Incorrigible Commission de Bruxelles
Cette semaine, la Commission de Bruxelles vient encore de démontrer son dogmatisme sans limite en rappelant à l’ordre les pays dont le déficit budgétaire va dépasser 3% du PIB en pleine crise et en cherchant à faire plier la France sur la question des OGM.
Un dogmatisme sidérant
Alors que l’Europe traverse sa plus grave crise économique depuis la seconde guerre mondiale, on pourrait imaginer les commissaires européens occuper à coordonner des plans de relance ou chercher des solutions pour réduire l’envolée du chômage. Mais non, dans sa bulle dorée de Bruxelles, Joaquin Almunia, commissaire aux affaires économiques affirme « qu’il faut s’en tenir aux règles qui ont été établies pour tout le monde (…) Dans le cas où les pays ont enregistré ou planifié des déficits au dessus de la barre des 3% du PIB, il faut ouvrir les procédures prévues dans le traité ».
Dans un autre dossier sensible en France, la Commission Européenne essaie d’imposer la commercialisation du maïs Monsanto dans notre pays. Mais les experts du Comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé animale (sic) n’ont pas soutenu la demande de la Commission. Mais cet échec n’est que temporaire puisque la balle est passée dans le camp du conseil des ministres de l’agriculture et s’ils ne se mettent pas d’accord, alors la Commission aurait le dernier mot.
Le côté obscur de l’Europe
Comment ne pas voir dans ses deux exemples récents tous les travers de l’Europe telle qu’elle est construite depuis 25 ans : une bureaucratie toute-puissante, coupée de la réalité, dogmatique, figée sur ses règlements, davantage préoccupée par les intérêts commerciaux de puissantes multinationales que des inquiétudes des peuples européens ? Il ne faut pas oublier que c’est également la Commission qui cherche à limiter l’information des consommateurs sur la présence d’OGM dans leurs aliments et propose des règlements permettant la présence d’OGM dans les produits… bio !
Le rappel à l’ordre budgétaire, déjà choquant de la part de fonctionnaires irresponsables quel que soit le contexte, devient complètement ridicule en pleine crise. Les chefs d’Etat s’étaient pourtant mis d’accord pour dire que le pacte de stabilité pouvait être oublié dans des circonstances exceptionnelles. Pourquoi faut-il donc lancer une procédure inutile et coûteuse aujourd’hui ? À quoi cela peut-il bien servir ? Joseph Stiglitz a bien raison de nous mettre en garde sur le fait de confier des pouvoirs à des techniciens indépendants. Même s’ils ne pensent pas forcément à mal, ils n’inclinent pas aux bonnes solutions.
Ces deux exemples montrent à nouveau que la Commission de Bruxelles fait partie du problème. Il est grand temps de remettre l’administration européenne sous la coupe des politiques et de supprimer cette anomalie démocratique qui consiste à confier le gouvernement de l’Europe à des fonctionnaires.
Laurent Pinsolle
Source : http://www.lefigaro.fr/economie/2009/02/16/04001-20090216...