Congo Brazzaville : SASSOU, 24 ans ça suffit !

Publié le par sceptix

Cela devient une habitude. Une fois de plus l’opposition Congolaise, qui avait prévu d’expliquer à la population les raisons pour lesquelles il a boycotté le monologue organisé par le pouvoir a été empêché de tenir son meeting à Pointe-Noire, au stade Tata Loboko.


Comme la dernière fois alors que toutes les autorisations requises avaient été obtenues pour la tenue de ce meeting la foule s’est trouvée à l’heure dite, nez à nez avec des soldats armés empêchant l’entrée au stade au motif que ceux-ci organisaient au même moment… un match de football. 

La méthode est connue : M. SASSOU n’aime rien tant que la provocation, histoire de se retrouver dans la position de la victime, qui lui permet de justifier la violence. Ainsi il vous expliquera ensuite qu'il "dormait pour lui", quand on l’a provoqué. 

Pour éviter ce scénario les militants de l’opposition ont préféré une fois de plus se retirer.
Mais ce n’est pas tout. On a appris que les dirigeants de l’opposition (MM. POUNGUI et KINFOUSSIA notamment) seraient également empêchés de quitter Pointe-Noire, une ville dans laquelle M. SASSOU va battre campagne en ce début de semaine alors qu’il ne s’est même pas encore déclaré candidat, lui qui empêche ceux qui le sont déjà d’en faire autant au motif que la campagne électorale n’est pas encore officiellement ouverte… Un comportement déloyal, indigne, frisant « l’abus de position dominante » (en fait la loi du plus fort, c’est-à-dire du plus armé) et qui permet de comprendre pourquoi le candidat du RMP clame partout qu’il sera élu dès le premier tour.
Évidemment quand on interdit aux opposants d’avoir accès aux médias d’Etat (l'opposition en est réduite, pour s’exprimer, à tenir des conférences de presse ou à intervenir sur les médias étrangers comme RFI ou la BBC, au grand plaisir de M. Alain AKOUALA et du responsable du machin appelé conseil de la communication et des libertés), quand on trafique dans ses fiefs un corps électoral qui donne un nombre d’électeurs supérieur au nombre d’habitants, les résultats du scrutin ne peuvent être que connus d’avance. Et pour cause ! 

Sur son bilan M. SASSOU NGUESSO ne peut gagner une élection transparente. La municipalisation accélérée ? Plus de 400 milliards de FCFA dilapidés pour des investissements publics le plus souvent en chantier et surévalués. 

En un quart de siècle de pouvoir M. SASSOU NGUESSO a réussi à faire d’un pays riche un pays pauvre. Le "fidèle continuateur de l’œuvre de Marien NGOUABI" ne peut se targuer d’aucune réussite dans aucun domaine de la vie économique et sociale qui impacte vraiment la vie quotidienne des Congolais. 

Il est même "le bâtisseur" des pénuries d’eau, d’électricité, de la désorganisation de l’enseignement, de la santé… Sans compter que sous son mandat il a permis au Congo de battre quelques records : celui du pays le plus endetté au monde par tête d’habitant et celui de la mortalité des femmes après l’accouchement en Afrique Subsaharienne. 

L’agriculture demeure un slogan. Et on nous laisse entendre qu’il accomplira en 7 ans ce qu’il a été incapable de réaliser en 25 ans de pouvoir… Non, le sassouisme, ça ne marche pas.
A la vérité il n’est guère étonnant que "l’homme des masses" ait choisi la paix comme un de ses thèmes de campagne. "Votez pour moi sinon vous retrouverez les forêts du Pool et des pays du Niari ". Voilà pour le message subliminal contenu dans ce véritable chantage à la paix destiné à entretenir la peur.
Espérons que l’opposition ne se laissera pas impressionner. Et surtout qu’elle comprendra que la transparence des scrutins, l’accès équitable aux médias d’Etat, la liberté de réunion… sont des droits : il n’y a donc pas lieu de les quémander ; il convient, y compris par la mobilisation populaire et en prenant le peuple à témoin de les exercer. Le peuple, lui, est prêt et pense déjà que SASSOU, ça suffit !

 http://www.congoplus.info/fr/tribune-libre/nation-ekolo/703-congo-brazzaville--sassou-24-ans-ca-suffit-

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