Marre d´être menés en bâteau ! Nous ne marchons plus !
Tout le monde est d´accord : nous vivons une crise sans précédent. Et ce
n´est que le début. Déjà + 63 000 chômeurs le mois dernier
Face à une situation exceptionnelle, il faut une réponse exceptionnelle.
Or que nous proposent les partis et les syndicats ? La routine habituelle :
- les partis de gauche nous mènent en bateau, essayant de masquer
leur impuissance en nous demandant de patienter jusqu´aux prochaines
élections où ils pourront alors prendre de nouvelles lois. En attendant,
les précaires, les chômeurs, les travailleurs de plus en plus pauvres sont
priés de crever en silence.
- Les syndicats nous baladent de journée d´action trimestrielle
en marche de protestation symbolique. Alors que chaque jour apporte son
lot de mauvaise nouvelle et appelle à une réaction à la hauteur, les
syndicats nous demandent de patienter jusqu´à la prochaine journée de
manif, dans trois mois. Le but de ces manifs est d´épuiser l´énergie de la
révolte, afin qu´ils puissent démontrer au gouvernement leur capacité à
contenir la colère qui monte. A quoi bon s´asseoir à une table des
négociations ? Les cas récents des Continental, Caterpillar ou encore
Molex le montrent : il n´y a rien à négocier ! Les capitalistes ne
lâcheront rien, si ce n´est sous la pression. Les discussions sont justes
destinées à nous faire perdre du temps, et à en faire gagner aux patrons
pour leur permettre de mettre à l´abri leur capital (fric, stocks,
machines, ...) qui pourrait être utilisé par les comités de lutte pour
faire pression dans le rapport de force.
- L´extrême gauche, empêtrée dans ses divisions de clans, n´a
comme horizon que les prochaines élections dont chaque leader espère tirer
sa légitimité en écrasant ses adversaires politiques. En attendant la fin
du combat des chefs, on est prié d´attendre en silence.
- Quant aux anarchistes parisiens, comme tous les 1er mai depuis
20 ans, ils vont être fiers de se retrouver tous ensembles pour une manif
qui, après avoir défilé devant une haie de commerces aux rideaux fermés,
ira rejoindre les rangs de ces mêmes syndicats institutionnels, leur
permettant d´ajouter quelque petit millier de plus dans la comptabilité
qu´ils présenteront au gouvernement comme justificatif de leur
représentativité et leur capacité d´encadrement.
Ils nous mènent tous en bateau, mais sa coque est pourrie. Il va couler et
nous avec.
Il faut en finir avec cette politique de compromis avec le gouvernement,
avec les patrons, avec la gauche et les syndicats. Car nos ennemis - eux -
ne nous feront pas de cadeau.
Il faut en finir avec cette politique spectacle, représentée autant par le
manifestant qui marche derrière les syndicats en agitant des drapeaux
colorés que par le « black block » masqué qui va affronter les flics loin
de chez lui mais sous l´oeil des caméras de télé. Ils sont les mêmes faces
de l´impuissance.
Les problèmes sont ici, dans nos entreprises, nos ANPE, nos facs, nos
lycées, nos quartiers. Les réponses aussi !
Autogérons et fédérons nos réseaux et nos luttes, organisons nos comités
pour la grève générale ! Pour combattre le capitalisme, ré-inventons nos
outils de lutte, ré-apprenons à nous organiser, avec le collègue, le
voisin.
Pour le premier mai, plutôt qu´aller rejoindre les cortèges syndicaux et
politiques impuissants dans les centres villes bourgeois, rassemblons nous
devant nos mairies de quartier comme de villes et de village. Transformons
les places en Agora ; forum de discussion libre et ouverte, où chacun
pourra apporter son opinion, ses initiatives, pour les soumettre à une
discussion franche et ouverte et bâtir ainsi la force collective
nécessaire pour en finir avec ce système de misère sociale et de
destruction écologique.
Et surtout, retrouvons nous après les premier mai, pour prolonger les
rencontres et les discussions, en totale autonomie des institutions et des
représentants officiels.
Ne comptons que sur nous même ! Ayons confiance dans nos propres forces :
nous sommes tous, nous produisons tous, sans nous le système s´écroule !
A situation exceptionnelle, réaction exceptionnelle : quand tout va mal,
grève générale !
Auto-organisation ! Autonomie populaire !
Révolution sociale !
CNT AIT (SIPN)
http://cnt-ait.info