Change we can believe in...
Comme on pouvait imaginer, le sympathique Obama est beaucoup plus facile à faire accepter qu'un GW Bush complètement discrédité - alors qu'ils ont vis-à-vis des guerres une politique assez sensiblement identiques. «Dans des termes que n'aurait pas désavoués son prédécesseur, [Obama] a affirmé que les extrémistes continuaient à "préparer activement des attaques" contre le sol américain. "Aux terroristes qui sont contre nous, mon message est le même : nous vous vaincrons."» «Les néo-conservateurs se sont déclarés "soulagés" que M. Obama poursuive l'entreprise de son prédécesseur. »
Les gouvernements européens de l'Otan vont pouvoir fièrement faire la preuve de leur fidélité aux USA redevenus soudain très fréquentables:
«[Obama] a réclamé aux alliés des Etats-Unis de contribuer sur ces deux fronts, alors que doit se tenir les 3 et 4 avril le sommet de l’Otan. La requête a déjà reçu des réponses favorables “en privé”, selon l’émissaire américain pour la région, Richard Holbrooke.»
Comme prévu également, le Pakistan est de plus en plus ouvertement visé: «M. Obama a eu une formule elliptique signalant qu'il ne s'interdisait pas d'ordonner des frappes si Islamabad n'agissait pas contre les suspects..»
«La capacité des Européens à peser sur la stratégie d'ensemble risque de s'amoindrir» s'émeut le journaliste du Monde. Ah non, pas ça! Nous aussi, on doit en être, pour mieux peser dans le bourbier.
Les Européens prêts à épauler Obama dans le « bourbier » afghan (Le Soir)
Les Européens face à une guerre "américanisée" (Le Monde)
Obama a « sa » guerre (Le Soir)
Barack Obama explique "sa" guerre en Afghanistan (Le Monde)
Obama met le Pakistan au coeur de sa stratégie afghane (AFP)
Certains services pakistanais sont liés aux talibans (AFP, repris pas Le Monde)
Obama s’en va-t-en-guerre (Cyberpresse - Canada)
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Les Européens prêts à épauler Obama dans le « bourbier » afghan
Hluboka (République Tchèque)
Philippe Regnier - Le Soir, 28 mars 2009
L'Union européenne peaufine sa rencontre avec Barack Obama, prévue le 5 avril à Prague, après le sommet de l'Otan les 3 et 4 avril. L'Afghanistan jouera un rôle central dans la nouvelle relation transatlantique nouée avec le président démocrate, après les années d'« unilatéralisme » pratiqué sous l'ère Bush. Ce samedi, les ministres européens des Affaires étrangères entrent dans le vif de ce sujet. Les chefs de la diplomatie sont réunis pour 2 jours dans le clinquant château de Hluboka, en Bohême, à 150 km de la capitale, dans une surprenante propriété qui a appartenu aux aïeux de leur homologue tchèque, avant d'en être expropriés par le régime communiste... [en passant on apprend que le ministre tchèque des affaires étrangères Karel Schwarzenberg est lui aussi - comme Vaclav Havel - un rejeton des gros propriétaires tchèques, ce qui est une info plus intéressante que la remise au public des châteaux par le 'régime communiste']
Les Européens sont disposés à «en faire plus», a déjà indiqué l'hôte de la réunion, le ministre Karel Schwarzenberg, dont le gouvernement vient de chuter -un sérieux revers en pleine présidence semestrielle des travaux de l'Union, en pleine crise économique et avant d'accueillir Obama. L'UE pourrait accroître le volume de son aide financière à l'Afghanistan, l'un des pays les plus pauvres de la planète, désormais «occupé» par quelque 80.000 soldats étrangers, dont 55.000 sous la bannière de l'Otan
Les Européens pourraient aussi doubler le (petit) nombre de leurs policiers qui contribuent à la formation de la police locale -une cible de choix pour l'insurrection conter Kaboul.
La Belgique devrait finaliser sa contribution, en conseil des ministres restreint mercredi prochain. Une augmentation de l'aide au développement est sur la table comme un possible renforcement de la présence militaire sur le terrrain. «Rien n'est encore décidé», assure Karel De Gucht : il faut encore accorder les violons des partenaires de la coalition.
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Les Européens face à une guerre "américanisée"
LE MONDE | 28.03.09
Natalie Nougayrède
Les Européens vont-ils être marginalisés sur le théâtre afghan ? L'annonce, vendredi 27 mars, par le président américain Barack Obama de l'envoi d'importants renforts en troupes et en aide civile, va réduire leur part dans le déploiement international. La capacité des Européens à peser sur la stratégie d'ensemble risque de s'amoindrir.
Les soldats américains comptaient jusqu'à présent pour un peu plus de la moitié de la force de l'OTAN en Afghanistan (60 000 hommes). A la fin 2009, le rapport sera d'environ de 2 contre 1, en défaveur des Européens. La tendance pourrait s'accentuer si, comme le laissent entendre des généraux américains à Kaboul, d'autres troupes sont ultérieurement envoyées par Washington.
Les moyens européens sont bien inférieurs à la puissance militaire et financière des Etats-Unis. A la conférence internationale de La Haye sur l'Afghanistan, le 31 mars, les Européens devraient annoncer de nouvelles aides à la reconstruction. Les opinions publiques peinent à percevoir ce conflit lointain comme un enjeu de sécurité nationale.
Hormis les Britanniques, qui forment le deuxième contingent, les pays européens ont souvent été critiqués, ces dernières années, par les responsables américains, pour leur difficulté à déployer plus de capacités de combat. Lors de sa visite en Europe à l'été 2008, le candidat Obama avait appelé les alliés à endosser une plus grande part de l'effort militaire. La France et l'Italie ont levé leurs restrictions à l'emploi de la force ("caveats"), et accru leur présence militaire sur le terrain. Mais les Néerlandais menacent de quitter la coalition en 2011.
L'accent mis par M. Obama sur le Pakistan et la dimension régionale, ainsi que sur le volet civil, est salué par les Européens. Les Français et les Allemands, notamment, considèrent qu'en procédant de la sorte, Washington se rallie enfin à leurs vues. Soucieux de préserver le multilatéralisme sur le dossier afghan, les Européens veulent renforcer le rôle de l'ONU dans ce pays. Londres, Berlin et Paris ont aussi nommé des "envoyés spéciaux" pour l'Afghanistan et le Pakistan, anticipant la création d'un "Groupe de contact".
FORMATION DE LA POLICE
Le " surge" (renfort) américain pourrait alléger la pression sur les capitales européennes. Chacun admettait que la coalition avait besoin de moyens supplémentaires face aux talibans. Mais pour des raisons de politique intérieure, ni le président Nicolas Sarkozy (qui gère le retour de la France dans les structures intégrées de l'OTAN) ni la chancelière allemande Angela Merkel (qui fait face à des échéances électorales) ne peuvent accroître spectaculairement leurs contributions de troupes.
"Il y a six mois, les Américains demandaient 2 000 soldats français supplémentaires, dit une source officielle à Paris. Maintenant, ils nous poussent beaucoup sur la formation de la police, et l'envoi de gendarmes." Washington a demandé un "surge" civil à ses partenaires. La France a mis à l'étude l'envoi d'une mission européenne de 150 à 200 gendarmes.
Le caractère "américain" de la guerre s'illustrait déjà dans le fait que seul le commandement Centcom de Tampa (Floride) dispose d'une vue d'ensemble sur toutes les opérations armées, qu'elles relèvent de l'OTAN ou de la mission américaine distincte "Liberté immuable" qui traque Al-Qaida. Et les Européens n'ont aucune prise sur l'intensification des frappes de drones américains au Pakistan, diversement appréciées, tant elles contribueraient à "talibaniser" le contexte local.
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Obama a « sa » guerre
Le plan est militaire, mais pas seulement. Il s'agit aussi de consolider la démocratie. Sans les « vrais » talibans. [Seulement les corrompus : cf avant-dernier §]
Luis Lema - Le Soir, 28 mars 2009
L'Afghanistan est devenu, vendredi, la « guerre d'Obama ». Dévoilant une nouvelle stratégie « plus forte et plus intelligente » (que celle de son prédécesseur...), le président américain a fait sienne la volonté de « détruire le cancer d'Al-Qaïda » dans les montagnes inaccessibles de la frontière entre l'Afghanistan et le Pakistan.
Ce sera une stratégie « complète » a aussi promis Barack Obama en annonçant tout à la fois l'envoi de troupes supplémentaires, une aide accrue pour ces deux pays ainsi qu'une plus grande collaboration régionale.
Voilà des semaines, en réalité, que la Maison-Blanche promettait de dévoiler cette nouvelle approche qui, selon les mots du président, vise à faire face à une « situation de plus en plus périlleuse » pour les Etats-Unis et le monde. Il fallait d'abord dégager le terrain en Irak. Obama a insisté sur le fait que le conflit irakien n'allait plus pouvoir être invoqué pour justifier un manque de moyens en Afghanistan.
Mais ce délai s'explique surtout par un autre facteur : il a aussi fallu surmonter les divisions qui ont surgi au sein même de l'administration. La bataille a été rude entre ceux qui prônaient une approche américaine limitée à une gestion du conflit (dont le vice-président Joe Biden) et ceux qui voulaient au contraire voir dessinée une stratégie plus ambitieuse (comme la secrétaire d'Etat Hillary Clinton). Cette dernière vision l'a emporté.
Il était temps. La semaine prochaine aura lieu une conférence internationale à la Haye, précisément destinée à « donner un nouveau départ » à l'Afghanistan et convoquée par les Américains.
Au-delà de l'envoi déjà annoncé de 17.000 hommes, Obama en a promis 4.000 supplémentaires, principalement chargés d'entraîner l'armée afghane.
Surtout afin de convaincre des Pakistanais souvent accusés de jouer double jeu face aux talibans et Al-Qaïda, le président cherchera à obtenir du Congrès américain des milliards de dollars d'aide destinée à la population, afin de «construire des écoles et de consolider la démocratie ».
Insistant sur le fait qu'Al-Qaïda représente une menace pour l'ensemble de la communauté internationale, le président a esquissé l'idée d'y associer non seulement les pays de l'Otan, mais aussi l'Inde, la Chine, la Russie, l'Iran ou les Etats du Golfe.
En toile de fond, c'est avant tout une réconciliation indo-pakistanaise que semble promouvoir la Maison-Blanche, afin que le Pakistan puisse concentrer une plus grande partie de ses forces à la frontière afghane.
Même si le parallèle n'a pas été fait explicitement, le volet militaire de cette stratégie ressemble furieusement à celle qu'a appliquée le général David Petraeus en Irak ces deux dernières années et qui, malgré le scepticisme général, est parvenue à pacifier en partie le pays. Comme en Irak, les Etats-Unis entendent déterminer une série de « critères » adressés aux Afghans, aux Pakistanais ainsi qu'à eux-mêmes pour vérifier à intervalles réguliers que la stratégie fonctionne.
« Nous ne sommes pas en Afghanistan pour contrôler ce pays ou pour dicter son avenir, a expliqué Obama en claire référence aux oppositions soulevées par l'intervention américaine en Irak. Nous sommes en Afghanistan pour combattre un ennemi commun qui menace les Etats-Unis, nos amis et alliés ainsi que les peuples d'Afghanistan et du Pakistan qui ont le plus souffert des mains des extrémistes violents. » Barack Obama a clairement lié cette guerre aux lendemains du 11 Septembre 2001, sans toutefois reprendre à son compte le concept de « guerre contre le terrorisme » qui était devenu le leitmotiv de George Bush. Il a également exclu un retour au pouvoir des talibans en Afghanistan, eux qui ont conduit à « un gouvernement brutal, l'isolement international, une économie paralysée et le déni des droits de l'homme fondamentaux ». De ce fait, le président semble laisser peu de place à la thèse qui consisterait à négocier avec les « talibans modérés » afin de les séparer des militants d'Al-Qaïda.
Cette thèse, très en vogue au Pentagone, viserait à dupliquer ce qui s'est passé en Irak, avec le « retournement » des tribus sunnites, désormais alliées aux Américains. Cependant, Obama n'a pas totalement exclu cette perspective en faisant la distinction entre les talibans et ceux qui les ont rejoints par la contrainte ou par intérêt financier. « Ces Afghans-là doivent avoir la possibilité de choisir un chemin différent », a-t-il expliqué.
Pour bon nombre de spécialistes militaires cependant, l'Afghanistan ne peut se transformer qu'en « bourbier » pour tout occupant, quelles que soient les finesses de sa stratégie.
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Barack Obama explique "sa" guerre en Afghanistan
LE MONDE | 28.03.09
Corine Lesnes
Si ce n'était pas "sa" guerre, elle l'est devenue. En dévoilant, vendredi 27 mars, sa stratégie pour l'Afghanistan et le Pakistan, le président américain Barack Obama a repris à son compte l'offensive lancée par George Bush, le 7 octobre 2001, contre les talibans. "Cette cause ne pourrait être plus juste", a-t-il dit.
Mais la nouvelle stratégie porte la "marque" Obama : structurée, complexe, très ambitieuse. Trop étroitement associé à l' Irak, le mot "surge", escalade renforcée, ne fait pas partie du vocabulaire. Mais c'est bien de cela qu'il s'agit sur le plan tant militaire que civil et diplomatique. "Barak Obama essaie de le masquer avec un langage modéré, mais il double la mise", a commenté David Brooks, l'éditorialiste conservateur du New York Times.
M. Obama appelle la communauté internationale à participer ; de l'ONU à l'OTAN, de l'Arabie saoudite à l'Iran. A une opinion qui, à 51 %, se déclare désormais "opposée à la guerre en Afghanistan", il a réexpliqué les raisons de la présence américaine : "Démanteler et vaincre Al-Qaida au Pakistan et en Afghanistan."
Dans des termes que n'aurait pas désavoués son prédécesseur, il a affirmé que les extrémistes continuaient à "préparer activement des attaques" contre le sol américain. "Aux terroristes qui sont contre nous, mon message est le même : nous vous vaincrons."
La priorité est donnée à la lutte antiterroriste, ce qui, dans la doctrine Obama, suppose un gros volet d'aide au développement. Pour ne pas effrayer les "minimalistes", il n'est pas question de "nation building", mot que l'envoyé spécial Richard Holbrooke a balayé d'un geste : "L'Afghanistan est une nation depuis de longues années."
Mais le détail des projets laisse peu d'ambiguïté. M. Obama souhaite envoyer des centaines de civils (ingénieurs, professeurs, agriculteurs) pour aider au développement du pays. Il compte sur sa secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, pour convaincre ses collègues d'en faire autant, mardi 31 mars à la réunion de La Haye sur l'Afghanistan. Pour une conférence sortie de son chapeau "sous l'égide de l'ONU" par le président américain, 65 pays ont répondu présent, se félicitait, vendredi, le général James Jones, conseiller à la sécurité nationale.
Sur le plan militaire, les effectifs américains passeront à 60 000 avant l'automne, soit un doublement en neuf mois. Le général David Petraeus, commandant en chef dans la région, a souligné la difficulté : "Nous devons être perçus comme des invités bien élevés, des amis qui viennent aider et pas comme des conquérants." Près de 4 000 soldats (de la 82e division aéroportée) s'ajouteront aux 17 000 annoncés mi-février pour accélérer la formation de l'armée afghane.
MAILLON CENTRAL
Avec le Pakistan, maillon central de l'instabilité dans la région, Washington est "sur le mode "restart"" (reprise), a indiqué le général Jones. Pas plus qu'à Kaboul les Américains ne veulent se mêler de politique intérieure : la page est tournée sur les video-conférences hebdomadaires entre George Bush et ses fidèles Hamid Karzaï et Pervez Musharraf. Pour convaincre le Congrès de voter une aide de 1,5 milliard de dollars à Islamabad pendant cinq ans, Barak Obama a comparé Al-Qaida à un "cancer qui risque de tuer le Pakistan de l'intérieur". Pour convaincre les Américains que l'argent ne disparaîtrait pas dans le puits sans fond de la corruption, il a promis qu'il ne ferait "pas de chèque en blanc". Le gouvernement pakistanais y étant formellement opposé, les forces étrangères ne pénétreront pas sur le sol pakistanais, a promis Richard Holbrooke. Mais les tirs de missiles par les avions sans pilote continueront sur les zones tribales et M. Obama a eu une formule elliptique signalant qu'il ne s'interdisait pas d'ordonner des frappes si Islamabad n'agissait pas contre les suspects.
Une stratégie diplomatique tous azimuts se met en place. Un sommet trilatéral (Etats-Unis, Pakistan, Afghanistan) est prévu en mai, dans la veine de celui tenu en février à Washington, à la surprise quasi générale, après que M. Holbrooke eut réussi à faire asseoir les chefs des services secrets afghan et pakistanais à la même table. Le ministre afghan de l'intérieur, venu plaider pour le renforcement des effectifs des services de sécurité (qu'il a obtenu, avec 4 000 de plus) n'en revenait pas d'avoir été consulté.
Un groupe de contact devrait enfin être créé. Son ampleur a suscité la perplexité des diplomates étrangers. Outre les alliés de l'OTAN, M. Obama y a convié la Chine, l'Iran, l'Arabie saoudite, la Russie, tous les pays avec lesquels Washington aimerait trouver des bases de discussion, à la faveur de la stabilisation de l'Afghanistan.
A part le républicain John McCain, qui a regretté que M. Obama n'ait pas dit aux Américains que le bilan des victimes risquait de s'alourdir, la classe politique a réagi de manière favorable. Les néo-conservateurs se sont déclarés "soulagés" que M. Obama poursuive l'entreprise de son prédécesseur, même s'il n'a pas parlé de démocratie. Certains critiques ont néanmoins fait remarquer que la "guerre" de M. Obama visait Al-Qaida et pas les talibans.
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Obama met le Pakistan au coeur de sa stratégie afghane
AFP
vendredi 27 mars 2009, 20:15
Le président américain Barack Obama a placé le Pakistan au coeur de sa nouvelle stratégie pour l’Afghanistan, prévoyant un effort civil et militaire accru mais aussi une aide financière en hausse pour Islamabad, afin de vaincre le réseau terroriste Al-Qaïda.
”Je veux que les Américains comprennent que nous avons un objectif clair: désorganiser, démanteler et vaincre Al-Qaïda au Pakistan et en Afghanistan et empêcher leur retour dans l’un ou l’autre de ces pays”, a-t-il déclaré, en lançant aux “terroristes qui nous combattent”: “Nous vous vaincrons”.
Selon lui, le réseau responsable des attentats du 11 septembre 2001 “prépare activement des attentats contre les Etats-Unis depuis ses refuges au Pakistan”, où se cachent aussi des talibans qui alimentent la rébellion en Afghanistan.
Chez le voisin afghan, la situation est “de plus en plus dangereuse”, a-t-il constaté. Les violences des insurgés ont redoublé d’intensité depuis deux ans, malgré la présence de plus de 75.000 soldats étrangers.
Pour tenter d’enrayer cette spirale, le président américain a annoncé l’envoi de renforts civils pour aider au développement économique et politique du pays, et le déploiement de 4.000 soldats supplémentaires pour former les forces de sécurité afghanes.
Obama avait déjà annoncé un renfort de 17.000 soldats le mois dernier.
Il a réclamé aux alliés des Etats-Unis de contribuer sur ces deux fronts, alors que doit se tenir les 3 et 4 avril le sommet de l’Otan. La requête a déjà reçu des réponses favorables “en privé”, selon l’émissaire américain pour la région, Richard Holbrooke.
En parallèle, un soutien au Pakistan est “indispensable à nos efforts en Afghanistan, qui ne verra pas la fin des violences si les insurgés peuvent se déplacer librement des deux côtés de la frontière”, a insisté le président.
La Maison Blanche a annoncé un triplement de l’aide à Islamabad à 1,5 milliard de dollars par an sur cinq ans pour “construire des écoles, des routes, des hôpitaux, et renforcer la démocratie pakistanaise”, détentrice de l’arme nucléaire.
”Al-Qaïda et ses alliés extrémistes sont un cancer qui risque de détruire le Pakistan”, a assuré M. Obama, alors que plus de 50 personnes ont été tuées dans un attentat-suicide vendredi dans le nord-ouest du pays, l’un des plus meurtriers de son histoire.
Mais l’aide de Washington n’est pas un “chèque en blanc”, a averti M. Obama, en exhortant Islamabad à “éliminer Al-Qaïda et tous les extrémistes violents à l’intérieur de ses frontières”, et en prévenant Kaboul que Washington ne fermerait pas les yeux sur la corruption au sein du gouvernement afghan.
Soucieux d’impliquer les pays de la région dans la résolution du casse-tête afghan, il a affirmé vouloir associer des pays aux relations très tendues avec le Pakistan, comme l’Inde, ou hostiles aux Etats-Unis comme l’Iran.
Le président pakistanais Asif Ali Zardari a salué vendredi le plan Obama visant à “renforcer la démocratie”, selon l’agence officielle APP.
Un porte-parole de la présidence afghane, Homayun Hamidzada, s’est également félicité de cette nouvelle stratégie qui prend en compte “la dimension régionale du problème”.
Les ministres européens des Affaires étrangères réunis à Prague se sont dits prêts à accroître leur action civile en Afghanistan.
Aux Etats-Unis, le plan a en revanche reçu un soutien prudent de la part de parlementaires, certains critiquant une “escalade militaire”, d’autres demandant plus de troupes dans la région.
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Certains services pakistanais sont liés aux talibans
Les Etats-Unis estiment que des éléments des services pakistanais du Renseignement militaire (ISI) fournissent un appui aux talibans. Si de tels soupçons ont déjà été évoqués dans le passé, sous anonymat, l'amiral Mike Mullen, chef de l'état-major interarmes, et le général David Petraeus, à la tête du commandement central des forces armées, ont confirmé, vendredi 27 mars, pour la première fois, l'existence de ces liens.
Le général Petraeus a expliqué que certains groupes d'insurgés avaient été créés par l'ISI avec le soutien financier des Etats-Unis pour lutter contre l'occupation soviétique de l'Afghanistan. "Ces liens étaient très forts et certains d'entre eux sont toujours d'actualité, cela ne fait aucun doute" a-t-il dit. - (AFP.)
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Obama s’en va-t-en-guerre
http://blogues.cyberpresse.ca/hetu/?p=70423546
cyberpresse.ca 27 Mars 2009
Il était une fois un président qui hérita d’une guerre dans un pays lointain. Au lieu de tenter d’y mettre fin le plus rapidement possible, il déploya des moyens de plus en plus importants pour l’emporter. Or cette stratégie ne finit pas seulement pas éclipser son généreux et ambitieux programme intérieur mais également par causer sa ruine politique. D’où sa décision de ne pas briguer un deuxième mandat à la Maison-Blanche…
Voilà, j’en conviens, une façon bien sombre de traiter de la nouvelle stratégie annoncée aujourd’hui par Barack Obama pour gagner la guerre contre Al-Qaeda et ses alliés non seulement en Afghanistan mais également au Pakistan, d’où le réseau terroriste préparerait de nouveaux attentats contre les États-Unis. Le président américain saura peut-être éviter les erreurs de Lyndon Baines Johnson, responsable de l’escalade américaine au Vietnam. Il semble d’ailleurs se ménager, dans cette nouvelle stratégie, des portes de sortie. Mais il met irrémédiablement ses empreintes sur un conflit militaire lancé par George W. Bush, son prédécesseur. Je cite quelques-unes de ses déclarations :
«Alors je veux que le peuple américain comprenne que nous avons un but clair: perturber, démanteler et vaincre Al-Qaeda au Pakistan et en Afghanistan et empêcher son retour dans ces pays à l’avenir. C’est le but qui doit être atteint… Et aux terroristes qui s’opposent à nous, mon message est le même: nous vous vaincrons.»
«Al-Qaeda et ses alliés extrémistes sont un cancer qui risque de tuer le Pakistan de l’intérieur… Le Pakistan doit donner la preuve de sa détermination à éliminer Al-Qaeda et tous les extrémistes violents qui se trouvent à l’intérieur de ses frontières.»
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