Contre l’Otan, la dream team…
Sur l'Otan, Nicolas Sarkozy a fait carton plein contre lui. Et si ça voulait dire quelque chose ?

MATEUS - Flickr - CC
Bien sûr, le sujet, dit-on, ne passionne pas les foules. Bien sûr, dire merde à Obama n’est pas encore très tendance en ce moment. Bien sûr, le refus d’entrer à l’OTAN, ça ne permet pas de briller dans les dîners en ville, tant la question fleure bon la nostalgie gaullienne.
Mais quand même, vous avez remarqué ? Sur ce sujet, Nicolas Sarkozy a réuni une large majorité contre lui.
François Bayrou , le premier, réagi à l’annonce du Président dès le 8 février pour exiger un référendum. La méche allumée par le leader de l’ancien parti atlantiste a très vite pris. Ancien ministre de la défense, Paul Quiles a vite réagi.
Ségolène Royal a été impériale, et les instances officielles du Parti socialiste, autrefois plus ambivalentes dans ce domaine, ne vont pas jusqu’au référendum mais exigent un débat parlementaire comme on vous l’a déjà raconté dans ces colonnes.
Aujourd’hui, ce sont des pans entiers de la majorité qui rejoignent le camp de l’opposition à l’entrée dans l’Otan. Nicolas Dupont-Aignan était évidemment attendu sur le terrain de la vigie gaulliste. Dominique de Villepin, auteur du fameux discours des Nations Unies d’opposition à la guerre d’Irak, s’est aussi engagé. Mais voilà qu'Alain Juppé lui-même qui dépent pourtant de l'UMP sur un plan électoral, a rappelé en quoi cette rupture-là du Président était inacceptable. D'abord parce que l'Amérique n'a pas, pour l'heure donné l'impression de vouloir partager le pouvoir; et ensuite parce qu'une réintégration de l'OTAN ne pourrait s'envisager qu'à la condition d'une progression significative de l'Europe de la défense, qui ne s'est pas encore produite. En publiant une tribune circonstanciée et motivée dans Le Monde, Alain Juppé a donné un signe décisif : désormais on peut, dans la majorité, critiquer ouvertement une décision aussi stratégique que celle de réintégrer l’OTAN.
Quant à Hubert Védrine, autre ancien Ministre des Affaires étrangères, il n’a pas commenté la décision de Sarkozy, mais on connaît sa réserve sur le sujet : en gros, pas de réintégration sans négociation préalable. Si bien que sur cette affaire d’Otan, on pourrait avoir une sacrée équipe d’opposants à la politique du gouvernement : Aubry, Quiles, Royal, Chevènement, Védrine, Bayrou, Villepin, Juppé et Dupont-Aignan. Qui se dévoue pour organiser le colloque ?
Article actualisé à 19h53
Lundi 23 Février 2009 - 17:09