CAC40 : séance en forme de requiem avec chute des banques US

Publié le par sceptix


(CercleFinance.com) - Le CAC40 (-3,3%) affiche -7,3% sur la semaine et le second plus mauvais score hebdomadaire depuis le 16 janvier dernier.

Un climat de capitulation comparable à celui ressenti lors de la mise en faillite de Lehman (le 15 septembre) puis lors de l'effondrement des banques commerciales mi-novembre s'instaure depuis jeudi soir.

Avec la cassure du support psychologique des 7.500Pts par le Dow Jones, c'est un peu comme si le sol s'ouvrait soudain sous les pieds des rares investisseurs ayant maintenu un bon pourcentage d'actions dans leurs portfefeuilles, dans l'espoir que les planchers de novembre soient préservés... ce qui n'est plus le cas pour deux grands indices US sur trois.
Le 'S&P' notamment perd désormais -8,5% sur l'année en cours et un record absolu de -50,5% de repli sur ses sommets d'octobre 2007, les planchers de mars 2003 et octobre 2002 sont sérieusement menacés.

Après les valeurs bancaires, c'est au tour des 'industrielles' de semer l'effroi sur les marchés avec des augmentations de capital en série... et la mise en faillite du constructeur suédois SAAB, lâché par General Motors.
En ajoutant à ce sombre tableau l'abaissement des prévisions de croissance du FMI, l'effondrement du secteur immobilier aux USA et la déconfiture industrielle et commerciale du Japon, plus personne ne voit d'où pourrait venir le salut.

Pas de la BCE qui se refusera à réduire son taux directeur de plus de 50Pts de base début mars, pas des plans de relance européens, insuffisamment ambitieux selon Dominique Strauss Kahn (mais ils apparaissent déjà beaucoup trop coûteux au regard de la commission européenne qui veille au respect scrupuleux des autorisations de déficit des états... et JC Trichet trouve justifié la 'mise en garde' adressée au gouvernement français).

La solution ne viendra pas des autorités de Bruxelles qui se comportent comme si la situation économique avait encore quelque chose à voir avec le milieu des années 90, lorsque les critères de Maastricht furent adoptés et que personne n'imaginait alors la possibilité d'une crise systémique d'une ampleur aussi cataclysmique que celle survenu depuis l'été 2007.
La solution ne viendra pas de la FED qui a tiré ses dernières cartouches en décembre dernier ni du Trésor américain, incapable de mettre sur pied un plan de sauvegarde du système financier ni d'expliquer les étapes d'une sortie de crise.
Mais que le Congres US le veuille ou non, les Etats Unis devront peut être se résoudre à nationaliser dès ce week-end Citigroup et Bank of America qui détiennent dans leurs livres près de la moitié des créances immobilières du pays.

Alors que Wall Street s'apprête à rouvrir en repli de -2 à -2,5%, la bourse de Francfort plonge de -4%, Londres de -2,7% et Amsterdam de -3,2%.

Paris se situe donc au milieu du peloton, tout près du plancher annuel des 2.770Pts du 23 janvier (retracé au point près en milieu de matinée.
La publication d'une inflation de +0,3% aux Etats Unis en janvier (+0,2% hors énergie) ne provoque pour l'instant aucun sursaut indiciel: le spectre de la déflation se dessine puisque la progression des prix sur un an (+1,7% et probablement pas plus de 1,5% en février) est la plus faible observée depuis 1995.
Le moral des industriels français est lui au plus bas depuis 1976 avec un indice composite de l'INSEE en recul de -5Pts à 68 (le seuil des 100 constituant la moyenne historique).

Dans ce contexte d'une noirceur rarement observée au cours des 50 dernières années, la spirale baissière semble s'enclencher inexorablement et les valeurs françaises chutent pour la 8ème fois en 9 séances et perdent -13,5% depuis le début de l'année, une séquence de repli sans équivalent depuis janvier 2008 ou mi-septembre puis mi-novembre dernier.

Une seule valeur surnage au sein du CAC40: il s'agit de PPR (avec +1,1%)
et Essilor est tout juste stable (entre -0,4 et +0,4%).
Parmi les 38 (ou 39... cela dépend des moments) replis du jour, les plus sévères affectent Saint-Gobain qui plonge de -17,8% à 23,1 euros après avoir dévoilé ce vendredi un résultat net part du groupe en baisse de 7,3% à 1.378 millions d'euros pour 2008 et annoncé une augmentation de capital de 1,5 milliard d'euros.

AXA, qui avait dévissé de 14,2% hier suite à sa publication de résultats en baisse de 83%, assortis d'une division par 3 du dividende à 0,4E plonge de -15,5% supplémentaires, vers 8,6E et son cours de bourse se trouve ramené 13 ans en arrière pour rejoindre une zone critique qui n'avait plus été testée depuis le 13 mars 1995.

Les valeurs bancaires sont également en difficultés alors que leurs homologues US Bank of America et Citigroup se sont effondrés de 14% hier à New York, inscrivant au passage de nouveaux 'plus bas' historiques.

Crédit Agricole cède ainsi 9%, Société Générale -6,15%, BNP Paribas -4% et Dexia de -5%.
Le compartiment automobile chute de -4% en moyenne et Renault (-4,8%) inscrit un nouveau plancher historique sous les 13E (Alcatel Lucent également, à 1,1920E)... Arcelor Mittal lâche -4,5%.
Le titre Schnieder qui avait bien et résisté et même progressé ces derniers jours est victimes de prises de bénéfice et chute de -6,5%: la sécurité sur les actions n'est clairement plus nulle part.



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