Entrée de la Turquie dans l'UE - Bernard Kouchner plus aussi "partisan" qu'avant
Par Cyriel Martin
Bernard Kouchner prend ses distances avec l'entrée de la Turquie dans l'Europe © AFP PHOTOS
La France tient à afficher un visage diplomatique uni. Bernard Kouchner a pris ses distances, mardi matin, avec l'éventualité d'une entrée de la Turquie dans l'Union européenne. Une position tranchant avec les engagements passés du ministre des Affaires étrangères, qui le reconnaît : "Moi, j'étais partisan de l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne." Mais le chef de la diplomatie française s'est dit "très choqué" par l'attitude des Turcs lors du sommet de l'Otan, vendredi et samedi derniers . Au moment du vote pour le nouveau secrétaire général de l'Alliance, Ankara a en effet traîné les pieds pour donner sa voix au Premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen, coupable, selon les Turcs, d'avoir prôné la liberté de la presse lors de l'affaire des caricatures de Mahomet, en 2005. La Turquie a finalement cédé, sous la pression notamment de Barack Obama. "L'évolution de la Turquie dans le sens d'une religion plus appuyée me fait peur", a constaté froidement sur RTL Bernard Kouchner.
La polémique a été ravivée par Barack Obama qui, dans le cadre de sa tournée européenne, a profité de son déplacement en Turquie pour appuyer, de nouveau, l'adhésion de ce pays à l'Union européenne. "Les États-Unis soutiennent fermement la candidature de la Turquie à l'UE", a-t-il souligné, estimant qu'une entrée de la Turquie renforcerait le bloc européen. Un appel fermement rejeté par Nicolas Sarkozy , qui a réaffirmé, dimanche, sur TF1, son hostilité à une entrée dans l'UE du pays de la Corne d'or. "Je travaille main dans la main avec le président Obama, mais s'agissant de l'Union européenne, c'est aux pays membres de l'Union européenne de décider", a déclaré le chef de l'État français. "J'ai toujours été opposé à cette entrée et je le reste. Je crois pouvoir dire qu'une immense majorité des États membres (de l'UE) est sur la position de la France", a-t-il insisté.