La grogne persiste dans les universités et monte à l'hôpital
PARIS (Reuters) - Deux semaines avant une nouvelle journée d'action interprofessionnelle, les personnels hospitaliers et la communauté universitaire ont manifesté jeudi en France contre les réformes du gouvernement.
Près de 50.000 personnes, selon les organisateurs, ont défilé en France contre la réforme des universités, contre 33.000 le 26 février dernier.
L'intersyndicale de l'enseignement supérieur appelle à une nouvelle journée de "manifestations puissantes" le 11 mars mais après cinq semaines de conflit, le mouvement donne pourtant des signes d'essoufflement.
La Conférence des présidents d'université a ainsi estimé jeudi, à l'issue d'une assemblée exceptionnelle, que les conditions d'une sortie de crise étaient réunies.
"Sur le statut des enseignants-chercheurs comme sur les moyens humains des universités, les présidents ont considéré que les conditions du dialogue étaient en cours de rétablissement et les avancées sérieuses", déclare-t-elle dans un communiqué.
Le Premier ministre François Fillon et la ministre de l'Enseignement supérieur ont tenté depuis dix jours de désamorcer la contestation dans les universités en gelant des suppressions de postes et en acceptant de réécrire un décret litigieux.
Forts d'avoir fait reculer le gouvernement, une large intersyndicale et les étudiants de l'Unef ne voudraient toutefois pas s'arrêter en si bon chemin.
Ils défendent désormais une plate-forme de revendications beaucoup plus large, de la formation des enseignants à la restitution des 900 emplois supprimés dans l'enseignement supérieur en 2009, l'arrêt du "démantèlement" des organismes de recherche ou la mise en oeuvre d'un plan pluriannuel d'emplois statutaires.
A Paris, 20.000 manifestants, selon les organisateurs, 9.000 d'après la police, ont défilé dans l'après-midi de la place Denfert-Rochereau jusqu'à l'Assemblée nationale aux cris de "Non à la casse des universités." Suite...