Procès Colonna : Jeanne Ferrandi garde le silence
NOUVELOBS.COM | 17.03.2009 | 09:38
Citée plusieurs fois, l'ex-femme d'Alain Ferrandi a fini par venir à la barre de la cour d'assises d'appel de Paris pour dire qu'elle n'avait "rien à déclarer en l'absence d'Yvan Colonna et de sa défense".
Jeanne Ferrandi, à sa sortie de la Cour d'assises d'appel spéciale (AFP).
En l'absence d'Yvan Colonna, qui refuse désormais de sortir de sa prison, un témoin à charge embarrassant pour la défense de l'homme accusé de l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac est venu témoigner lundi 16 mars. Citée plusieurs fois, Jeanne Finidori, l'ex-femme d'Alain Ferrandi, a fini par venir à la barre de la cour d'assises d'appel de Paris pour dire qu'elle n'avait "rien à déclarer en l'absence d'Yvan Colonna et de sa défense". Une position qui a fini par exaspérer les parties civiles et l'accusation.
"Je n'ai rien à déclarer", n'a-t-elle cessé de marteler lundi à la barre des témoins, son sac à l'épaule, visiblement mal à l'aise. Le président a donc donné lecture de ses PV, avant que parties civiles et accusations ne lui posent des questions, lui arrachant, toujours la même phrase et quelques larmes, vite écrasées. L'avocat général lui faisant remarquer que cette formule validait ses dépositions initiales, elle n'a pas voulu en varier, répétant la même phrase.
Au cours de sa garde à vue, puis pendant l'instruction, Jeanne Ferrandi avait raconté que le soir de l'assassinat du préfet Claude Erignac, son mari était rentré au domicile familial à Ajaccio avec Yvan Colonna et Pierre Alessandri. Que ces deux derniers avaient passé la nuit chez eux, puis décampé aux premières heures du jour, après un coup de fil de Marcel Istria, pour revenir vers 9h. Alain Ferrandi et Pierre Alessandri ont reconnu les faits et ont été condamnés à perpétuité. "Il a posé sa main sur mon menton et m'a demandé : 'ça va ? J'ai répondu : 'ça va'. Il m'a demandé de sortir des couvertures pour Yvan et Pierre, qui se sont installés dans le séjour (...) J'avais tout compris. Ce jour là, ma vie a basculé" ajoutait-elle. Cette déposition est, pour l'accusation, corroborée par celles des membres du groupe de tueurs et de leurs épouses, qui ont fait un récit concordant en 1999. L'avocat de l'Etat, partie civile au procès, Me Benoît Chabert, a déclaré ensuite hors audience à la presse : "Madame Ferrandi, clairement, vient de dire qu'Yvan Colonna est coupable car s'il n'est pas là et qu'il est innocent, comme pouvoir dire qu'on n'a rien à déclarer ?".
Yvan Colonna a refusé d'être extrait de la maison d'arrêt de Fresnes pour être transféré à la souricière du Palais de justice de Paris où il suivait son procès depuis son départ mercredi dernier. Un huissier s'est rendu en prison pour lui faire une sommation qu'il a refusée. Dénonçant la partialité de la cour d'assises spéciale, il avait annoncé mercredi dernier son refus de comparaître mais était depuis conduit au dépôt du palais de justice où un huissier lui notifiait le compte rendu des débats chaque soir. Désormais, l'huissier devra faire le déplacement à Fresnes chaque soir, pour régulariser ce procès.
Le parquet général pourrait demander à faire venir l'accusé de force dans son box pour le réquisitoire et les plaidoiries finales, a dit un porte-parole du parquet général. La défense a donné hors audience plusieurs conférences de presse pour dénoncer ce qu'elle décrit comme un procès joué d'avance et annoncer divers recours, notamment une possible saisine de la Cour européenne des droits de l'homme.
Bruguière absent
La cour doit entendre mardi les juges d'instruction qui ont instruit l'affaire, Laurence Le Vert et Gilbert Thiel, mais pas le troisième, Jean-Louis Bruguière, pourtant cité comme témoin. La cour a annoncé qu'il avait envoyé un certificat médical précisant qu'il était hospitalisé et hors d'état de témoigner. Selon une source judiciaire, il souffrirait d'une affection qualifiée de "grave" mais ses jours ne sont pas en danger. L'audience doit reprendre ce matin. La Cour doit notamment entendre le dernier membre du commando, Marcel Istria. (Avec AP)
"Je n'ai rien à déclarer", n'a-t-elle cessé de marteler lundi à la barre des témoins, son sac à l'épaule, visiblement mal à l'aise. Le président a donc donné lecture de ses PV, avant que parties civiles et accusations ne lui posent des questions, lui arrachant, toujours la même phrase et quelques larmes, vite écrasées. L'avocat général lui faisant remarquer que cette formule validait ses dépositions initiales, elle n'a pas voulu en varier, répétant la même phrase.
Version corroborée
Au cours de sa garde à vue, puis pendant l'instruction, Jeanne Ferrandi avait raconté que le soir de l'assassinat du préfet Claude Erignac, son mari était rentré au domicile familial à Ajaccio avec Yvan Colonna et Pierre Alessandri. Que ces deux derniers avaient passé la nuit chez eux, puis décampé aux premières heures du jour, après un coup de fil de Marcel Istria, pour revenir vers 9h. Alain Ferrandi et Pierre Alessandri ont reconnu les faits et ont été condamnés à perpétuité. "Il a posé sa main sur mon menton et m'a demandé : 'ça va ? J'ai répondu : 'ça va'. Il m'a demandé de sortir des couvertures pour Yvan et Pierre, qui se sont installés dans le séjour (...) J'avais tout compris. Ce jour là, ma vie a basculé" ajoutait-elle. Cette déposition est, pour l'accusation, corroborée par celles des membres du groupe de tueurs et de leurs épouses, qui ont fait un récit concordant en 1999. L'avocat de l'Etat, partie civile au procès, Me Benoît Chabert, a déclaré ensuite hors audience à la presse : "Madame Ferrandi, clairement, vient de dire qu'Yvan Colonna est coupable car s'il n'est pas là et qu'il est innocent, comme pouvoir dire qu'on n'a rien à déclarer ?".
Colonna refuse d'être extrait de sa cellule
Yvan Colonna a refusé d'être extrait de la maison d'arrêt de Fresnes pour être transféré à la souricière du Palais de justice de Paris où il suivait son procès depuis son départ mercredi dernier. Un huissier s'est rendu en prison pour lui faire une sommation qu'il a refusée. Dénonçant la partialité de la cour d'assises spéciale, il avait annoncé mercredi dernier son refus de comparaître mais était depuis conduit au dépôt du palais de justice où un huissier lui notifiait le compte rendu des débats chaque soir. Désormais, l'huissier devra faire le déplacement à Fresnes chaque soir, pour régulariser ce procès.
Le parquet général pourrait demander à faire venir l'accusé de force dans son box pour le réquisitoire et les plaidoiries finales, a dit un porte-parole du parquet général. La défense a donné hors audience plusieurs conférences de presse pour dénoncer ce qu'elle décrit comme un procès joué d'avance et annoncer divers recours, notamment une possible saisine de la Cour européenne des droits de l'homme.
La cour doit entendre mardi les juges d'instruction qui ont instruit l'affaire, Laurence Le Vert et Gilbert Thiel, mais pas le troisième, Jean-Louis Bruguière, pourtant cité comme témoin. La cour a annoncé qu'il avait envoyé un certificat médical précisant qu'il était hospitalisé et hors d'état de témoigner. Selon une source judiciaire, il souffrirait d'une affection qualifiée de "grave" mais ses jours ne sont pas en danger. L'audience doit reprendre ce matin. La Cour doit notamment entendre le dernier membre du commando, Marcel Istria. (Avec AP)