Croire à une vie après la mort

Publié le par sceptix

Le photographe allemand Walter Schels et la journaliste Beate Lakotta ont, pendant un an, visité des centres pour personnes âgées. Ils y ont photographié des hommes et des femmes avant leur mort et après. La somme de leur travail saisissant a fait l'objet de l'exposition itinérante Noch mal leben (La vie avant la mort).

 

- je n'ai pas reproduit les photos, pour les amateurs, elles sont ICI


Mathieu Perreault
La Presse

Même s'ils désertent les bancs d'église, les Québécois tiennent aux funérailles catholiques. Signe que face à la mort, la foi a la vie dure.

Les funérailles en église sont plus populaires au Québec que partout ailleurs au pays, et ce, même si la Belle Province est celle où la messe hebdomadaire attire le moins de fidèles.

 

Voilà qui illustre bien le paradoxe québécois de la vie après la mort. Cette croyance a la vie dure, même chez ceux qui semblent avoir tourné le dos au curé.

 

«Quand on demande aux gens s'ils croient en Dieu, ils vont souvent répondre non parce qu'ils s'imaginent celui de la Bible, commente Daniel Baril, du Mouvement laïque québécois, qui a fait l'an dernier une étude sur la définition de l'athéisme. Mais on ne peut pas considérer que répondre non à cette question signifie qu'on est athée.»

Daniel Baril se souvient que son fils, qui n'a pas du tout été élevé dans la religion, lui a confié, arrivé à la vingtaine, qu'il était convaincu qu'il y avait une vie après la mort. «C'est une croyance qui demeure souvent, même quand on cesse de croire en Dieu.»

La vie après la mort est en quelque sorte le «degré zéro» de la spiritualité - ou de l'athéisme, selon M. Baril. Plus du tiers des catholiques de la province ne se rendent jamais à la messe, et moins du quart y vont chaque semaine. Par contre, près des trois quarts croient au paradis, et les deux tiers prévoient avoir des funérailles religieuses. C'est le plus haut taux au Canada, selon une étude faite en 2000 par Reginald Bibby, sociologue des religions de l'Université de Lethbridge.

«La croyance en l'au-delà est un archétype extrêmement important et ancien, qui existe depuis le début de la conscience humaine, depuis l'homme de Néandertal», explique Luce Des Aulniers, anthropologue de l'UQAM qui étudie les rites et croyances entourant la mort. «La religion catholique est experte dans l'art d'organiser un système symbolique extrêmement riche par rapport à l'au-delà. Elle a gardé le monopole du sens des funérailles. L'institution est en déroute au Québec, mais, depuis 30 ans, aucune solution alternative ne s'est imposée.»

Le dernier tabou

La récente campagne de publicité athée sur les autobus à Montréal («Dieu n'existe probablement pas. Alors cessez de vous inquiéter et profitez de la vie») aurait probablement été moins bien reçue si elle avait affirmé: «Il n'y a rien après la mort», croit Mme Des Aulniers.

Cela dit, certains athées convaincus flirtent avec l'idée de s'attaquer au dernier tabou. «La vie perdrait-elle son but si nous cessions d'exister lorsque meurt notre cerveau?» demande le philosophe espagnol Fernando Savater, dans son livre La vie éternelle, éloge des incrédules. «Au contraire, rien ne donne plus de sens à la vie que de s'apercevoir que chaque moment de sensibilité est un don précieux.»

Raymond Lemieux, sociologue des religions à la retraite de l'Université Laval, donne souvent des formations dans des salons funéraires. Il est frappé par le nombre de gens endeuillés qui demandent une cérémonie religieuse alors qu'ils n'ont presque jamais mis les pieds à l'église. «Je suis allé récemment aux funérailles d'une jeune voisine, dit M. Lemieux. Ils avaient fait une très belle cérémonie au salon. Mais rendus au cimetière, il y a eu un flottement. Personne ne savait quoi faire.»

Les salons funéraires proposent de plus en plus des cérémonies non confessionnelles pour marquer le départ vers le cimetière, selon M. Lemieux. Mais ils font souvent le lien avec l'église pour une messe. «Quand mon grand-père est mort voilà 50 ans, c'est le curé qui donnait l'adresse d'un salon funéraire, dit M. Lemieux. Maintenant, c'est le salon funéraire qui donne le numéro du curé.»
source

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M
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R
"rien ne donne plus de sens à la vie que de s'apercevoir que chaque moment de sensibilité est un don précieux."*Totalement faŭ ! c'est exactement le contraire. Si on prend conscience qu'on va mourir, et disparaître à jamais, et donc forcément avec soi que le monde, les autres, l'univers, la culture, les vérités "éternelles" (meme celles des mathématiques, tout ça en fait n'existe que dans la mesure où il y a un cerveau pour y penser) à tout jamais, comme si on, n'avait en fait JAMAIS venu au monde, et comme si'il n'y avait jamais éxisté le mondre monde. (déjà, même quand on est vivant on s'apperçoit plus d'une fois, croyez moi ! ) que les "paisirs passés, une fois passés, (et les gens avec c à d qu'on ne peut même plus partager des souvenirs dessus) on est comme devant une muraile de verre et se rend compte que tout ça qui semblait au présent agréable, n'était RIEN et en fait n'a jamais existé)Alors tout perd tout sens, et on ne peut plus prendre plaisir au moindre plaisir, même ici et maintenant, car il est impossible d'oublier la vanité totale de ces instants destinés à être comme n'étant jamais éxisté de toute éternité. Et à plus forte raison les choses, et les gens, déjà virtuellement morts à peine sont -ils nés.Anna de Noaïlles disait fort justement "Je suis déjà morte, puisque je dois mourir un jour".Et dans un roman de Ray Bradbury:« - Je le sais. Je sais tout. Sa mère se tut un moment avant de reprendre : - Qu’est-ce que tu sais, Jim ? - Que ça ne sert à rien de faire des hommes. Ils meurent. Il avait dit cela d’une voix douce et calme, presque triste. - Ça, ajouta-t-il, c’est tout savoir. »
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S
<br /> Hélas oui, nous sommes incapables de vivre l'instant présent.<br /> <br /> <br />