Le Forum de Davos ouvre dans l'angoisse d'une récession mondiale

Publié le par sceptix

 

 

 

Wen Jiabao (g) accueilli par Klaus Schwab, président du Forum économique mondial, le 28 janvier 2009 à Davos

Le Forum de Davos ouvre dans l'angoisse d'une récession mondiale

DAVOS (AFP) — Grands patrons, chefs d'Etat et premiers ministres se sont retrouvés mercredi à Davos (Suisse) pour le Forum économique mondial, où l'habituelle autocélébration a laissé place à l'angoisse face à la récession qui menace la planète.

Signe des temps, les grandes figures de la banque américaine font profil bas cette année tandis que la nouvelle équipe au pouvoir à Washington brille par son absence.

Les vedettes de cette première journée ont été le Premier ministre chinois Wen Jiabao et son homologue russe Vladimir Poutine qui, dans des discours très semblables, ont souligné la responsabilité de la finance occidentale dans la crise actuelle et appelé à davantage de coopération internationale.

Wen Jiabao a souhaité "l'établissement d'un nouvel ordre économique mondial qui soit juste, équitable, solide et stable" et a critiqué le modèle américain basé sur l'endettement et la surconsommation.

Il s'est donné pour objectif une croissance de 8% pour 2009, alors que le FMI ne prévoit que 6,7%.

Vladimir Poutine a rappelé qu'il y a un an, à Davos, "les Américains soulignaient la stabilité fondamentale de leur économie". "Aujourd'hui, les banques d'investissements, la fierté de Wall Street, ont pratiquement disparu", a-t-il noté.

L'année dernière, la crise semblait effectivement cantonnée aux banques occidentales qui avaient joué avec les subprimes, et la Chine et l'Inde devaient sauver le monde de la récession.

Cette fois, tout le monde est concerné. "Nous sommes dans le même bateau", a dit M. Poutine.

Tandis qu'à Washington le Fonds monétaire international publiait de nouvelles prévisions de croissance sombres pour 2009, une étude du cabinet PricewaterhouseCoopers publiée à Davos montrait une chute brutale du moral des patrons dans le monde. Il y a un an, la moitié du millier de PDG interrogés se disaient "très confiants" dans une hausse de leur chiffre d'affaires. Ils ne sont désormais plus que 21% (étude réalisée au dernier trimestre 2008).

L'ambiance n'est plus à la fête dans la station suisse où le programme de cocktails et de soirées a été réduit. Si Davos reste un endroit où l'on vient avant tout faire des affaires en privé et enchaîner les rendez-vous de haut niveau dans les hôtels chics, le besoin de comprendre ce qui se passe dans le monde est cette fois palpable et les débats sur l'économie font salle comble.

Outre la récession elle-même, un autre thème revient sans cesse à Davos, haut lieu du libéralisme économique: le retour de l'Etat. Après avoir dépensé des milliards pour sauver les banques et soutenir l'économie, quelle marge de manoeuvre les gouvernements vont-ils laisser aux entreprises?

Autre thème fort: le retour du protectionnisme, un réflexe dénoncé haut et fort comme un risque pour la croissance mondiale mais qui apparaît bien tentant pour nombre de dirigeants politiques.

Une quarantaine de chefs d'Etat et de gouvernement sont attendus d'ici samedi à Davos.

Le reste de la semaine verra les interventions de la chancelière allemande Angela Merkel et du Premier ministre britannique Gordon Brown.

Côté paillettes, la balance penche fortement du côté de l'Asie avec la venue de la vedette chinoise des films d'arts martiaux Jet Li et de l'acteur indien Amitabh Bachchan, roi de Bollywood.

Mais Bono, le chanteur du groupe U2, qui venait chaque année plaider la cause des pays endettés d'Afrique, a cette fois fait l'impasse.

Les leaders prennent la mesure de la crise économique mondiale à Davos

DAVOS, Suisse — L'optimisme est une denrée rare cette année à Davos, en Suisse, où les grands de ce monde se réunissent jusqu'à dimanche à l'occasion du 39e Forum économique mondial.

Le premier ministre du Québec, Jean Charest, arrive jeudi dans la station des Alpes. Le président-directeur général d'Investissement Québec, Jacques Daoust, et son homologue de la Société générale de financement, Pierre Shedleur, ont participé aux premières sessions, mercredi.

Les gens sont "déprimés et traumatisés", a lancé le président et chef de la direction du géant médiatique News Corp., en soulignant que 50 000 milliards $ US de patrimoine individuel a disparu depuis l'amplification de la crise, qui coïncide avec la faillite de la banque d'affaires Lehman Brothers, en septembre.

"Le problème auquel nous sommes confrontés est plus grave que pendant les années 1930", a renchéri le philanthrope milliardaire George Soros, faisant allusion à la Grande Dépression.

En fait, la crise économique mondiale a conduit de nombreuses entreprises à la faillite, supprimé des centaines de milliers d'emplois et plongé le système financier - de même que les autorités réglementaires - dans une profonde remise en question.

La débâcle financière se fait sentir jusqu'à Davos: la banque américaine Goldman Sachs a annulé cette année sa somptueuse réception - pourtant l'une des plus courues des dernières années. Cette fois-ci, l'événement le plus populaire est plus terre-à-terre: il s'intitule "36 heures en septembre, qu'est-ce qui n'a pas marché?" et cherche à mieux comprendre l'effondrement des banques à la grandeur du globe.

Dans le but sans doute d'adoucir son image d'extravagance, le Forum ne remet plus à ses quelque 2500 invités des assistants numériques personnels ou du chocolat suisse de première qualité, mais plutôt de simples podomètres.

On comprend aisément cette relative austérité. Selon le Fonds monétaire international, la croissance mondiale se limitera à 0,5 pour cent cette année, soit le rythme le plus faible depuis la Deuxième Guerre mondiale.

Les experts réunis à la session d'ouverture du Forum ont estimé que les nombreux plans de relance économique mis en place par les pays développés ne suffiraient pas à sortir le monde de la crise actuelle. Craignant les mauvais effets de la mondialisation, ils ont prôné une meilleure coordination des gouvernements en matière de fiscalité et appelé les organisations multilatérales comme le G20 à jouer un rôle plus important.

Une chose est certaine, la crise fait particulièrement mal aux pays en développement, qui voient fuir les capitaux. Le ministre des Finances de l'Afrique du Sud, Trevor Manuel, a fait remarquer que pas moins de 48 projets miniers sont à divers stade d'abandon au Congo-Kinshasa.

Chine et Russie

En après-midi, le premier ministre chinois, Wen Jiabao, a reconnu que la crise avait eu un "gros impact" sur son pays. La croissance chinoise ralentira cette année, mais devrait tout de même s'établir à huit pour cent, comparativement à neuf pour cent en 2008, a-t-il avancé.

"Nous faisons face à de sérieux défis, notamment une diminution de la demande extérieure, de la surcapacité dans certains secteurs, des conditions difficiles pour les entreprises, un chômage croissant dans les zones urbaines et une pression plus forte sur la croissance économique", a énuméré M. Wen.

Il a assuré que son gouvernement agissait activement pour contrer les effets de la crise financière, et il a réclamé davantage de réglementation au niveau international pour prévenir de nouvelles crises dans l'avenir.

"La Chine reste sur les rails d'un développement régulier et rapide", a soutenu Wen Jibao, qui a par ailleurs assuré que Pékin resterait fidèle à ses principes, une affirmation qui pourrait faire référence au contrôle exercé par le gouvernement sur l'économie.

Prenant la parole en début de soirée, le premier ministre russe, Vladimir Poutine, en a surpris plus d'un en se montrant plus conciliant face à l'Occident.

"Il est évident que la militarisation ne permet pas de résoudre les problèmes, a-t-il déclaré. Cela ne fait qu'extraire des ressources matérielles énormes de l'économie, qui auraient pu être utilisées de manière plus utile dans d'autres secteurs. Il est indispensable de faire preuve de modération dans les dépenses militaires."

M. Poutine a pourtant accru de manière considérable les dépenses militaires de son pays pendant sa présidence, en plus de mener des guerres en Tchétchénie.

Jean Charest doit assister jeudi à une session portant sur la "gouvernance économique de l'Europe". Comme y seront présents les leaders de la Commission européenne, des Pays-Bas, de la Banque centrale européenne et de la Suède, il profitera probablement de l'occasion pour tenter de faire avancer le projet de libre-échange Canada-Union européenne.

Des rencontres d'affaires sont également prévues.

Le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, n'arrivera à Davos que vendredi, lui qui vient de présenter le budget fédéral de 2009. Son collègue du Commerce international, Stockwell Day, doit aussi être de passage au Forum, tout comme le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney.

http://www.google.com/hostednews/canadianpress/article/
ALeqM5gm9Lwj8FMw2VoultTf59YnWkVWUw

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P
OUi ai entendu ça aux Infos de F3 ce soir ... Pensé à toi... C'était bien dit Nouvel Ordre Economique Mondial par la Miss aux yeux bleus, présentatrice du journal....
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