L'histoire de Guantanamo

Publié le par sceptix

Une base militaire contre la volonté du peuple cubain
By Rédaction AHORA  

Vu du dehors, Guantánamo n’est qu’une prison internationale, un dépôt de « combattants ennemis » condamné par le monde entier pour violation du droit international et que Barak Obama, le nouveau président des États-Unis va démanteler dans le délai d’un an.

 

Mais en réalité, Guantánamo est beaucoup plus que cela. C’est une province située à 930 km à l’est de La Havane et dans laquelle est enclavée, contre la volonté du peuple cubain, l’illégale base navale nord-américaine qui occupe seulement 2% du territoire de la province la plus à l’est de Cuba, 0,28% de celui du pays entier.
C’est le 10 Décembre 1903, à midi exactement, qu’a commencé l’usurpation de cette portion de terre et de mer de son territoire national

Elle est née sous l’ombre de l’amendement Platt qui avait été imposé par les États-Unis à la République de Cuba qui venait tout juste de naître. Elle était soi-disant destinée à être seulement une station pour le réapprovisionnement en charbon des bateaux, mais rapidement, elle s’est transformée en base navale, avec ce que cela implique pour la ville en termes de prostitution, de jeux d’argent et de drogues et a été une constante dans l’attitude d’interventionnisme déclaré qui était pratiqué contre l’île.

A la fin des années cinquante du siècle dernier, lorsque Fidel Castro dirigeait l’insurrection armée qui a rendu possible le triomphe de la Révolution, l’enclave est devenu l’antre où se générait l’appui logistique offert au dictateur Fulgencio Batista.

Après la victoire du Premier Janvier 1959, elle s’est transformée en source de provocations, d’agressions et de violations de l’espace aérien, maritime et terrestre de la plus grande des îles antillaises. En 1961, les marines ont brutalement frappé et tué un ouvrier cubain. Un an plus tard, c’était un humble pêcheur qu’ils assassinaient.

En 1964 puis en 1966, ce sont deux soldats, Ramón López Peña y Luís Ramírez López, qui servaient de cible à des tirs réalisés depuis l’enceinte de la base. Ils ont tous deux perdu la vie.

Á partir de 2002, la base a été employée comme camp de concentration et de torture pour les « combattants ennemis » amené d’Afghanistan dans des vols clandestins organisés en violation de la souveraineté de plusieurs pays alliés des États-Unis.

C’est une vie très différente qui se déroule de l’autre côté des barbelés. La province de Guantánamo est un territoire de 6 182,2 km2, y compris les 117,6 km2 de la base située à l’entrée d’une des baies les plus grandes de Cuba, et qui est même considérée comme l’une des plus grandes et des plus profondes du monde entier.

L’histoire de la baie remonte au 20 Avril 1494. C’est Fernando Colon, le fils du grand amiral, qui en a fait le premier la description. En faisant allusion au journal de bord de son père, il écrivit : «Il a commencer à border la côte de Cuba et après avoir navigué quelques lieues au-delà de Cabo Fuerte, il est arrivé à la baie nommée Puerto Grande, dont les eaux étaient très profondes et dont la largeur de l’entrée était de 150 pas… »

Le 19 Octobre 1739, presque deux siècles et demi plus tard, l’Angleterre a déclaré la guerre à l’Espagne et un an après, l’amiral Edward Vernon, chef de la flotte britannique des Caraïbes, a jeté l’ancre à Cayo Hospital, dans la baie de Guantánamo, pour réparer les dommages subis durant un combat.

Un an plus tard, il a occupé la baie. Il a même ordonné de la rebaptiser « Cumberland ». Il s’est fortifié dans les terres et a ensuite essayé d’y fonder une ville qui sera plus tard à l’origine de la ville de Caimanera, mais il s’en est fort mal tiré et y a perdu plus de deux mille hommes en raison de la fièvre jaune et de la guerre de guérilla.

Cette ville de Caimanera, située sur la rive ouest de la baie, est née entre 1861et 1899. C’était un petit bourg qui plus tard, à cause de la présence de la base navale nord-américaine, a reçu des vagues successives de chômeurs de tout le pays qui venaient y chercher un emploi. C’était le début de la longue histoire d’une usurpation.

Son développement a d’abord été dû à ses activités maritimes et mercantiles, mais aussi à l’exportation de coton, de sel, de canne à sucre et de tabac, mais le vrai destin auquel l’ont voué les gouvernements prérévolutionnaires était tout autre. C’était l’endroit où les marines de la base venaient passer leur temps libre. La prostitution et les jeux s’y développèrent rapidement.

On a pu y assister à la naissance d’un grand nombre de bars, de clubs, de maisons closes (il y avait environ 800 prostituées, pour la plus part des étrangères) et de maisons de jeu. La consommation de drogues y était répandue, autant que la présence de misérables enfants à moitié nus qui déambulaient en essayant de vendre du poisson, de l’eau ou des fruits et qui se faufilaient dans les bordels.
Ce n’est qu’après le triomphe de la révolution que les services de santé presque inexistants, le lamentable état de l’éducation, les petites maisons aux toits de palme ou de zinc qui formaient le bourg de Caimanera ont subi une métamorphose radicale qui a permis d’améliorer tous les paramètres de la qualité de vie de ses habitants et qui, surtout, ont redonné sa dignité à la femme.

La base est une insulte à la souveraineté nationale de Cuba et son peuple exige sa restitution inconditionnelle. C’est ce qui a été juré à Baragua.

Tiré de l'ACN

Publié dans USA

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