En France il emprisonne, en Russie il assassine :

Publié le par sceptix

 


Le 19 janvier dernier, Stas Markelov et Anastasia Babourova  ont été
abattus d’une balle dans la tête à Moscou, en pleine journée et en plein
centre ville par un assassin cagoulé. Leur crime : pour le premier d’être
un avocat pour qui les mots de justice et de liberté avaient encore un
sens. La seconde une militante pour qui la solidarité était avant tout une
pratique. C’est en essayant de rattraper le tueur qui venait juste
d’abattre froidement Stas qu’elle s’est faite à son tour descendre.

Stas l’avocat était de tous les combat : contre le coup d’Etat de Eltsine
en 93, pour la réhabilitation de la maison natale de Bakounine, au côté
des irradiés de Tchernobyl en Biélorussie, avec les antifascistes contre
les néonazis, avec les victimes des massacres de l’armée et des officiers
en Tchétchénie, contre les policiers ratonneurs de Moscou, avec les
syndicalistes radicaux contre les bureaucrates et les maffieux patronaux.
Son terrain de lutte c’était le tribunal, mais jamais dans la
compromission : toujours du côté des victimes, et jamais dans l’alliance
avec les bourreaux ni l’Etat. Anastasia, Skat pour ses amis, était quant à
elle une jeune journaliste engagée, qui participait à toutes les campagnes
contre la répression. A ce titre, elle avait pris part aux actions en
soutien à Ivan et Bruno à Moscou l’an passé et participait au Comité
Moscovite de soutien aux inculpés de Tarnac, c’est elle qui avait pris les
photos publiées sur le blog du comité.

Si Stas se disait lui-même « social démocrate radical » et Anastasia était
une anarchiste convaincue, une même lutte les réunissait : celle contre le
Pouvoir Assassin, qui déshumanise et qui veut gouverner par la peur
poussée à son paroxysme, la terreur.

Mais tous les deux semblaient avoir fait leur la devise d’un autre
infatigable combattant de la Liberté, l’anarchosyndicaliste Buenaventura
Durruti qui disait, face à la menace fasciste qui se profilait dans les
années 30 : « C’est seulement en se libérant de la peur que la société
pourra s’édifier dans la liberté »,

Tous deux n’ignoraient rien des dangers qui les menaçaient, mais ils
avaient décidé de faire face et de les affronter, chacun avec ses moyens,
mais toujours sans concession à leurs principes.

C’est ce même combat, pour la justice et la liberté, pour la solidarité et
la fraternité, que l’Etat français cherche aujourd’hui à intimider, en
emprisonnant les jeunes de Tarnac, Rouen et ailleurs, car eux aussi ont
commis le crime de penser contre le Pouvoir, et de le dire.

De Moscou à Tarnac, de Reyjavik à Gaza, de Athènes à Clichy, c’est le même
sentiment de révolte contre la barbarie qui nous anime.

Nos solidarités seront plus fortes que leurs manœuvres. Ni les gêoles ni
les balles du Pouvoir ne briseront ce mouvement populaire qui s’annonce.

Stas, Anastasia, présents !
Liberté pour Julien, Isa, Juan, Damien … et tous les prisonniers !

Vive la liberté, vive l’anarchie !

CNT AIT Syndicat interco de Paris, KRAS-AIT (Russie) et des anarchistes et
antifascistes de Moscou

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Rassemblement en la mémoire de Stas et Anastasia, pour la poursuite de
leurs combats, à Paris le dimanche 1er février à 15 heures, fontaine des
inocents (Métro Les Halles) en écho avec le rassemblement à Moscou au même
moment

http://cnt-ait.info

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