Procès Colonna : Réclusion criminelle à perpétuité - période de sûreté : 22 ans

Publié le par sceptix

Un article du Figaro, le 27/03/09 à 21h26, par Stéphane Durand-Souffland.

Procès Colonna .


Yvan Colonna condamné à la peine maximale.

Le berger de Cargèse, qui n´assistait plus aux débats depuis le 11 mars, a été condamné vendredi à la perpétuité, assortie de 22 ans de sûreté.

Yvan Colonna a été condamné vendredi à la réclusion criminelle à perpétuité. La cour d´assises d´appel de Paris spécialement composée a assorti cette sentence d´une période incompressible de vingt-deux ans, conformément aux réquisitions. L´accusé n´était pas là pour entendre le verdict : il a quitté le box le 11 mars dernier.

Considéré, au vu du verdict de première instance (perpétuité sans sûreté particulière) comme un des coauteurs de l´assassinat du préfet Érignac, le berger de Cargèse est donc, à présent, châtié par la justice en tant qu´auteur des trois coups de feu tirés dans la nuque du plus haut représentant de l´État en Corse, le 6 février 1998. Et ce, bien que Pierre Alessandri se soit lui-même accusé d´être le tireur, un an après sa condamnation à la prison à vie.

Le procès, qui s´était ouvert le 9 février et aurait dû s´achever le 13 mars, aura offert le spectacle navrant d´une audience chaotique, violente, souvent à la dérive. Jamais la cour et la défense n´ont pu débattre sereinement, en raison d´une méfiance réciproque. Nul ne comprend qu´une telle accumulation de bourdes ait été possible ; leur exploitation systématique par les avocats du berger de Cargèse, qui n´en espéraient pas tant, a achevé de transformer les débats en foire d´empoigne.

La sanction met-elle un terme à l´affaire Colonna ? Non, bien sûr. Les conditions dans lesquelles le procès s´est tenu jettent la suspicion sur son issue. Toute la difficulté d´une analyse objective réside dans le double niveau de lecture de cet épisode judiciaire peu glorieux. D´un côté, la problématique de fond, qui concerne la culpabilité ou l´innocence de l´accusé. De l´autre, le déroulement formel de l´audience, la manière dont on juge un homme présumé innocent dans un État démocratique. Ce sont deux éléments distincts mais, aux assises, temple de l´oralité, la forme est agissante.

Cour de cassation saisie

En d´autres termes, plus la peine encourue est lourde, plus elle oblige les juges à donner une impression de totale impartialité. Or, les controverses suscitées par la dissimulation des courriers du témoin Didier Vinolas, puis du certificat médical reçu le jour de l´ouverture des débats (et fort duquel un second témoin, capital, prétendait ne pas venir déposer), ont constitué pour la défense un prétexte idéal pour déstabiliser le président, allant jusqu´à solliciter sa récusation.

Puis, le refus d´une reconstitution au motif qu´aucun élément nouveau n´était apparu lors des débats - alors que le président a pris l´initiative de faire acter nombre de déclarations de témoins, attestant de facto de leur caractère inédit -, a été interprété par les avocats, à tort ou à raison, comme une déclaration de guerre.

Yvan Colonna a été à nouveau condamné parce que le dossier initial, sanctuaire de toutes les certitudes, contient assez d´éléments pour proposer une démonstration de culpabilité. Aucun témoin ne le reconnaît, nulle preuve scientifique ne le désigne, mais les dénonciations de ses amis condamnés en 2003, corroborées par les détails fournis par leurs compagnes, frappent tant les esprits que les rétractations ultérieures ne les contrebalancent pas. Surtout aux yeux de magistrats professionnels qui ne doutent pas de la même façon que des jurés populaires.

Si elle a perdu sur le plan judiciaire, la défense a marqué des points dans la bataille de l´opinion. Elle va maintenant saisir la Cour de cassation puis, le cas échéant, la Cour européenne des droits de l´homme. Essayant de transformer le verdict de vendredi, ce point final raté, en tremplin pour sa cause
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Des élus d´A Ghisunaccia.

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A la suite des derniers développements du procès en appel d´Yvan Colonna devant la Cour d´Assises Spéciale de Paris, les membres du Conseil Municipal de Ghisonaccia ci-dessous tiennent à manifester leur inquiétude.

Sans vouloir s´immiscer dans l´affaire judiciaire proprement dite, les élus communaux demandent solennellement toutes les garanties d´un procès et d´une justice équitables, dans le respect des droits de l´Homme et du citoyen.

Xavier luciani
Bianca fazi
Rose sisti
Jean luc bartoli
Pascal arrighi
Joseph balloni
Ghjuvan santu le mao
Dominique murgia
Pascal pieri
Pascale simoni
Dominique santelli
cécilia sisti

Echos de la Presse. Mediapart. Georges de Furlande.

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Un article sur le site de Mediapart, par Georges de Furlande.

Procès Colonna .


L´avocat des Erignac : une plaidoirie désolante.

Pour la mémoire du Préfet Erignac il était indispensable que la Justice ne soit pas discréditée, elle s´est déshonorée et l´avocat des Erignac a sombré dans ce naufrage.

Sa plaidoirie, dans la salle des assises, a été aussi vide d´âme que le box était vide de la présence physique de l´accusé. Il s´est défendu, au nom de la famille, d´intervenir "pour tenter d´arracher la condamnation la plus lourde, mais pour savoir pourquoi, comment, dans quel but, un mari et un père leur a été enlevé " démontrant clairement qu´il bafouait la présomption d´innocence, mais surtout qu´il ne se souciait en aucune manière de vérité.

Comme le Président de la Cour d´assises, comme le Ministère Public, il est évident que malgré ses protestations il ne cherchait pas la vérité. Il fallait que ce soit Yvan Colonna qui est commis le crime parce que manifestement la famille voulait que le Préfet Erignac ait été assassiné pour des raisons politiques . Le Préfet Erignac aimait la Corse, il respectait ceux qui aiment la Corse et le combat le plus difficile qu´il menait était la défense de la probité qui est au moins aussi noble que la défense de l´intérêt politique de l´Etat et autrement périlleux.La mémoire du Préfet Claude Erignac ne sera pas honorée par fait d´avoir une condamnation d´un troisième homme dont rien ne démontre qu´il existait et encore moins que c´était Yvon Colonna s´il a existé, tous les éléments de preuve devant la Cour d´appel allant dans le sens contraire.

La plaidoirie de Me Philippe Lemaire discrédite le barreau dans ce procès où la Justice a sombré. Un ancien bâtonnier, dans son billet "Yvan Colonna le mal jugé" a souligné que "la justice doit être impartiale et être perçue comme étant impartiale". En fait le Président de la Cour d´assises non seulement n´a pas été perçu comme étant impartial, mais il semble avoir voulu démontrer qu´il était partial, que son opinion était faite et qu´il était là pour condamner Yvan Colonna.

Plus grave encore, son attitude était accompagné de manifestations répétées de déloyauté et d´un manque lamentable d´autorité.

Dans ces conditions, le fait pour l´avocat des parties civiles d´attaquer les avocats de la défense, d´affirmer qu´ils avaient choisi la plus mauvaise des défenses, en ayant de plus l´impudence de prétendre agir pour éviter qu´un jour on perde les droits de la défense, est indécent et lamentable.

Insinuer que les témoins qui le gênaient étaient contraints, que les absences résultaient de pression du côté d´Yvan Colonna était inacceptable, c´est ridicule et pitoyable alors que le policier au coeur de l´enquête se faisait porter pâle jusqu´à ce qu´il sache qu´il ne serait pas confronté à la défense et que le juge d´instruction Bruguière a brillé par son absence.

Il est vrai que des propos qui sont rarement tenus ont marqué le procès, mais il n´y a pas de précédent où la Justice ait donné un si lamentable spectacle de façon si publique.

Il est exact que les avocats de la défense ont adopté une stratégie allant à la rupture, ce qui n´est d´ailleurs pas une première, mais avec une telle justice, ou plutôt une telle injustice, il n´y avait pas d´autre possibilité.

Certains disent que " le glas sonne" : pour ceux qui croient à la Justice, qui considèrent qu´elle est le fondement d´une société civilisée, le glas sonne car la cloche appelle à la mobilisation. Pour la mémoire du Préfet Erignac, le glas sonne aussi, car il marque l´enterrement d´un espoir, celui que son combat pour la droiture, la rigueur et l´honneur qui avec l´amour qu´il avait développé pour la Corse lui ont couté la vie ne soit pas terni par un simulacre de procès après une enquête baclée.

Echos de la Presse. Philippe Madelin.

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Un article sur le site de philippe Madelin, Publications et Actualités le 26/03/09 à 07h18

Procès Colonna .


Le réquisitoire de Me Lemaire en colère.

Au procès Colonna, à la Cour d´Assises de Paris, c´était hier le jour des parties civiles : les avocats se sont succédés pour multiplier les attaques tous azimuths contre Yvan Colonna, coupable d´être absent.

Nous avons entendu Maître Lemaire vilipender Yvan Colonna, coupable de ne pas assister à son procès. Pour l´avocat de la famille Erignac, aucun doute n´est possible : Colonna est l´assassin.

Et nous avons bien entendu l´ultime aveu de Maître Philippe Lemaire :

"Je n´aurais jamais dû demander la disjonction du cas Colonna du procès des assassins du Préfet Erignac. Malheureusement mon avis a été suivi. Le procès dure toujours alors qu´il devrait être terminé depuis longtemps".

Plus tôt dans la journée, évoquant l´absence de preuves matérielles permettant de mettre en cause Colonna, Me Benoit Chabert a lancé :

"Je m´interroge sur la pertinence de cette réflexion. C´est un raisonnement pervers de retenir l´absence de preuves matérielles comme élément à décharge".

Ah bon .

Sur quoi, étroitement encadrée par les gendarmes, Dominique Erignac a quitté le Palais.
http://www.yvan-colonna.com/rss.php

Publié dans justice & police

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