Allemagne : les élections arrivent, la crise attendra
http://www.marianne2.fr/Allemagne-les-elections-arrivent,-la-crise-attendra_a177693.html
Ma semaine allemande par Edouard Husson.
Dix ans après la guerre du Kosovo, personne ne tire un bilan réaliste du comportement de l'Allemagne dans ce conflit, qui a fait de ce pays la plaque tournante du proxénétisme européen.
Kosovo, dix ans déjà
Triste anniversaire que celui du déclenchement de la guerre contre la Serbie à propos du Kosovo, il y a dix ans jour pour jour. Daniel Cohn-Bendit, coiffant un casque à pointe, avait parlé à l'époque, de la «guerre d'unification européenne». En fait de réunifier, l'OTAN et l'Union Européenne ont définitivement déstabilisé une région qui n'avait pas besoin de cela. Aujourd'hui, dix ans après la guerre qui devait libérer le Kosovo, les troupes occidentales ne sont pas près de partir tant il est vrai qu'elles abandonneraient le pays à des conflits entre nationalités - après la guerre, des albanophones du Kosovo se sont vengés des semaines conflits en persécutant, quand ils le pouvaient, les Tsiganes, les Turcs et les Serbes. Le pays est définitivement sous perfusion économique. Il est une plaque tournante du proxénétisme en Europe. L'Allemagne continue de jouer un rôle clé dans cette histoire: elle forme systématiquement les juristes et les communicateurs de l'Etat kosovar soit-disant indépendant. Elle fait pression avec Washington pour que l'ensemble de la communauté internationale reconnaisse l'Etat kosovar. Je n'ai pas lu dans la presse allemande de ces jours-ci de remise en cause du rôle néfaste de l'Allemagne dans la crise des Balkans des années 1990: formation, par le BND (Bundesnachrichtendienst, service de renseignement fédérale) des indépendantistes croates, dans les années 1980 puis des cadres d'un futur Kosovo indépendant dans les années 1990; reconnaissance prématurée de la Croatie et de la Bosnie-Herzégovine fin 1991.
le poison afghan
Tous les sondages le confirment: la population allemande est majoritairement hostile à l'envoi de troupes allemandes supplémentaires en Afghanistan. Madame Merkel tiendra-t-elle dans le flou jusqu'aux élections, normalement prévues en septembre de cette année, la question d'un contingent supplémentaire, pour répondre aux attentes de Barack Obama? Elle risque d'y perdre encore plus en popularité au moment où son image se brouille dans l'opinion