Union Européenne : les niouzes

Publié le par sceptix

 74% des Européens blâment les banques centrales  06/03/2009

Est-ce le crépuscule des gardiens du temple ? Le Président de la BCE Jean-Claude Trichet a jusqu'ici bénéficié d'une cote de confiance digne des périodes de guerre, apparaissant comme celui qui endosse les soucis du monde entier sans rien perdre de sa dignité. Il en est de même pour la plupart des banquiers centraux nationaux. Tous ont sans doute, du point de vue de l'opinion, utilisé les instruments à leur disposition, et épuisé leurs pouvoirs jusqu'à la limite de leurs mandats. Pourtant, les forces que libère la crise sont si puissantes que tout cela pourrait changer très rapidement. Bien que l'opinion pense encore globalement que ce sont principalement les banques commerciales et d'investissement qui sont à blâmer, selon le dernier sondage FT / Harris à ce sujet sur l'ensemble des opinions publiques européennes, 74% des personnes interrogées estiment que les banquiers centraux sont "entièrement ou en grande partie responsables". Un peu moins de 60% blâment aussi autorités de tutelle et les gouvernements.  Le risque est grand que le paysage financier que laissera derrière lui cet incendie, une fois le brouillard levé, ne ressemblera que de très loin à l'ancien et il semble inévitable que les mandats des banques centrales des mandats et leur mode de fonctionnement devra être remanié. Ceci impliquerait de réviser le traité de Lisbonne en cours de ratification. (source : Central Bank News )
L'Observatoire de l'Europe


Requiem pour un thon  05/03/2009

L'Europe de Michel Barnier, ex-Commissaire européen et Ministre de l'agriculture et de la pêche, n'est décidément pas l'amie des pêcheurs. La France a été déboutée, jeudi 5 mars, par la Cour de justice européenne. Cette dernière a rejeté un recours de Paris contre l'interdiction dans l'UE de la pêche à la "thonaille", un filet très controversé utilisé pour la capture de thons en Méditerranée, et a condamné la France aux dépens. L'Union européenne a banni cette pêche en 2002, considérée comme potentiellement dangereuse pour les cétacés. Mais la France n'a pas respecté cette interdiction et en a demandé la levée, poussant la Commission européenne à saisir la justice européenne en 2007. Dans ses conclusions, la cour de Luxembourg a jugé que le recours de l'exécutif européen contre la France était "fondé". "En s'abstenant de contrôler, d'inspecter et de surveiller de façon satisfaisante l'exercice de la pêche au regard de l'interdiction des filets maillant dérivants pour la capture de certaines espèces, et en ne veillant pas à ce que soient prises des mesures appropriées contre les responsables d'infractions à la réglementation communautaire (...), la République française a manqué aux obligations qui lui incombent", soulignent les magistrats. (avec Le Monde, 5 mars 2009 )
L'Observatoire de l'Europe

Refus du maïs transgénique : une bataille pour rien ?  04/03/2009

Le ministre autrichien de l'Agriculture, Nikolaus Berlakovich, a qualifié de "succès historique" le fait qu'aucun plan de maïs transgénique ne puisse être planté en Autriche. Le quotidien Die Presse critique cette déclaration : "En premier lieu, cette interdiction de culture ne concerne en effet que deux variétés de maïs. Berlakovich et ses successeurs devront mener des batailles tout aussi difficiles pour chaque nouveau type de plante génétiquement modifiée – et un jour abdiquer quand ces plantes ne pourront plus être croisées aux plantes habituelles. Deuxièmement, d'une manière ou d'une autre, il aurait été impossible de parvenir à la culture de ces deux variétés. Elles devraient être cultivées à une distance si importante des champs traditionnels que leur culture aurait été impossible dans la petite Autriche. C'est ce qu'aurait pu tranquillement expliquer le ministre aux agriculteurs et aux consommateurs. Au lieu de cela, il a préféré se risquer à une procédure en manquement coûteuse et absurde. Il semble préférer lorgner sur la sympathie des tabloïds. Car les 'succès historiques' y trouvent plus de reconnaissance que les calculs réfléchis." (03.03.2009 )
L'Observatoire de l'Europe

L'Union européenne va-t-elle imploser ?  04/03/2009

Sandro Viola écrit dans le quotidien progressiste de gauche La Repubblica que le nouveau clivage entre l'Est et l'Ouest pourrait ramener l'Europe vingt ans en arrière. La crise économique n'est cependant pas la seule responsable : "L'animosité des pays de l'ancien bloc de l'Est à l'égard de la Russie montre clairement que la nouvelle unité [de l'Europe après la chute du mur] n'a pas effacé les différences historiques. [Ces pays] ont exprimé leur défiance, leur suspicion et leur crainte face à la Russie de Vladimir Poutine. … La crise financière et économique rouvre les anciennes blessures. Ce qui était considéré comme sûr au cours des vingt dernières années à l'Est – la libre économie de marché, les investissements étrangers, l'appartenance à l'Union européenne, la démocratie – se met à vaciller. Les sacrifices opérés pour adhérer à l'Union semblent avoir été vains. Un obscur pressentiment, une peur se répand dans ces pays qui sont le plus fortement touchés par la crise. C'est la même peur qui a dominé la Russie après la faillite de 1998. Il est illusoire de se vouloir occidental si l'histoire ne le permet pas. Il se peut que la démocratie et le libre marché conviennent à l'Occident mais à l'Est ils ne fonctionnent pas." (03.03.2009 )
L'Observatoire de l'Europe

OGM : petite pause en attendant les élections européennes  04/03/2009

Lundi, par plus de 75% des voix, les ministres de l’Agriculture des 27 ont opposé une fin de non recevoir à la Commission Européenne qui souhaitait imposer la commercialisation d'un maïs génétiquement modifié de Monsanto. Un débat très révélateur sur ce qu’est l’Europe aujourd’hui. Comme le rapporte Le Monde, la Commission Européenne souhaitait « contraindre deux pays – l’Autriche et la Hongrie – à lever l’interdiction de cultiver le maïs génétiquement modifié MON 810 de la multinationale américaine Monsanto lors d’une réunion des ministres de l’Environnement à Bruxelles. Elle entend(ait) ensuite s’attaquer aux interdictions édictées en France et en Grèce. » Heureusement, une majorité qualifiée des pays de l’Union Européenne s’est opposée à la volonté de la Commission. Néanmoins, si les opposants au diktat de la Commission avaient réuni moins de 255 voix sur 345, c’est la Commission Européenne qui aurait pu trancher, même si une large majorité des Etats s’était prononcée contre la levée de l’interdiction ! Dans l’Europe actuelle, la Commission peut imposer sa volonté à celle des deux tiers des gouvernements démocratiquement élus… Ce que cela révèle sur l’Europe actuelle D’une part, il est parfaitement normal que les Etats puissent utiliser le principe de précaution s’agissant de la commercialisation de produits dont l’innocuité fait débat dans la communauté scientifique. Plusieurs chercheurs ont par exemple dénoncé les carences des méthodes de tests de l’EFSA. En outre, en pleine crise économique, la Commission Européenne devrait davantage se soucier du bien-être des peuples européens que des intérêts commerciaux d’une multinationale américaine. Encore pire, cet épisode démontre de manière éclatante à quel point le système de décision de l’Union Européenne est ubuesque puisqu’il permet à une Commission de technocrates non élus d’imposer leurs idées à une large majorité de gouvernements démocratiquement élus. Ceci démontre bien la prise de pouvoir anti-démocratique qu’organisent les traités européens depuis vingt ans. (Laurent Pinsolle )
L'Observatoire de l'Europe

CO2 : faites ce que je dis, faites pas ce que je fais  04/03/2009

Selon une estimation réalisée par le mensuel Terra Eco, Gordon Brown a l'empreinte carbone la plus élevée des principaux dirigeants européens. En 2008, les voyages officiels de Brown ont représenté plus de 8.400 tonnes équivalent CO2 et 7.100 tonnes pour Nicolas Sarkozy alors même que ce dernier figure en tête avec 324.000 km parcourus et ce grâce à l'A319 aménagé qu'il utilise. Mais l'achat d'un A330, pour éviter les escales sur les longues distances, confort présidentiel oblige, pourrait augmenter considérablement sa facture écologique, souligne le mensuel qui ajoute : «Pas question d'oublier que l'exercice du pouvoir exige de se déplacer, y compris pour prêcher la bonne parole écologique». Prôner la bonne parole écologique est une chose, l'appliquer pour soi-même en est une autre, alors que les citoyens européens fournissent des efforts pour réduire leurs émissions de CO2, leurs dirigeants ne semblent pas prêts de montrer l'exemple.
L'Observatoire de l'Europe

Pas d'aide financière globale pour les nouveaux Etats membres en difficulté  04/03/2009

Le sommet des Vingt-sept chefs d'Etats et de gouvernements réunis à Bruxelles ce dimanche, qui a tenté de taire les signes pourtant visibles de division, a rejeté, pour l'instant, tout plan de sauvetage généralisé des pays de l'Est qui font face à de nouvelles difficultés financières. L'Allemagne, premier partenaire des économies d'Europe centrale et orientale, ainsi que la présidence tchèque ont repoussé l'idée de considérer ces Etats comme un groupe homogène à part, dans lequel il faudrait injecter plusieurs milliards d'euros, alors que chaque Etat connait une situation particulière.
Ainsi, l'approche globale et unique qui est la marque de fabrique de l'Union européenne tant lorsqu'elle légifère que lorsqu'elle impose des décisions économiques se trouve mise à mal en temps de grave crise. Pour autant, les décideurs ne semblent pas pressés d'en tirer les conséquences au plan institutionnel
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