetés ; tu vois, celui-là, on n’a pas retrouvé le haut de son corps. Et voici sa petite fille, c’est l’enfant de cinq ans qui a un bandeau sur la tête. Une bombe est tombée sur la maison que les habitants croyaient solide. Il y avait plusieurs familles – que des femmes des enfants, des vieillards ou des chefs de famille.
Le médecin, Muhammad, s’anime en turc. Le porte-parole traduit : « oui, l’hôpital a été bombardé avant-hier ; on a failli y rester. C’était vraiment délibéré ». -
Et là vous partez ? - Non, on a laissé des membres de notre groupe. Nous avons constaté que c’est vrai carnage et que notre aide est insuffisante ; nous rentrons pour demander à notre association de réunir des fonds pur créer un centre médical, un petit hôpital pour résoudre le retard médical : il y a trop de patients (...)
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Les photos, je les ai sélectionnées sur: http://persia1.wordpress.com/2008/04/29/isreal-killing-children-in-gaza-photos-18/

Des Français veulent protéger des Palestiniens de Gaza –
Entre El-Arish et Rafah Départ de Roissy-Charles de Gaulle le dimanche 18 janvier 2008 à 15 heures 10 sur un vol de Egypt Air.
Arrivée au Caire à 20 heures 30. De nouveaux amis que je me suis fait à l’occasion de cette mission individuelle d’interposition humanitaire ont appelé leurs amis au Caire et je suis attendu dès l’aéroport. Surprise : ces derniers sans me connaître ont réservé et payé la nuit d’hôtel. Merci. Mais je sais que ce n’est pas moi le véritable destinataire : ils voulaient que l’opération réussisse. Merci pour les Palestiniens.
Le lendemain, dès l’ouverture des bureaux, je suis au Consulat français du Caire : je donne à savoir que je vais à Gaza et que je vais solliciter la protection de la France pour moi et pour la famille qui va me recevoir. Je suis très bien reçu : à certains moments, il fait chaud au cœur de se sentir Français. Dans la discussion, il se confirme qu’un cessez-le-feu a été officiellement proclamé, « mais on ne sait jamais… » Je pars tout de suite en taxi collectif vers El Arich, près de Gaza.

Dans le taxi, on cause. L’Égypte est un beau pays. Je comprends les amoureux de ce pays. Et ses habitants sont très chaleureux. On traverse bientôt le Canal de Suez et on longe un désert de dunes de sable, comme au Sahara. Sauf qu’on passe régulièrement à des espaces très verts irrigués à des paysages désertiques. Terre millénaire. Deux ou trois familles de bédouins avec leur dromadaire et leur tente. Je questionne sur El-Arish. C’est une ville de deux cent mille habitants. Elle a vécu de 1967 à 1979 sous occupation israélienne. La population en garde des souvenirs très mitigés au regard de la gestion économique du pays depuis. Ça me gêne : je suis contre un régime raciste, ethnocratique et théocratique qui a su traiter avec discernement ses colonisés… en fait une certaine catégorie de colonisés. Parce que les Palestiniens, selon l’idéologie fondatrice d’Israël, sont une race inférieure qui doit abandonner sans autre façon ses terres au « peuple élu ». Mais la discussion se termine quand on commence à doubler des colonnes de camions surchargés. Mes compagnons m’expliquent que « ça n’arrête pas » et que « ça vient du monde entier ». « Mais ça ne passe pas, ou si peu ». La route dure trois heures 30. À une pause-déjeuner, je croise un groupe de Turcs. Va leur parler me conseille mon chauffeur, ce sont des médecins qui reviennent de Gaza. -
Parlez-vous français ? non ? Do you speak english ? Yes ? très bien.
Vous êtes passés par où ?
Qu’avez-vous vu à Gaza ?
Quelle est la situation ?
Est-ce que les bombardements, les combats continuent ?
Aujourd’hui, peut-on entrer à Gaza par Rafah ?
Ce que j’apprends est consternant. Les médecins ne parlent pas anglais. Ibrahim, le porte-parole de l’association humanitaire (Inasani Yardim Vakfi) est ému. Il sort son appareil photo et me montre des corps déchiquetés ; tu vois, celui-là, on n’a pas retrouvé le haut de son corps. Et voici sa petite fille, c’est l’enfant de cinq ans qui a un bandeau sur la tête. Une bombe est tombée sur la maison que les habitants croyaient solide. Il y avait plusieurs familles – que des femmes des enfants, des vieillards ou des chefs de famille.
Le médecin, Muhammad, s’anime en turc. Le porte-parole traduit : « oui, l’hôpital a été bombardé avant-hier ; on a failli y rester. C’était vraiment délibéré ». -
Et là vous partez ? - Non, on a laissé des membres de notre groupe. Nous avons constaté que c’est vrai carnage et que notre aide est insuffisante ; nous rentrons pour demander à notre association de réunir des fonds pur créer un centre médical, un petit hôpital pour résoudre le retard médical : il y a trop de patients (...)
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