Le narco-blanchiment plus fort que le plan Paulson ?

En novembre, dans un article publié sur son blog, alors que le système bancaire était aspiré dans la tempête, Mario Costa montrait du doigt la connivence de nature entre le crime organisé et le système financier, devenant évidente avec la crise :
« Les banquiers ont non seulement créé des instruments financiers monstrueux dont la taille, la complexité et la propriété restent incompréhensibles, mais nombre d’entre eux se sont lancés dans quelque chose de stupide et de diabolique : ils ont permis à l’économie criminelle d’intégrer l’économie mondiale. Les banques d’affaires, les gestionnaires de fond et les opérateurs, associés aux auditeurs, aux comptables et aux avocats, ont aidé les mafias à blanchir les revenus du crime et à devenir des partenaires d’affaires ‘réglos’. La plupart du temps, ces crimes sont de type mafieux, violentant des individus, des sociétés ou des propriétés. Dans d’autres cas, il s’agit de corruption : une violence silencieuse et pernicieuse contre les fonds gouvernementaux et les services publics qui restent sous-financés.
« Les banques avides ont pris et dissimulé cet argent entaché de sang. Les instruments financiers complexes ont délibérément rendu les marchés financiers moins transparents et plus accessibles aux malversations. Grâce aux banquiers, aux comptables et aux avocats, les groupes criminels sont devenus des sociétés multinationales : une sorte de mafia bourgeoise, de syndicat du crime en col blanc. Aujourd’hui, la crise financière est l’occasion extraordinaire d’une plus grande pénétration par la mafia des établissements financiers qui se retrouvent à court de cash : avec la crise bancaire qui a étouffé le crédit, ces groupes criminels, fortement pourvus en cash, sont devenus la seule source de crédit. Personne ne semble avoir contesté les affirmations de Roberto Saviano dans son livre et son film Gomorra, affirmant que ‘ce n’est pas la Camorra qui va à la finance, mais la finance qui vient à la Camorra’ ».
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Le "Grasso abrazzo", accolade entre Richard Grasso, président du New York Stock Exchange, et Raul Reyes, directeur financier des FARC, le 26 juin 1999 dans la jungle colombienne | |
source du diagramme :
Publié dans Un Monde Sans Loi, ed. Stock, Janvier 1998
Disponible sur http://www.barons-marques.info/article.php ?titre=techniques_blanchiment