Relations UE-OTAN : appel à une coopération renforcée (!!)
le 20-02-2009 18:20 | émis par : Parlement Européen
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L'UE et l'OTAN peuvent se renforcer mutuellement, estiment les députés dans un rapport d'initiative adopté ce jeudi, en évitant la concurrence et en développant une plus grande coopération dans les opérations de gestion de crise. Le rapport soutient notamment la création d'un Etat-major opérationnel permanent de l'UE. C'est le premier rapport du Parlement européen sur l'OTAN, qui arrive quelques mois avant le 60ème anniversaire de l'Alliance qui se tiendra à Strasbourg et Kehl, en avril 2009.
D'après le rapport d'Ari Vatanen (PPE-DE, FR), adopté à une courte majorité par 293 voix pour, 283 contre et 60 abstentions, 94% des personnes qui vivent dans l'Union sont des citoyens de pays membres de l'OTAN, que 21 des 27 États membres de l'Union sont des alliés de l'OTAN, que 21 des 26 pays de l'OTAN sont membres de l'Union et que la Turquie, un allié de longue date de l'OTAN, est candidate à l'adhésion à l'UE, ce qui prouve à suffisance l'imbrication des deux organismes.
Reconnaissant le rôle important joué par l'OTAN dans l'architecture de sécurité de l'Europe, tant hier qu'aujourd'hui, le rapport indique que la défense collective future de l'UE doit être assurée autant que possible en coopération avec l'OTAN.
Au lendemain de l'élection du nouveau Président des États-Unis, il y a, des deux côtés de l'Atlantique, un consensus croissant sur l'utilité de moins en moins grande des armes nucléaires face aux menaces actuelles et un nouveau sentiment d'urgence quant à la nécessité de diminuer la taille des arsenaux nucléaires.
Les risques pour la sécurité du monde contemporain évoluant constamment dans des domaines tels que le terrorisme international, la prolifération des armes de destruction massives, les États défaillants, les conflits gelés, la criminalité organisée, les cyber-menaces, la dégradation de l'environnement et les risques qui en découlent en termes de sécurité, les catastrophes naturelles et autres, ils exigent un partenariat encore plus étroit et une attention plus grande en ce qui concerne le renforcement des capacités essentielles de l'Union européenne et de l'OTAN, ainsi qu'une meilleure coordination dans les domaines de la planification, des technologies, de l'équipement et de la formation.
Le rapport fait observer qu'il convient d'améliorer les accords "Berlin plus", grâce auxquels l'UE peut utiliser les moyens et les capacités de l'OTAN, afin de permettre aux deux organisations d'intervenir et d'apporter une aide efficace en cas de crise commandant une réponse civilo-militaire à plusieurs niveaux.
Les députés estiment également que l'UE et l'OTAN devraient "mettre fin aux querelles institutionnelles" et pourraient se renforcer mutuellement en développant une plus grande coopération dans des opérations de gestion des crises. Ainsi, ils pensent que l'UE et l'OTAN doivent mettre au point une approche globale de gestion des crises et demandent donc à l'UE de continuer à déployer des missions tout en assurant une plus grande pérennité à la PESD de manière à prévenir les conflits et favoriser la stabilité.
Il fait aussi observer qu'il est essentiel, outre la nécessité d'utiliser beaucoup plus efficacement les ressources militaires, que les États membres assurent une coordination plus poussée et plus efficace des investissements dans leur défense, et ainsi une plus grande synergie, dans l'intérêt de la sécurité européenne.
Le Parlement soutient la création d'un état-major opérationnel permanent de l'UE, placé sous l'autorité du vice-président de la Commission/Haut représentant, dont la mission serait notamment de planifier et de conduire les opérations militaires de la PESD.
Evolutions récentes pendant la présidence française
Le Parlement se félicite vivement de l'initiative française visant à réintégrer officiellement les structures militaires de l'OTAN et salue les efforts déployés par la présidence française au sein du Conseil pour rapprocher l'UE et l'OTAN en réponse aux nouveaux enjeux sécuritaires.
Il appuie la proposition du gouvernement français visant à établir des contacts systématiques entre les Secrétaires généraux de l'OTAN et du Conseil de l'UE, afin notamment d'éviter la confusion quand l'UE et l'OTAN travaillent côte à côte dans le cadre de différentes missions poursuivant le même objectif commun sur le même théâtre d'opérations, comme au Kosovo ou en Afghanistan.
Compatibilité entre l'appartenance à l'OTAN et à l'UE
Sur 27 Etats membres de l'UE, 6 ne sont pas membres de l'OTAN (Autriche, Chypre, Finlande, Irlande, Malte et Suède). Les députés insistent sur le fait que l'ensemble des États membres de l'UE doit assister aux réunions communes UE-OTAN, sans discrimination. Le rapport propose aussi que les alliés au sein de l'OTAN, également candidats à l'adhésion à l'Union européenne, participent davantage au travail de la PESD et de l'Agence européenne de défense.
Le Parlement déplore notamment que le litige chyprio-turc continue d'avoir une influence négative sur l'évolution de la coopération entre l'Union européenne et l'OTAN - sachant que, d'une part, la Turquie refuse que Chypre participe à des missions de la PESD mettant en jeu le renseignement et les ressources de l'OTAN, et que, d'autre part, en réaction, Chypre refuse de permettre à la Turquie de s'engager dans le développement d'ensemble de la PESD dans une mesure qui corresponde au poids militaire et à l'importance stratégique qui sont les siens pour l'Europe et pour l'alliance transatlantique.
Le rapport encourage en conséquence Chypre, en sa qualité d'État membre de l'Union européenne, à réexaminer sa position politique quant à son adhésion au Partenariat pour la paix et demande aux États membres de l'OTAN de ne pas faire usage de leur droit de veto pour empêcher un État membre de l'Union européenne d'adhérer à l'OTAN.
Relations avec la Russie
Le Parlement estime que l'UE et l'OTAN doivent entretenir un dialogue "réaliste et franc" avec la Russie, y compris sur la sécurité régionale, l'énergie, la défense antimissiles, la non-prolifération des armes de destruction massive, la limitation des forces armées et la politique spatiale, les droits de l'homme et l'état de droit. Il estime enfin que lorsque la Russie deviendra une véritable démocratie abandonnant la menace militaire comme moyen de pression politique sur ses voisins - si cela se produit -, la coopération entre ce pays et l'UE pourrait s'approfondir pour atteindre des niveaux inégalés, y compris avec la perspective d'une participation de la Russie à toutes les structures euro-atlantiques.
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