Christine Lagarde: "Il faut faire preuve d'humilité, chacun expérimente en ce moment"

Publié le par sceptix

Au lendemain de sa rencontre à Washington avec Timothy Geither, secrétaire américain du Trésor, Christine Lagarde s'est entretenue  vendredi matin avec James B. Stewart, professeur de journalisme à l’Université de Columbia et lauréat du prix Pulitzer en 1973. Interrogée sur le sentiment de l'opinion française après l'élection de Barack Obama, elle a estimé que la France était très bien disposée envers les États-Unis, évoquant  « l'empathie et l'enthousiasme » de ses compatriotes.

À propos de la crise financière actuelle, elle a insisté : « Il faut restaurer la confiance dans les institutions financières (…) et donner des signaux forts » et a assuré que l’on « ne laissera pas une crise (ndlr, comme la faillite de Lehman Brothers) arriver de nouveau. »

Questionnée sur la réaction sévère des marchés au plan de stabilisation présenté la semaine dernière par Timothy Geithner, Christine Lagarde a affiché sa « solidarité » envers son homlogue américain, estimant que la démarche de ce dernier « se rapproche des principes généraux » défendus par la France. « Il faut faire preuve d'humilité, chacun expérimente en ce moment», a-t-elle estimé. « Ne vous attendez pas à ce que je le pointe du doigt. Je comprends ce plan et son approche ».

Dans le cadre de la deuxième conférence de sa journée à Columbia, intitulée « Réguler le secteur financier» , la ministre a plaidé pour la rapidité d'action : « Pour trouver les moyens de relancer l’économie mondiale, mieux vaut n’avoir raison qu’à 80%, que tout à fait raison mais trop tard. Alors, on aurait 100% tort. »

Elle a également appelé à la coordination supranationale, en dessinant trois axes majeurs à confirmer au sommet du G20, prévu en avril à Londres : l’exécution coordonnée des plans de relance, la mise à disposition de moyens accrus pour les pays émergents, et l’émission de signaux forts pour le grand public.

Christine Lagarde a ensuite affirmé sa volonté de mettre en place au plus vite une « surveillance » mondiale en matière financière. Elle a évoqué quatre priorités : l'obligation à plus de transparence pour les fonds spéculatifs , la régulation de l’action des agences de notation qui sont aujourd’hui « à la fois juge et partie », le plafonnement des rémunérations des financiers, et la lutte contre les paradis fiscaux.

À l’issue de la conférence, Christine Lagarde qui devait repartir vendredi soir pour la France, n’a pas souhaité répondre aux questions de la presse.  Le panel de discussion comprenait, outre la ministre française, des économistes et financiers mondialement respectés, comme Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie en 2001 ou Lucas Papademos, vice-président de la Banque centrale européenne


http://www.france-amerique.com/articles/2009/02/20/christine-lagarde-il-faut-faire-preuve-d-humilite-chacun-experimente-en-ce-moment.html

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